- Christopher Marlowe
-
Pour les articles homonymes, voir Marlowe.
Christopher Marlowe portrait anonyme[1]Activités dramaturge, traducteur, espion Naissance baptisé le 26 février 1564 Décès 30 mai 1593 Langue d'écriture anglaise Mouvement Théâtre élisabéthain Christopher Marlowe (baptisé le 26 février 1564 – mort le 30 mai 1593) était un dramaturge, poète et traducteur anglais de l'ère élisabéthaine. Tragédien élisabéthain le plus connu après Shakespeare, il est connu pour sa maîtrise du pentamètre iambique, pour ses protagonistes emblématiques, ainsi que pour sa mort prématurée et entourée de mystère. Il passe pour l'un des précurseurs de la tragédie moderne, et pour père fondateur du drame élisabéthain.
Sommaire
Jeunesse
Marlowe est le fils d'un cordonnier de Canterbury du nom de John Marlowe, et de sa femme Catherine. En 1587, l'université dont il suivait les cours - le Corpus Christi College de Cambridge - hésita à lui accorder son diplôme à cause d'une rumeur selon laquelle il se serait converti au catholicisme Romain, et avait essayé de s'inscrire au lycée anglais de Reims et y suivre des études de théologie en vue de devenir prêtre. Cependant, le Privy Council of the United Kingdom intervint en sa faveur, mettant en avant les "bons services rendus par Marlowe à la reine Élisabeth" et ce dernier fut diplômé comme prévu[2]. La nature de ces services n'est pas précisée par le Conseil, mais cette affaire a provoqué beaucoup de spéculations, parmi lesquelles la théorie célèbre selon laquelle Marlowe opérait en tant qu'agent secret de Sir Francis Walsingham.
Accusations d'espionnage
Marlowe passe souvent pour avoir été un espion du gouvernement anglais. L'écrivain Charles Nicholls émet en effet des spéculations allant dans ce sens, avançant l'hypothèse selon laquelle Marlowe aurait été recruté alors qu'il était à Cambridge. Des registres retrouvés de l'époque indiquent effectivement que Marlowe avait à son actif plusieurs séries d'absences de l'université sur des périodes étonnamment longues -- plus longues que ce que le règlement de l'université autorisait -- à partir de l'année académique 1584-1585. Les registres du restaurant scolaire de l'école indiquent qu'il commençait à dépenser des sommes considérables en nourriture et en boisson -- plus qu'il n'aurait pu normalement s'offrir avec ses revenus d'étudiant.
Comme expliqué précédemment, en 1587 le Privy Council ordonna à l'université de Cambridge de remettre son diplôme à Marlowe, réfutant les rumeurs prétendant que ce dernier projetait de fréquenter l'Université Catholique Anglaise de Reims, mais expliquant qu'il avait été engagé dans une série d'affaires non spécifiées, sur des questions concernant l'intérêt de son pays. Cette note peut être lue sur un document daté du 29 juin 1587 émanant du Public Records Office -- Acts of Privy Council.
On a parfois émis l'idée selon laquelle Marlowe aurait en fait été le véritable "Morley, tuteur d'Arbella Stuart en 1589. John Baker pense que seul Marlowe pouvait être le tuteur d'Arbella du fait de l'absence d'autre "Morley" diplômé de Cambridge à cette période. Si Marlowe était effectivement le tuteur d'Arbella, cet élément tendrait à prouver que Marlowe était effectivement espion, puisqu'Arbella, nièce de Marie Reine d'Écosse, cousine de Jacques VI d'Écosse, plus tard Jacques Ier d'Angleterre, était à l'époque un candidat prééminent à la succession au trône d'Élisabeth.
Arrestation et mort
En mai 1593, Marlowe fut arrêté dans la ville flamande de Flushing (Flessingue) pour tentative de contre-façon d'argent et utilisation de procédés visant à l'aide de Catholiques séditieux. Il fut condamné à une amende, mais aucune peine d'emprisonnement ne fut retenue. Cette arrestation tend à nouveau à conforter la théorie d'un Marlowe espion : en cherchant à offrir cette fausse monnaie à la cause catholique, il est probable qu'il cherchait à infiltrer les proches du comploteur catholique William Stanley. Une dizaine de jours après ces événements, Marlowe fut assassiné, au cours d'une rixe dans un cabaret, par un certain Ingram Frizer, un proche ou serviteur de Thomas Walsingham. On n'a pas pu établir clairement si ce meurtre était lié ou non à l'arrestation.
La légende
Comme pour d'autres écrivains de l'époque, on sait peu de chose à propos de Marlowe. Le peu de sources concrètes dont nous disposons aujourd'hui sont consultables dans les registres judiciaires et autres documents officiels de l'époque. Ce manque de sources sûres n'a cependant pas empêché des écrivains, tant de fiction que de livres à valeur biographique/historique, de spéculer quant à ses activités et à son caractère. On a souvent décrit Marlowe comme un espion, un bagarreur, un hérétique et un homosexuel, mais aussi comme un magicien, duelliste, priseur de tabac, faussaire. Les sources supportant ces affirmations sont très minces, voire inexistantes. Les simples faits de la vie de Marlowe ont d'ailleurs été embellis par de nombreux auteurs, lui faisant prendre la forme d'une sorte de héros des bas-fonds élisabéthains qu'il n'était d'ailleurs peut-être pas. Cependant, J.B. Steane[3] remarque qu'il "semble absurde de récuser ces rumeurs et accusations comme faisant purement partie du mythe Marlowe".
Œuvres
Théâtre
Didon, reine de Carthage (Dido, Queene of Carthage), publiée après sa mort en 1594 est sans doute, chronologiquement parlant, la première pièce de Marlowe, écrite vers 1586 en collaboration avec Thomas Nashe. Elle raconte l'amour de la reine envers Énée, la trahison de celui-ci et le suicide de l'amante délaissée.
Tamburlaine the Great qui raconte l'histoire de Tamerlan, est la première pièce de théâtre à poser les bases de la tragédie élisabéthaine par sa versification en pentamètre iambique non rimé et ses thèmes. Joué pour la première fois en 1587, Tamburlaine est un énorme succès, bientôt suivi d'une seconde partie. Sous couvert d'exotisme et d'orientalisme avant la lettre, c'est une pièce anticléricale (le Coran y est brulé sur scène).
La Tragique Histoire du Docteur Faust (The Tragical History of Doctor Faustus) (1589) est la première adaptation littéraire de ce qui n'est alors qu'un fait divers et deviendra un mythe universel.
Le Juif de Malte (The Jew of Malta) (1589) raconte la vengeance d'un Juif maltais contre les autorités de la ville. Le héros nommé Barabbas, considère la religion comme "jouet d'enfant", s'épanouit dans l'amour de l'or ("des richesses infinies dans un lieu réduit"). Quand son or est saisi par le gouverneur de Malte, Barabbas ne vit plus que pour la vengeance, allant même jusqu'à détruire sa propre fille pour aller au bout de son obsession. Il tombera finalement dans une cuve d'huile bouillante préparée à l'intention de ses ennemis. Par le biais d'allusions bibliques, Barabbas est présenté dans un style lourdement ironique comme une parodie du fidèle Abraham et du patient Job.
Édouard II (Edward II) (1592) [4] raconte la déposition d'Édouard II qui était homosexuel, par son épouse et ses barons mécontents. L'histoire démontre les flatteries et les hypocrisies de son époque.
Le Massacre de Paris (The Massacre at Paris) (1593) relate le massacre de la Saint-Barthélemy.
Poésie
- The Passionate Shepherd to His Love
- Hero and Leander
- Traduction des Elégies et des Amours d'Ovide.
Divers
Aragon lui rend hommage dans une strophe du poème Les poètes, chanté par Jean Ferrat :
- Marlow, il te faut la taverne
- Non pour Faust, mais pour y mourir
- Entre les tueurs qui te cernent
- De leurs poignards et de leurs rires
- À la lueur d'une lanterne...
Notes et références
- devise latine affirme « ce qui me nourrit me détruit ». Ce portrait anonyme, tant en ce qui concerne le peintre que le modèle, est généralement considéré, sans autre preuve que l'âge et la date, comme représentant le poète que l'on imagine aisément ainsi. La
- Peter Farey's Marlowe page Transcript complet :
- J. B. Steane was a Scholar of Jesus College, Cambridge, where he read English. He is the author of Marlowe: A Critical Study and he edited and wrote an introduction to the Penguin English Library edition of Christopher Marlowe: The Complete Plays.
- Rééd. dans la traduction, l'adaptation et présentation de Georges Eekhoud, préface Mirande Lucien, postface Charles Adam (hommage à Derek Jarman), 130 pp. Lille: QuestionDeGenre/GKC, 1994.
Liens externes
Catégories :- Dramaturge anglais
- Personnalité de l'époque Tudor
- Personnalité britannique du XVIe siècle
- Écrivain de langue anglaise
- Poète anglais
- Naissance en 1564
- Décès en 1593
- Écrivain assassiné
- Étudiant de Corpus Christi College (Cambridge)
Wikimedia Foundation. 2010.