- Christianisme en Chine
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Actuellement, le nombre des chrétiens en Chine s'élèverait à environ 60 millions[1] sur 1,3 milliard d'habitants. Depuis les années 1950, on assiste en Chine à une spectaculaire expansion de la population chrétienne, alors que les autres populations religieuses sont restées plutôt stables. Depuis les années 50, la population chrétienne a augmenté de 8571%, passant de 700000 en 1949 à plus de 56 millions en 2007[2].
Sommaire
Histoire
Les premiers temps
Article connexe : Histoire du christianisme.Le nestorianisme fut introduit en 635, par le biais du prêtre Alopen, qui fait construire une église à Chang'an en 638, événement transmis par la Stèle nestorienne de 781[3]. Les nestoriens chinois furent persécutés sous le règne de Wuzong (en), au IXe siècle.
Le Moyen Âge
Au XIIIe siècle, les franciscains, à la suite de Jean de Montecorvino, entamèrent parallèlement aux nestoriens une activité missionnaire à laquelle le gouvernement Ming mit fin au début du XIVe siècle.
Les Temps modernes
Saint François Xavier fut à l'origine de la première mission jésuite vers la Chine en 1552. Il mourut cependant cette année-là sur l'île de Sancian, sans avoir atteint le continent. En 1582, la Compagnie de Jésus tenta de nouveau de gagner la Chine, avec succès cette fois. Elle introduisit la science occidentale, les mathématiques et l'astronomie. En 1601, l'un des jésuites installés en Asie, Matteo Ricci, se rendit à Pékin. Les jésuites entreprirent une évangélisation par le haut en s’intégrant au groupe des lettrés. Ils y obtinrent des conversions, mais donnèrent l’impression d’avoir des objectifs cachés, et le christianisme fut bientôt déclaré « secte dangereuse ». La Querelle des Rites leur porta le coup de grâce ; en 1773, le Pape ordonna la clôture de leurs missions.
Du XIXe siècle à nos jours
Dès les années 1830, les missionnaires lazaristes, à partir de leur base de Macao, implantèrent des communautés chrétiennes dans une semi-clandestinité. En 1844, dans un acte additionnel au traité de Whampoa, la France obtint du gouvernement impérial un semblant de légalisation[4].
Au milieu du XIXe siècle, après la Première guerre de l'opium (1842), les missions catholiques reprirent et les protestants se joignirent en force, particulièrement les méthodistes, dans les zones côtières. Le chef de la révolte des Taiping s’inspira partiellement des enseignements des missionnaires pour construire l'idéologie de son mouvement. Jusqu'à l'avènement de la République populaire de Chine, de nombreux échanges culturels sino-occidentaux se firent par l'intermédiaire des missions chrétiennes, qui fondèrent des institutions éducatives.
Le christianisme est de nouveau légal depuis 1978, mais uniquement dans le cadre d’« associations patriotiques » sous contrôle de l’État. Le Vatican reconnaissant toujours la République de Chine (Taïwan), l’Association patriotique catholique chinoise a dû désavouer officiellement le Pape. Les éléments les plus actifs du christianisme seraient les « églises à domicile » qui, bien qu'elles ne fonctionnent plus dans la clandestinité et l'illégalité, sont objet de méfiance. Dans ces conditions, l’estimation du nombre de pratiquants est une entreprise hasardeuse.
Les Eluosi, transcription phonétique de « Russe », sont une minorité ethnique russe de religion orthodoxe. Au nombre de 13 000, ils habitent dans le Heilongjiang, le Xinjiang et la Mongolie-Intérieure.
« Catholicisme » a été traduit par « École du Seigneur du Ciel » (tianzhujiao 天主教) et « protestantisme » (présent essentiellement sous ses versions anglo-saxonnes) par « École du Christ » (jidujiao 基督教). Il est fréquent que les Chinois, en majorité peu familiers du christianisme, considèrent que ces deux confessions adorent des dieux différents.
Au Tibet
Article détaillé : Christianisme au Tibet.Catholicisme
Cf. l'article détaillé Catholicisme en Chine.
Actuellement, deux Églises catholiques coexistent en Chine, qui tendent à se rapprocher de plus en plus : l'Église patriotique, officielle, dont le clergé est directement nommé par le Parti Communiste ; et l'autre, Église souterraine dont les évêques sont secrètement nommés par le Vatican.
La Chine populaire et le Saint Siège n'ont, jusqu'à maintenant, pas encore établis de relations diplomatiques, malgré les tentatives réitérées des Papes Jean-Paul II et Benoît XVI. La nonciature reste donc encore à Taïwan.
Église orthodoxe
Cf. les articles détaillés : Église orthodoxe de Chine et Métropole orthodoxe de Hong Kong
Église protestante
Cf. l'article détaillé Protestantisme en Chine
Autres confessions
Notes et références
- Le Monde du 20 août 2008 article de Frédéric Bobin dans
- http://www.assistnews.net/STORIES/2007/s07100011.htm
- René Grousset, Histoire de la Chine, Club des Libraires de France, 1942, (.pdf) 344 p. [lire en ligne] [présentation en ligne]
- Evariste Huc, L'empire chinois, chapitre 2, 1854, réédition Omnibus 2001
Voir aussi
Sources
Wikimedia Foundation. 2010.