Christiane Taubira-Delannon

Christiane Taubira-Delannon

Christiane Taubira

Christiane Taubira
Christiane Taubira - Royal & Zapatero's meeting in Toulouse for the 2007 French presidential election 0529 2007-04-19.jpg
Parlementaire français
Naissance 2 février 1952
Décès
Mandat Députée
Début du mandat mars 1993
Fin du mandat {{{fin du mandat}}}
Circonscription première circonscription de la Guyane
Groupe parlementaire Apparenté socialiste, radical et citoyen
Ve République

Christiane Taubira, née le 2 février 1952 à Cayenne (Guyane), est une femme politique française. Elle est présidente de Walwari (« éventail » en amérindien) et membre du Parti radical de gauche.

Sommaire

Biographie

Christiane Taubira est issue d'une famille modeste — sa mère, aide-soignante élevait seule six enfants. Elle est aujourd'hui divorcée et mère de quatre enfants. Diplômée d'économie et d'agro-alimentaire à Paris, elle est professeur de sciences économiques en 1978. Cofondatrice de Caricoop (Confédération caraïbe de la coopération agricole), elle en est la directrice générale de 1982 à 1985. Depuis 1990, elle est membre de l'OCCE (Office de coopération et de commerce extérieur de la Guyane).

Elle crée le parti Walwari (« éventail » en amérindien) en 1993 et en devient la présidente. La même année, elle est élue députée « non inscrite » de Guyane et est réélue en 1997. En 1993, elle vote, dans l'hémicycle, l'investiture du gouvernement Balladur. Elle intègre un petit groupe parlementaire, République et liberté. L'année suivante, elle est quatrième de la liste Énergie radicale menée par Bernard Tapie. En avril 1994, elle est observateur parlementaire aux premières élections multiraciales en Afrique du Sud.[1].

À sa réélection en juin 1997, elle rallie le groupe socialiste, et se voit confier par Lionel Jospin un rapport sur la recherche de l'or en Guyane. Jusqu'en novembre 2001, elle est apparentée PS. Elle rejoint ensuite le groupe RCV (PRG-MDC-Verts-PCR).

En 2002, elle est la candidate du Parti radical de gauche à l'élection présidentielle avec une campagne axée sur l'« égalité des chances ». Elle obtient 2,32 % des voix au premier tour. Selon certains socialistes, cette candidature aurait contribué à l'éparpillement des voix « de gauche » et aurait été une des causes de l'échec de Lionel Jospin à accéder au second tour de l'élection présidentielle[2]. Mais d'après d'autres observateurs, comme Jacques Séguéla, Christiane Taubira avait proposé une alliance à Lionel Jospin, qui n'aurait pas donné suite à cette demande[3].

Elle est de nouveau élue députée le 16 juin 2002, pour la XIIe législature, dans la 1re circonscription de la Guyane. Elle est apparentée au groupe socialiste. Tout en demeurant membre du parti guyanais Walwari, elle devient, après le Congrès de Toulouse (septembre 2002), première vice-présidente du Parti radical de gauche, poste spécialement créé pour elle et supprimé au congrès de 2004. Elle est en tête de la liste « Europe fraternelle » du PRG aux élections européennes de 2004, dans la circonscription Île-de-France : cette dernière n'obtient que 1,54%, et aucun élu[4].

Le 12 juillet 2006, elle se déclare candidate à l'investiture du PRG pour l'élection présidentielle de 2007. Le 22 octobre, le PRG réuni en Congrès renonce à présenter une candidature, préférant un accord avec le Parti socialiste sur les élections présidentielle et législatives[5]. Le 20 janvier 2007, Christiane Taubira rallie l'équipe de Ségolène Royal où elle est nommée « déléguée à l'expression républicaine[6] ». Par la suite, lors de la campagne des législatives de juin 2007, elle déclare avoir été « approchée » par l'entourage de Nicolas Sarkozy « avant la fin de la présidentielle » pour faire partie du gouvernement, mais « avoir alors décliné l'offre »[7].

Elle est réélue députée le 17 juin 2007 pour la XIIIe législature, dans la 1re circonscription de la Guyane. Elle est apparentée au groupe Socialiste, radical, citoyen et divers gauche.

Travaux et prises de position

Christiane Taubira a donné son nom à la loi française, votée le 10 mai 2001, qui reconnaît comme crimes contre l'humanité la traite négrière transatlantique et l'esclavage qui en a résulté. Des critiques existent sur cette loi, principalement de la part des historiens, qui critiquent le fait qu'elle limite l'esclavage à la traite européenne des Noirs[8]. Christiane Taubira n'a pas parlé de la collaboration des ethnies africaines à la traite atlantique. Par ailleurs, elle a déclaré qu'il ne faut pas trop évoquer la traite négrière arabo-musulmane pour que les « jeunes Arabes » « ne portent pas sur leur dos tout le poids de l'héritage des méfaits des Arabes[9] ». Dans une étude fouillée, l'historien Max Lagarrigue confirme "La loi sur « la traite et l’esclavage », dite « loi Taubira », a sans doute accéléré à la fois le phénomène de la concurrence des mémoires et radicalisé le discours de certaines associations à l'instar du COFFAD de Assani Fassassi qui a lancé une campagne très violente contre le spécialiste français des Traitres négrières, Olivier Pétré-Grenouilleau." Une organisation, ajoute t-il, qui est "proche du pouvoir libyen qui ne cesse de comparer la Traite à la Shoah, tout en réclamant l'indémnisation des « Africains ».[10]

Elle est fréquemment considérée par les politiques comme un « électron libre », en raison de ses prises de position personnelles entrant peu dans une logique de parti[11]. Contrairement au PS et au PRG elle s'oppose ainsi en 2004 au vote de la Loi française sur les signes religieux dans les écoles publiques considérant que « Faire œuvre législative plutôt que mission pédagogique, c’est perdre foi en République, alors que sont soigneusement évités les terrains où se nouent les tensions les plus lourdes de sens dans l’affrontement éthique[12]. » En 2005, elle prend position pour le « Non » lors du référendum français sur le traité établissant une Constitution pour l'Europe[13], contrairement au PRG, dont elle est à l'époque encore vice-présidente.

En avril 2008, elle est chargée par le président de la République Nicolas Sarkozy d'une mission sur les accords de partenariats économiques entre l'Union européenne et les pays ACP[14]. Son rapport remis deux mois plus tard[15] émet de lourdes critiques envers ces dispositifs et formule des préconisations jugées audacieuses[16] mal reçues par l'Élysée, le chef de l'État n'ayant fait aucun commentaire.

Synthèse des mandats

Œuvres

  • L'esclavage raconté à ma fille, 2001
  • Codes noirs de l'esclavage aux abolitions, 2006
  • Rendez-vous avec la République, 2007
  • Egalité pour les exclus : le politique face à l'histoire et à la mémoire coloniales, 2009 (Temps Présent Editions)

Annexes

Notes et références

  1. Notice biographique sur christiane-taubira.net
  2. Pascal Virot, « 2007 : Taubira rejoint les postulants de gauche », Libération, 13 juillet 2006.
  3. Jacques Séguéla : Autobiographie non autorisée, Plon, 2009.
  4. Résultats sur interieur.gouv.fr
  5. « Le Parti radical de gauche ne présentera pas de candidat à la présidentielle », dépêche AFP citée par Le Monde, 22 octobre 20006.
  6. Jean-Baptiste de Montvalon, « La campagne de la candidate PS "bat de l'aile" ? Mme Taubira veut "l'amplifier" », Le Monde, 21 janvier 2007.
  7. « Christiane Taubira affirme "avoir été approchée" par l'entourage de Nicolas Sarkozy », dépêche AFP citée par Le Monde, 14 juin 2007.
  8. Max Lagarrigue, Les Causes noires,in revue Le Meilleur des mondes, n°2, 2006.
  9. Encore aujourd'hui
  10. Max Lagarrigue, Les Causes noires,in revue Le Meilleur des mondes, n°2, 2006
  11. Portrait sur RFI en 2002
  12. Position de Ch. Taubira sur la loi sur le foulard islamique
  13. Entretien avec Rosa Moussaoui, L'Humanité, 2 mai 2005.
  14. « Christiane Taubira chargée d'une mission sur les accords de partenariats économiques », Le Monde, 22 avril 2008.
  15. Les accords de partenariat économique entre l'Union européenne et les pays ACP. Et si la politique se mêlait enfin des affaires du monde ?, rapport à monsieur le président de la République remis par Mme Christiane Taubira, députée de Guyane, 16 juin 2008
  16. Lauranne Provenzano, « Accords économiques UE-ACP : Christiane Taubira jette un pavé dans la mare », afrik.com, 2 juillet 2008

Liens externes

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