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Charles Bonnet (naturaliste)
Pour les articles homonymes, voir Bonnet.Charles Bonnet, né le 13 mars 1720 à Genève et mort le 20 mai 1793 dans la même ville est un biologiste et philosophe suisse. On lui doit la description de la parthénogenèse chez le puceron.
Protestante d'origine française, sa famille a dû fuir la France après la Saint-Barthélemy. Après quelques études de droit qui ne l'intéressèrent guère, Charles Bonnet se découvre une grande passion pour la biologie suite à la lecture du Spectacle de la nature de l'abbé Noël-Antoine Pluche (1688-1761) et surtout des travaux de Réaumur (1683-1757). Très vite, dès 18 ans, il établit une correspondance avec ce dernier.
Bonnet se passionne pour la reproduction des pucerons et obtient onze générations successives sans la moindre fécondation. Il étudie également la respiration des chenilles et des papillons, l'anatomie du tænia, la faculté de reconstitution des organes perdus chez les vers. Il devient membre de la Royal Society le 17 novembre 1743.
Il publie en 1745 un Traité d'insectologie qui lui vaut d'être admis à titre de correspondant à l'Académie des sciences de Paris. En 1754, il fait paraître le Traité sur l'usage des feuilles qui fait l'admiration de Cuvier (1769-1832) : C'est l'un des plus importants [traités] pour la science que le dix-huitième siècle ait produit.
Mais ses recherches sont entravées par la cécité. Ne pouvant plus se servir de microscope, il s'oriente vers la biologie théorique. Il compose plusieurs écrits philosophiques : Essai de psychologie, 1754 ; Essai analytique sur les facultés de l'âme, 1760.
Il publie en 1762, ses Considérations sur les corps organisés où il expose sa théorie sur la préexistence des germes. Pour lui, la production d'un nouvel être vivant est due à l'évolution d'un germe préexistant. Cette théorie permet d'expliquer l'apparition des êtres sans contredire la Bible, tous les germes ayant été créés lors de la Genèse.
En 1764, il fait paraître sa Contemplation de la nature qui lui vaut une grande renommée, y compris en dehors des cercles scientifiques.
Mais son œuvre la plus ambitieuse est sans doute sa Palingénésie philosophique (1769) dans laquelle il poursuit une idée de Leibniz. Il y défend l'immortalité de l'âme de l'être humain mais aussi de celle des animaux. C'est un vaste essai où il puise à des connaissances très vastes comme la géologie, la biologie, la psychologie et la métaphysique pour décrire la vie sur Terre et son futur.
Il poursuit cette réinterprétation de la Genèse dans les Recherches philosophiques sur les preuves du christianisme de 1773.
Ses travaux lui valent les sarcasmes de Voltaire.
Dans ses traités sur la nature, il s'attache à montrer que tous les êtres forment une échelle ininterrompue ; que tous proviennent de germes préexistants, etc. Dans ses traités de métaphysique, il accorde une grande part au cerveau et à l'organisation, mais sans tomber, comme on l'en a accusé, dans le matérialisme et le fanatisme. Tout au contraire, il était profondément religieux : il a taché d'établir dans sa Palingénésie la nécessité d'une autre vie, non seulement pour l'homme, mais aussi pour les animaux mêmes.
La vie de Charles Bonnet est dépourvue d'évènements marquants. Il semble n'avoir jamais quitté la Suisse, ni avoir pris part aux affaires publiques à l'exception de la période comprise entre 1752 et 1768, durant laquelle il fut membre du conseil de la République. Il passa les vingt-cinq dernières années de sa vie dans sa paisible retraite campagnarde de Genthod, près de Genève, où il mourut des suites d'une longue et pénible maladie le 20 mai 1793. Son épouse était issue de la famille De la Rive. Le couple n'eut pas d'enfants, mais ils élevèrent comme leur fils Horace-Bénédict de Saussure qui était le neveu de madame bonnet.
Sommaire
Sa contribution à l'histoire de la médecine
En 1760 il relate l'observation de son grand-père âgé de 87 ans et atteint d'une cataracte sévère, qui en dépit d'une quasi-cécité se plaignait d'hallucinations visuelles élaborées et réalistes : il disait percevoir des personnages, des oiseaux et divers motifs plus ou moins complexes. Charles Bonnet a laissé son nom à ce syndrome, dans lequel la majorité des personnes atteintes sont des sujets âgés présentant un déficit de la vision quelle qu'en soit l'origine.[1]
Notes
- ↑ Berrios G E and Brook P (1982) The Charles Bonnet Syndrome and the Problems of Visual Perceptual Disorder in the Elderly. Age and Ageing 11: 17-23
Œuvres
- Ses œuvres ont été éditées à Neuchâtel, 1779, 8 volumes, in-4 ou 18 volumes in-8.
- On doit à Albert Lemoine (1824-1874) une Étude sur Bonnet (1850), et au duc Victor-Antoine-Charles de Riquet de Caraman (1811-1868) : Charles Bonnet, sa vie et ses œuvres (1859).
- Traité d'insectologie ou Observations sur quelques espèces de vers d'eau douce, qui coupés par morceaux, deviennent autant d'animaux complets.
Source
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