Charles Koechlin

Charles Koechlin
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Charles Koechlin
Charles Koechlin (1938)-r.jpg
Naissance 27 novembre 1867
Paris, Drapeau de France France
Décès 31 décembre 1950 (à 83 ans)
Le Canadel, Drapeau de France France
Activité principale compositeur
Maîtres Antoine Taudou, Jules Massenet, André Gedalge
Élèves Francis Poulenc, Maxime Jacob, Roger Désormière, Germaine Tailleferre, Ferdinand Barlow, Henri Sauguet, Cole Porter, Fernando Lopes-Graça.
Œuvres principales
  • La Symphonie d'hymnes (1911-35)
  • Le Livre de la Jungle (d'après R. Kipling) (1899-1939)
  • Les Heures persanes (1913-1919)
  • Le Buisson ardent (d'après Jean-Christophe de Romain Rolland) (1938-1945)
  • Le Docteur Fabricius (d'après une nouvelle de Charles Dollfus) (1941-1944)
  • L'Offrande musicale sur le nom de Bach (1942)
  • Les Chants de Nectaire (1944)

Élève de Gabriel Fauré, précurseur et indépendant, Charles Louis Eugène Koechlin, compositeur français, est né à Paris le 27 novembre 1867 et décédé au Canadel (Var) le 31 décembre 1950.

Sommaire

Biographie

Charles Koechlin (on prononce « Quéclin » [keˈklɛ̃]) appartenait à une vieille famille alsacienne : son grand-père, Jean Dollfus, avait fondé une filature à Mulhouse et son père était dessinateur pour l'industrie textile. Le philosophe Charles Dollfus était son oncle maternel.

Article détaillé : famille Koechlin.

Il a été reçu à l'École polytechnique en 1887 dans un bon rang. À l'institution de la rue Monge où il a fait ses études secondaires, il était, déjà, très passionné par la musique. Ce sera lui qui se chargera de faire des « arrangements » du petit orchestre à Polytechnique et instrumentera la première ballade de Chopin. La tuberculose[1] contractée pendant la seconde année l'obligera à interrompre ses études. Son rang de sortie en sera affecté ; ne pouvant plus entreprendre la carrière de marin ou d'astronome à laquelle il aspirait, il démissionnera et entrera au Conservatoire en ayant Antoine Taudou comme professeur d'harmonie, et Jules Massenet et André Gedalge comme professeurs d'harmonie et de composition. À la mort de César Franck, il deviendra l'élève de Gabriel Fauré. Doué d'une belle voix de baryton, il chantera dans les chœurs et c'est par des œuvres vocales qu'il commencera sa carrière de compositeur : poèmes de Théodore de Banville, de Leconte de Lisle. Il écrira En mer, la nuit d'après Heinrich Heine que les Concerts Colonne donneront en 1904, l'Automne, suite symphonique, des mélodies sur des poèmes de Verlaine et de Samain.

Il épousera Suzanne Pierrard le 24 avril 1903 et de leur union naîtront cinq enfants. Confronté très rapidement à des difficultés pécuniaires, il se consacrera à l'écriture d'ouvrages d'enseignement, "mon meilleur élève c'est moi-même", sans négliger la composition. On peut citer : Étude sur les notes de passage (1922), Précis des règles de contrepoint (1927), Traité d'harmonie en 3 volumes (1928), Étude sur l'écriture de la fugue d'école (1933), Étude sur les instruments à vent (1948).

On ne saurait passer sous silence son Traité de l'orchestration en 4 volumes (1935-1943) qui traite du mélange des couleurs et des nuances qui fait dire à Heinz Holliger (compositeur mais aussi chef d'orchestre invité de la Radio-Sinfonieorchester Stuttgart de la SWR) qu'il est un "alchimiste des sons". Ce traité d'orchestration en quatre volumes est extrêmement complet. Constamment réédité, il reste, aujourd'hui encore, un ouvrage de référence en France et à l'étranger et se trouve dans la bibliothèque de tous les compositeurs ou arrangeurs.

Sa maîtrise exceptionnelle de l'écriture pour orchestre sera très vite reconnue par son maître Gabriel Fauré qui lui confiera l'orchestration de sa musique de scène de Pelléas et Mélisande d'après Maeterlinck (créé à Londres le 20 juin 1898) ainsi que par Claude Debussy qui lui demandera d'orchestrer son ballet Khamma. Cette maîtrise se reflète également dans les nombreux cycles de mélodies qu'il composa entre 1890 et 1902, dont Poèmes d'automne (opus 13) et Trois Mélodies (opus 17).

Avec Maurice Ravel et Florent Schmitt, il fondera en 1909 la Société musicale indépendante dans le but de promouvoir la musique contemporaine.

Entre 1910 et 1920, il entreprit des recherches architectoniques qu'il matérialisa dans une quinzaine d'œuvres de musique de chambre (sonates pour différents instruments, quatuors et quintettes), ainsi que dans quelques compositions orchestrales : La Forêt païenne (1908), Trois Chorals pour orgue et orchestre et Cinq Chorals pour orchestre (1912-1920).

Il composera trois recueils de Rondels de Banville ; trois autres de Mélodies sur des poèmes divers (avec piano ou orchestre) ; des chœurs sans paroles : la Forêt (1907), une Ballade pour piano et orchestre, Vingt pièces enfantines pour piano seul, Vingt-quatre Esquisses, Douze Pastorales, Les Heures persanes (piano ou orchestre), cinq sonatines, douze Paysages et Marines.

Parmi les œuvres de musique de chambre : quatre Quatuors à cordes, une Suite en quatuor, une Sonate pour deux flûtes, un Quintette pour piano et cordes, un Septuor pour instruments à vent, le quintette Primavera (pour flûte, violon, alto, violoncelle et harpe), des Sonates pour divers instruments, Les Chants de Nectaire (1944), trois suites de 32 pièces pour flûte seule.

Parmi les œuvres symphoniques : Vers la plage lointaine, Soleil et danses dans la forêt, Les Saisons (1912), une Symphonie d'Hymnes (Au Soleil, Au Jour, À la Nuit, À la Jeunesse, À la Vie) qui a obtenu le prix Cressent en 1936, Cinq Chorals dans le style des modes du Moyen Âge (polyphonie modale), le Livre de la Jungle d'après Kipling, la Symphonie n°1 (Prix Halphen en 1937). Il a écrit également une pastorale biblique en un acte, Jacob chez Laban montée au Théâtre Beriza et en 1908, l'Opéra Comique présenta un ballet, l'Âme heureuse.

Avec ses 226 numéros d'opus, il édifiera une des œuvres les plus imposantes de son époque. Il abordera aussi le poème symphonique avec Les Vendanges (1896-1906), La Nuit de Walpurgis classique (1901-1907), Chant funèbre à la mémoire des jeunes femmes défuntes (1902-1907), Le Livre de la Jungle (1899-1939) d'après le livre de R. Kipling, Vers la voûte étoilée (1923) et surtout Le Docteur Fabricius (1946) d'après la nouvelle de son oncle maternel Charles Dollfus. Son admiration pour Jean-Sébastien Bach se reflète dans un grand nombre de Chorals et de Fugues, mais surtout dans l'imposante Offrande musicale sur le nom de Bach (1942) où il démontre sa complète maîtrise du contrepoint sous toutes ses formes.

L'esprit ouvert à toutes les manifestations de la vie, il écrira pour le cinéma. En 1933, il composera une Seven Stars' Symphony dédié à sept acteurs, dont Douglas Fraibanks, Greta Garbo, Marlene Dietrich, et la Finale à Charlie Chaplin. Cette Finale évoquera "l'âme chimérique, la résignation et l'espoir" du célèbre artiste. Pour les fêtes de l'Exposition de 1937, il célébrera les Eaux vives et en 1945, il terminera le Buisson ardent tiré du roman Jean-Christophe de son très proche ami Romain Rolland. On peut y entendre un instrument étrange, les Ondes Martenot (ondes électriques), nommées d'après l'inventeur de cet instrument, l'ingénieur Maurice Martenot (1898-1980). C'est après 1930 qu'il introduit dans l'orchestre les saxophones.

La figure de cet octogénaire était légendaire : une barbe-fleuve, encadrant son visage lui donnant une allure de patriarche. Son influence s'est exercée non seulement par la musique et par ses ouvrages théoriques mais, aussi, par ses conférences (villes importantes aux USA en 1918 puis à l'université de Berkeley en Californie en 1928) et on compte parmi ses élèves ou ses disciples Francis Poulenc, Maxime Jacob, Roger Désormière, Germaine Tailleferre, Ferdinand Barlow, Henri Sauguet, Cole Porter et Fernando Lopes-Graça.

Passionné d'astronomie (il possédait un télescope), il s'est en outre adonné à l'art de la photographie (plus de 3 000 clichés stéréos en témoignent) jusqu'à publier en 1933 un recueil de photographies intitulé Ports, en collaboration avec Jean de Morène et Daniel Biot (chez Formosa-Veritas).

Sa curiosité toujours en éveil, son empressement à défendre les jeunes générations de musiciens, son ardeur dans la discussion, sa grande courtoisie, sa très grande érudition faisaient de lui un être d'une exceptionnelle richesse. Il a été de ceux qui honorèrent le mieux l'École française mais il sera aussi et malheureusement l'un des moins joués à cause, sans doute, de sa chère "liberté", de sa farouche indépendance qui le tint à l'écart de tous les cénacles. Il a pu dire en 1947 : « …au soir de ma vie, je me rends compte que la réalisation de mes rêves d'artiste, pour incomplète qu'elle soit, m'a donné la satisfaction intime de n'avoir pas perdu mon temps sur la terre. »

Distinctions

  • 1929 : Hollywood Bowl
  • 1936 : Prix Cressent
  • 1937 : Prix Halphen
  • 1946 : Prix Chabrier
  • 1949 : grand prix de la Musique française de la SACEM

Catalogue

Bibliographie

  • Histoire de la Musique - tome IV - de Jules Combarieu et René Dumesnil (Éd. A. Collin)
  • Li-Koechlin, Madeleine, L'Œuvre de Charles Koechlin - Catalogue, Eschig, 1975
  • Li-Koechlin, Madeleine, Charles Koechlin 1867-1950 - Koechlin par lui-même, La Revue Musicale (Éd. Richard Masse), double n° 340-341, 1981, 84 p.
  • Li-Koechlin, Madeleine, 'Charles Koechlin 1867-1950 - Correspondance, La Revue Musicale (Éd. Richard Masse), triple n° 348-349-350, 1982, 164 p.
  • Orledge, Robert, Charles Koechlin (1867-1950) His Life and Works, harwood academic publishers, 1989, 457 p. (ISBN 3-7186-4898-9)
  • Caillet, Aude, Charles Koechlin, Séguier, Coll. Carré Musique, Anglet, 2001 (ISBN 2-84049-255-5)
  • Koechlin, Charles, (écrits présentés pas Michel Duschesneau - Vol. 1), Esthétique et langage musical, Mardaga, coll. Musique-Musicologie, Sprimont, 2006, 518 p. (ISBN 978-2-87009-942-1)
  • Koechlin, Charles, (écrits présentés pas Michel Duschesneau - Vol. 2), Musique et société, Mardaga, coll. Musique-Musicologie, Sprimont, 2009, 448 p. (ISBN 978-2-87009-963-6)

Notes et références

  1. Orledge R, Charles Koechlin (1867-1950) His Life and Works, harwood academic publishers, 1989, p4

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