Charles Ier de Naples

Charles Ier de Naples

Charles Ier de Sicile

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Chales Ier de Sicile et sa femme Béatrice de Provence
Premier blason de Charles d'Anjou, avant 1246. C'est l'écu aux fleurs de lys, brisé avec une bordure chargé de châteaux, ceux-ci faisant référence à la Castille, pays d'origine de sa mère

Charles Ier de Sicile, couramment appelé Charles d'Anjou, né en mars 1227 et mort le 7 janvier 1285, fils de Louis VIII le Lion et de Blanche de Castille, est :

Sommaire

Biographie

Comte de Provence

En 1246, il épousa Béatrice de Provence (1234-1267), comtesse de Provence et de Forcalquier (1245-1267), fille du comte Raymond Bérenger V et de Béatrix de Savoie. Par ce mariage, il devint lui-même comte de Provence et comte de Forcalquier (1246-1267), titres qui continuèrent à lui être donnés par courtoisie après son veuvage et son remariage.

En 1246, il change complètement de blason

À l'occasion de ce premier mariage, son frère le roi de France Louis IX, dit Saint Louis, le créa comte d'Anjou et comte du Maine (1246-1285), créant de ce fait la seconde dynastie angevine.

Tombeau de Charles Ier de Sicile à la Basilique de Saint-Denis, France

En 1248, il participe, au côté de son frère Saint Louis, à la septième croisade. Il suivit son frère en Égypte et fut fait prisonnier comme lui après la bataille de Mansourah (1250). Rendu à la liberté, il vint gouverner la Provence dont il avait hérité par sa femme, Béatrix, fille de Raymond-Béranger.

Les ambitions italiennes

En 1264, le pape Urbain IV l'appela à combattre Manfred de Hohenstaufen, roi de Naples et de Sicile, qui avait encouru la disgrâce du Saint-Siège, et lui donna la couronne de ce prince. Charles d'Anjou fut investi du royaume de Sicile par le pape Clément IV, en contrepartie de l'expulsion de Manfred de Hohenstaufen, fils bâtard de l'empereur Frédéric II. Il réussit en effet à s'emparer du royaume de Naples en battant Manfred qui est vaincu et tué lors de la bataille de Bénévent en 1266.

En 1268, il épousa en secondes noces Marguerite de Bourgogne (1248-1308), comtesse de Tonnerre (1273-1293), fille d'Eudes de Bourgogne et de , sans postérité connue de cette union.

Il battit le neveu de Manfred, Conradin à Tagliacozzo (1268), mais il souilla sa victoire par ses cruautés, notamment en faisant exécuter Conradin, âgé d'à peine 16 ans. Il réprima sévèrement les populations de certaines villes rebelles à son règne, telle que Lucera dont la population chrétienne fut passée au fil de l'épée après un siège de plusieurs mois[1]. Charles d'Anjou prit donc possession des deux parties (insulaire et péninsulaire) du royaume de Sicile, mais il réprimanda avec une telle rigueur la Sicile (qui avait été presque totalement révoltée contre Charles) et rendit son gouvernement si odieux aux Siciliens insulaires, que ceux-ci, guidés par Jean de Procida, conspirèrent contre lui : l'an 1282, tous les Français qui se trouvaient dans Palerme, à l'exception notable de Guillaume des Porcellets (Chambellan de Charles d'Anjou) en considération de sa droiture et de sa vertu, furent massacrés le lundi de Pâques, à l'heure des vêpres, ce qui a fait nommer ce massacre la révolte dite des Vêpres Siciliennes.

En 1277, il achète des droits sur le royaume de Jérusalem

Charles perdit la Sicile par suite de cet événement, mais il resta maître du royaume de Naples. Le roi Pierre III d'Aragon, gendre de Manfred de Hohenstaufen, se proclama roi de Sicile, mais n'ayant la souveraineté que sur la seule île de Sicile, tandis que Charles d'Anjou se réfugiait à Naples, dans la péninsule italienne, créant ainsi ce que, par commodité, on a coutume d'appeler le royaume de Naples (alors que son vrai titre est resté roi de Sicile).

Charles d'Anjou reçut aussi les titres fictifs de roi d'Albanie (1272) et roi de Jérusalem (1278-1285).

Les ambitions byzantines

Depuis qu'il avait été appelé par le pape en 1265 afin de contrer les ambitions de Manfred sur la Sicile et qu'il avait été couronné, Charles Ier d'Anjou n'avait de cesse que d'ambitionner de reprendre à son compte les ambitions latines sur l'empire byzantin. En 1267, il mariait son fils Philippe avec Isabelle, la fille de Guillaume d'Achaïe. Il était prévu que le couple hériterait de la principauté d'Achaïe à la mort de Guillaume. Par ailleurs, il s'était engagé à restaurer Baudouin sur le trône de Constantinople, en échange de la suzeraineté sur l'Achaïe, nombre d'îles de l'Égée, et le tiers des conquêtes à venir, à la seule exclusion de la ville de Constantinople.

Pour compléter son dispositif, Charles n'hésita pas à conclure une alliance avec les Seldjoukides, le roi d'Arménie, et même le Khan des Mongols... En 1269, il réussit à conclure un accord avec Gênes, pourtant alliée de Byzance.

Après le désastre de Tunis et la mort de son frère le roi de France Louis IX, de retour en Sicile, alors qu'il allait lancer une expédition maritime contre Byzance, sa flotte fut détruite par une tempête extraordinaire.

Philippe d'Anjou étant mort en 1277 et Guillaume d'Achaïe étant mort en 1278, Charles d'Anjou était devenu sur le papier l'héritier de l'Achaïe et le suzerain des terres encore aux mains des Latins. Afin de parfaire cette situation, à l'automne 1280, il envoya par voie de terre une armée forte de 8 000 hommes afin d'investir la forteresse byzantine de Bérat.

Le siège dura jusqu'en mars 1281, puis les troupes impériales commandées par Tarchaniotès, le neveu de l'empereur, vinrent attaquer les troupes de Charles. La défaite des troupes latines fut totale, la plus grande partie des troupes angevines fut tuée ou capturée.

Charles suscita la candidature de Martin IV, qui fut le pape des ambitions françaises, mais ses excommunications ne purent empêcher les Vêpres siciliennes de 1282.

Il mourut le 7 janvier 1285 à Foggia, Pouilles du Nord, Italie.

Mariages et enfants

De son premier mariage avec Béatrice de Provence (1234-1267), comtesse de Provence et de Forcalquier, il eut :

Son second mariage avec Marguerite de Bourgogne (1248-1308), comtesse de Tonnerre, fut sans postérité.

Notes

  1. Émile G. Léonard Les Angevins de Naples, p.72

Références

Bibliographie

  • Émile G. Léonard, Les Angevins de Naples, Presses universitaires de France, Paris, 1954 
  • "Et Nice devient le port de la Savoie" Jean-Pierre Fouchy, Alandis Éditions 2008
  • Noël-Yves Tonnerre et Elisabeth Verry, Les princes Angevins du XIII° au XV° siècle, un destin européen, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, 2004

Source partielle

« Charles Ier de Sicile », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang [sous la dir. de], Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions]  (Wikisource)

Précédé par Charles Ier de Sicile Suivi par
Manfred de Hohenstaufen
Blason comte fr Anjou.svg
roi de Sicile
1266-1282-1285
Pierre Ier
roi de Sicile à Palerme (1282) 
Charles II
roi de Sicile à Naples (1285) et du reste
roi titulaire à Jérusalem 
détaché du royaume de France
comte d'Anjou et du Maine
1246-1285
Raimond Bérenger IV
comte de Provence
1246-1285
?
duc de Durazzo
1267-1285
Guillaume II de Villehardouin
prince d'Achaïe
1278-1285
Marie d'Antioche
(reine titulaire) 
Armoiries Anjou Jérusalem.svg
roi de Jérusalem
1277-1285
Hugues III de Lusignan
(roi effectif) 
Jean II de Lusignan
(roi effectif de Jérusalem) 
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