Charles François de Virot, marquis de Sombreuil

Charles François de Virot, marquis de Sombreuil

Charles François de Virot de Sombreuil

Charles François de Virot (Viraud ou encore Vireaux) marquis de Sombreuil (Ensisheim 1725 - Guillotiné à Paris 1794), maréchal de camp, héros de la Bataille de Rocourt (Rocourt en Belgique, près de Liège), gouverneur des Invalides.

Sommaire

Biographie

Né le 27 septembre 1720 à Imsisheim (Haut-Rhin), il épouse à Bonnac-la-Cote (Haute-Vienne) le1er décembre 1766 la fille du marquis des Flottes de l'Eychoisier, Marie-Madeleine, de 28 ans sa cadette (née à Bonnac le 29 octobre 1748) et morte jeune à Limoges (Haute-Vienne) le 16 mai 1780, en lui laissant trois enfants.
Lieutenant en second au régiment de Montmorin infanterie le 16 juillet 1735, enseigne le 17 mai 1739, lieutenant le 8 octobre 1739, aide major le 6 avril 1744, rang de capitaine le 20 mai 1745; pourvu d’une compagnie le 16 avril 1746, chevalier de Saint Louis le 4 janvier 1752, lieutenant colonel du régiment de cavalerie de Corse le 6 juin 1758, commandant de l’Algayola de 1758 à 1762, commandant des chasseurs à pied du régiment des hussards de Bercheny le 4 mars 1767, brevet de maréchal de camp le 3 janvier 1770, commandant la ville de Limoges le 3 mars 1771, lieutenant du Roi à Lille le 18 décembre 1776. Il devint gouverneur des Invalides le 16 décembre 1786, et ne peut s'opposer au pillage de son établissement en juillet 1789. commandeur de Saint Louis le 25 août 1789, lieutenant général le 20 mai 1791.
Suspect pour avoir pris part à la défense des Tuileries le 10 août 1789, accusé d'activisme anti-révolutionnaire il fut détenu successivement à la Prison de l'Abbaye, où se situe l'épisode du verre de sang, puis à Port-Libre (ex-Port-Royal) le 27 décembre 1793, puis à Sainte Pélagie le 2 mai 1794.
Condamné à mort le 29 prairial an II par le tribunal révolutionnaire (Fouquier-Tinville) de Paris, comme complice de la conspiration du soulèvement des prisons et de la tentative d'assassinat contre le représentant du peuple Collot d'Herbois, il a été conduit à l'échafaud de la place du Trône Renversé avec la tenue des parricides (chemise rouge, tête et le visage voilés d’une étoffe noire en plus)[réf. nécessaire][1].
Son corps fut jeté, avec ceux des cinquante trois autres suppliciés, dans la fosse commune, aujourd'hui dans le cimetière de Picpus.
Le petit fief de Sombreuil est situé dans la commune de Fronville, canton de Joinville, arrondissement de Wassy en Champagne.

Les enfants du marquis

Jeanne-Jacques-Marie-Anne-Françoise dite Maurille comtesse de Villelume

Née au château de Leychoisier (où L'Eychoisier) à Bonnac-la-Côte, (Haute-Vienne)le 14 février 1768 - Avignon le 15 mai 1823 Marie-Maurille comtesse de Villelume sera immortalisée par la légende sous le nom de "l'héroïne au verre de sang".

En septembre 1792 (au moment des massacres de septembre), lors du procès houleux de 300 détenus soupçonnés d’activisme anti-révolutionnaire (accusation d'avoir prêté main forte aux gardes suisses des Tuileries) dont son père, elle le sauva provisoirement en s'entreposant courageusement entre lui et la foule pour selon les uns implorer sa grâce, selon les autres en s'écriant « Vous n'arriverez à mon père qu'après m'avoir tuée ![2]». Son courage et sa beauté obtinrent cette grâce, au prix, raconta la rumeur, d’un terrible marché fixé par Stanislas Marie Maillard, dit Tape-Dur : son père serait épargné si elle buvait un verre de sang bleu frais. Tape-Dur plongea un verre dans un baquet, qui recueillait le sang des victimes décapitées (rempli du sang qui s'échappait de la tête de monsieur de Saint-Marsault selon le comte de Villelume[2]), le tend à la Comtesse qui sans hésiter le boit d’un trait en criant "vive la nation", sauvant ainsi, provisoirement, son père. Ce récit héroïque a inspiré les poètes et les romanciers (Victor Hugo, Jacques Delille, Gabriel-Marie Legouvé), mais également les historiens comme Edgar Quinet qui s'en fait l'écho dans La Révolution (tome I, p. 384). Un rosier-thé grimpant porte son nom.

MARIE-MAURILLE DE SOMBREUIL
L’héroïne au verre de sang
2 au 6 septembre 1792
On massacre partout, des Carmes à Montrouge.
Aux portes des prisons grouillent, le verbe haut,
Des égorgeurs en rage, aux forts relents de bouge…
Tu veux sauver ton père ? Alors, fais ce qu’il faut !

Tu vois ce verre ? Il est rempli d’un beau sang rouge,
Tout juste recueilli là-bas, sous l’échafaud
Bien laqué, chatoyant, et presque encore chaud
Regarde, ne dirait-on pas qu’une âme y bouge ?

Eh bien ! fier rejeton du ci-devant Sombreuil,
Si tu veux épargner au marquis le cercueil,
Nous te mettons, ce verre, au défi de le boire ! »

Maurille, alors, fixant le breuvage vivant,
Le cœur entre les dents, s’exécute, inscrivant
Le plus beau trait d’amour filial de l’histoire.
Bernard Lallement

Toutefois il existe une autre version moins rocambolesque contée par Jacques Hillairet dans le Dictionnaire historique des rues de Paris :[3]
Le marquis de Sombreuil, fut arrêté le 16 août 1792 et enfermé à la Prison de l'Abbaye. Sa fille, Marie-Maurille, âgée de 25 ans, avait obtenu le surlendemain l'autorisation de le rejoindre.
La vue de la jeune fille en larmes qui enveloppait son père de ses bras en demandant sa vie avec des accents fort suppliants émut les massacreurs; après une courte enquête, Stanislas Marie Maillard, président d'un tribunal improvisé de la prison de l'Abbaye, déclara Monsieur de Sombreuil innocent.
Altérée, Marie Maurille de Sombreuil demanda un verre d'eau ; celui-ci lui arriva tout rougi d'être passé entre plusieurs mains sanglantes, d'où l'origine de la légende représentant Marie Maurille obligée de boire un verre de sang humain pour obtenir la grâce de son père.

Cette seconde version ne fait pas état de décapitation comme dans la première version. Il n'y a d'ailleurs jamais eu de guillotine à la prison de l'Abbaye.

Délivrée après le 9 Thermidor, elle épouse à Paris, église Saint Roch le 23 juillet 1796 un émigré, le comte de Villelume, né au château de Morcheval (Chamborêt, Haute-Vienne) le 10 avril 1757 et mort au château de Brazeux à Vert-le-Grand (Essonne) le 11 février 1837. Capitaine, il émigre dans l'armée de Condé en 1791, colonel le 26octobre 1814, nommé sous la Restauration commandant des Invalides d'Avignon le 27 décembre 1815. Maréchal de camp le 23 janvier 1822.

Elle meurt à Avignon le 15 mai 1823. Son cœur fut placé dans la chapelle des Célestins, et son corps inhumé au cimetière Saint Roch, d’où il fut transféré au cimetière Saint-Véran.Elle y repose sous l’épitaphe que lui consacrèrent les militaires invalides de la succursale: Le 6 novembre 1850, les invalides quittèrent la succursale d’Avignon à bord des navires “l’Althen” et “le Mogador”, c’est à l’aumonier qu’a été confié le cœur de la comtesse de VILLELUME- SOMBREUIL. Les bateaux levèrent l’ancre le samedi 8 novembre et en utilisant le Rhône Ies canaux et la Seine arrivêrent à Paris le 25 novembre 1850. L’urne funéraire contenant son cœur a été deposé dans le caveau des gouverneurs de l’hôtel des invalides de Paris, où elle est la seule femme et excuse par sa présence l’absence de son père resté dans le charnier des martyrs de Picpus.

Stanislas François Antoine

Né le 23 septembre 1768 au château de Leychoisier à Bonnac-la-Côte, (Haute-Vienne), reçu aux écoles royales militaires en 1776, entré aux hussards, de Bercheny le 15 février 1777, cadet le 1er janvier 1779, sous lieutenant le 16 juillet 1783, lieutenant à la compagnie de Montrichard le 1er février 1785, capitaine de Septimanie cavalerie en 1785, incorporé aux hussards de Saxe en 1788, puis à Conflans-hussards stationné à Poissy, détaché comme aide de camp du général marquis de SOMBREUIL, aux Invalides le 1er avril 1791. Lieutenant de la 3° compagnie des gardes à cheval le 30 novembre 1791, il sera l'un des 200 gentilshommes qui défendront les Tuileries en juillet 1792.
capitaine de la garde nationale de Poissy le 3 septembre 1793. Il est envoyé à la prison de la Force en septembre 1793, rejoint par son père le 26 novembre, ils sont transférés, en décembre, à la prison de Port-libre (ex-Port-Royal).
Il fait partie des 54 accusés du procès qui suit l'attentat de Henri Admirat contre Collot d'Herbois.
Condamné à mort, le 29 prairial an II, par le tribunal révolutionnaire (Fouquier-Tinville) de Paris, comme complice de la faction de l'étranger, du soulèvement des prisons, de la tentative d'assassinat contre le représentant du Peuple Collot d'Herbois, il a été conduit à l'échafaud de la place du Trône Renversé avec la chemise rouge des parricides.
Son corps fut jeté, avec ceux des cinquante trois autres suppliciés, dans la fosse commune, aujourd'hui dans le cimetière de Picpus.

Charles Eugène Gabriel

Charles Eugène Gabriel, né le 11 juillet 1770, fut le héros malheureux de l'expédition de Quiberon de 1795, tentative de débarquement des Émigrés en Bretagne.

Annexes

Notes et références

  1. article 4, titre Ier, 1re partie, Code pénal de 1791
  2. a  et b Dans la lettre du du comte de Villelume, le fils de Jeanne, publiée par Le Grand Journal et citée par Jules Claretie dans son ouvrage Ruines et fantômes, isbn 1434630447, p. 52
  3. Dictionnaire historique des rues de Paris de Jacques Hillairet
  • Art. 4. Quiconque aura été condamné à mort pour crime d’assassinat, d’incendie ou de poison, sera conduit au lieu d’exécution, revêtu d’une chemise rouge. Le parricide aura la tête et le visage voilés d’une étoffe noire ; il ne sera découvert qu’au moment de l’exécution.

Articles connexes

Liens externes

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