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Charles de Choiseul-Praslin
Pour les articles homonymes, voir Choiseul.Charles Laure Hugues Théobald, duc de Choiseul-Praslin est une personnalité française né le 29 juin 1805 et mort le 24 août 1847. Il fut pair de France en 1834, chevalier d'honneur de la duchesse d'Orléans en 1837 et fut élu député en 1837.
Il avait épousé, le 19 octobre 1824, Françoise (dite Fanny) Altaria Rosalba Sebastiani della Porta (14 avril 1807 - 17 août 1847), fille du général Sébastiani, gloire militaire de l'Empire qui devait devenir un homme politique de premier plan sous la monarchie de Juillet. Leur union était très vite devenue orageuse, même si dix enfants en étaient nés, parmi lesquels le comte Horace de Choiseul-Praslin. Maxime Du Camp a laissé un portrait de la duchesse de Praslin, qui explique les raisons de cette mésentente : « Sans habileté, poursuivant son mari de ses désirs, lui écrivant vingt lettres par jour, le harassant de reproches et de souvenirs, violente et jalouse, elle représente un type assez rare, celui de la nymphomane vertueuse. »
Une autre version de l'histoire veut que suite à une infidélité du duc avec une gouvernante, Henriette Deluzy, la duchesse menaçait son mari d'un procès en séparation de corps[1].
Le duc, excédé du comportement de sa femme, l'assassina à coup de couteau le 17 août 1847, dans l'appartement qu'ils occupaient dans l'hôtel Sébastiani, rue du Faubourg-Saint-Honoré[2]. Il fut rapidement appréhendé par la police qui ne crut pas longtemps à un crime de rôdeur, et mis en prison en attendant son jugement devant la Chambre des pairs. Mais, horrifié de son forfait, ou peut-être désireux de ne pas révéler le mobile de son acte pour ne pas jeter l'opprobre sur sa femme, il absorba une forte quantité d'arsenic qui devait le conduire lui-même à la mort, dans sa prison, le 24 août 1847 à 16 heures 35.
Cette affaire privée prit, du fait de la notoriété et de la position sociale du couple, une ampleur particulière en cette fin de Monarchie de Juillet .
L'opposition s'empara de l'affaire, dénonçant tout d'abord la corruption des mœurs dans la haute société des entours de Louis-Philippe. D'autre part, le gouvernement et la justice furent accusés d'avoir prétendu que le duc s'était suicidé, afin de pouvoir le faire libérer secrètement et lui permettre de se réfugier à l'étranger, échappant ainsi au châtiment. L'affaire fut un scandale de plus qui contribua à jeter le discrédit sur la monarchie de Juillet, préparant ainsi en partie la révolution de février 1848.
D'autant plus que, quelques mois après l'affaire Praslin, une autre tentative d'assassinat domestique, celle perpétrée par le comte Hector Mortier sur la personne de sa femme, née Cordier, vint entacher encore le prestige de la noblesse.
Le couple avait jadis pris pour précepteur un prêtre défroqué, le père de Baudelaire.
Notes
- ↑ "Le Musée sort de sa réserve", catalogue de l'exposition du Centre historique des Archives nationales - Musée de l'histoire de France, juillet-septembre 2004, pp. 65
- ↑ Le bâtiment a été détruit lors du percement de la rue de l'Élysée et de l'agrandissement du Palais de l'Élysée sous la Troisième République.
Bibliographie
- Pierre Maurice-Garçon, Le meurtre de la duchesse de Choiseul-Praslin, Mame, 1969, 224 pp. ill.
- Jean de La Varende, L'homme aux gants de toile, Paris : éditions Grasset, 1943.
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