- Chapelle Notre-Dame de Spéluque
-
Chapelle Notre-Dame de Spéluque Présentation Nom local Chapelle Notre-Dame du Plan Culte Catholique romain Type Chapelle Rattaché à Ordre cistercien (évêché de Fréjus et Toulon)
Chapelle ouverte au culte les mardi et jeudi à 11 heures, et jours de fêtes religieusesDébut de la construction 1090 Fin des travaux XIIe siècle Style(s) dominant(s) Roman Protection Classé MH (1990) Géographie Pays France Région Provence-Alpes-Côte d'Azur Département Var Ville Ampus Coordonnées modifier La chapelle Notre-Dame de Spéluque, située dans la commune d’Ampus dans le Var (France), remonte au Xe siècle. L'ensemble fut un prieuré de l'abbaye de Lérins jusqu'à la révolution[1]. Selon l'historien local Marcel Faure, la basilique fut consacrée le 10 janvier 1090 par Bérenger III, évêque de Fréjus. Speluca nom donné à Saint Victor par Bertran de Saint-Martin évêque de Fréjus uni à la collégiale de Pignans puis cédé aux Oratoriens de Cotignac[2].
Cette chapelle, Beate Marie de Speluca comme on la désignait dans les anciens textes[3],[4]appelée également aujourd'hui Chapelle Notre Dame du Plan a été classées au titre de la loi du 31 décembre 1913 sur les monuments historiques, par arrêté du 26 juin 1990[5]. L'ermitage accolé au sud, englobant le chevet, construit plus récemment (sans doute fin XVIIIe), n'est pas compris dans la protection[6].
Sommaire
Historique
Sa construction
C'est un édifice à nef unique comprenant en plan trois travées terminées par un chœur semi-circulaire voûté en cul-de-four. La nef est elle même couverte d'une voûte en berceau brisé soutenue par des arcs doubleaux retombant sur des impostes et des piliers rectangulaires. Les murs latéraux sont rythmés par des arcades de décharge. Il est situé en bordure de la Nartuby, au pied du plateau des Rouvières et bordé par le Plan de Canjuers. Le chevet plat est englobé, au nord, dans une sacristie qui occuperait l'emplacement d'une chapelle primitive du Xe siècle siècle. L'édifice possède un remarquable autel pentadote du XIe siècle siècle des plus rare, composé de deux colonnes torsadées, deux colonnes à fûts lisses et une colonne à fût hexagonal. Les colonnes sont surmontées de chapiteaux à feuillage[7].
La meurtrière absidiale possède un vitrail représentant Notre-Dame, l'oculus éclairant la face ouest a lui aussi conservé son vitrail. Ils datent probablement de la deuxième moitié du XIVe siècle (vers 1868 ?), date à laquelle la chapelle fut réparée, l'ermitage et le clocher construits).
C’est le temps où les Sarrasins, quittant leur repaire de Fraxinet (La Garde-Freinet), firent irruption dans la plaine de Tourtour. Les habitants se réunirent pour résister et jurèrent, s’ils remportaient cette victoire, de construire une chapelle, témoignage de leur reconnaissance à la vierge.
Ils chassèrent l’envahisseur et construisirent l’édifice. En 990, Almerade[8] évêque de Riez, la dota d’un « Autel en Val d’Empure »[9] consacré à la vierge (Cartulaire du monastère de Lérins).
Cette Chapelle primitive étant devenue trop petite, on lui en adjoignit une autre qui fut consacrée en 1090 par Raymond Béranger, évêque de Fréjus[10]. À l’époque un monastère et un village se regroupaient autour de cette église.
Quelques années plus tard, un chevalier félon, nommé Tuan, et des membres de sa famille saccagèrent ce joyau de l’art roman ainsi que le monastère et le petit village. Seule fut réparée la chapelle au milieu de la petite plaine. Elle fut pourvue d’un prieur et desservie par 4 moines.
En 1793, elle fut vendue comme bien national et, après avoir servi pendant une quarantaine d'années d'abri agricole sinon de bergerie, achetée par madame d’Autran[11], puis par la famille de Jerphanion[12] qui la rendirent au culte. D’importantes réparations sont alors entreprises et le clocher restitué et l’ermitage édifié. La cloche est, elle, datée de 1845.
Enfin, Madame de Jerphanion[13], souhaitant rendre à cette chapelle privée sa destination première, y accueille une moniale de Paray-le-Monial (Saône-et-Loire)
Curiosités
Cette commune typiquement provençale a conservé de nombreux vestiges romains et médiévaux. Époque gallo-romaine : vestiges de la Via Aurelia, ou voie Aurélienne, qui reliait Fréjus à Riez, visibles entre Olves et Sainte-Anne[14] mais aussi devant la chapelle ND de Spéluque, où on peut voir une croix en fer plantée dans une pierre cylindrique, vestige d'une borne milliaire romaine. Sur le fût est mentionné le nom de l'autorité (empereur, consul) à l'initiative de la construction ou de la réfection de la voie, ainsi que la distance en milles romains entre la borne et la cité administrative la plus proche (Fréjus et Riez)[15].
La remise en état de la toiture de la chapelle, endommagée par la tempête de 2008 puis par celle de 2009, a été réalisée, sous le contrôle de l'architecte des bâtiments de France, par l’association des Amis de Notre-Dame de Spéluque[16].
Une étude de faisabilité a été réalisée pour l'ensemble des programmes d'interventions à prévoir[17].
Le site naturel "Spéluque - Notre-Dame du Plan" est également particulièrement riche et l'activité agricole conforte l'authenticité du paysage[18], outre des frêne, marronnier, chêne vert, chêne pubescent, dont certains plusieurs fois centenaires et un palmier, on peut également y observer un Micocoulier de Provence.
L’ensemble des sites de la commune bénéficie d’une double protection juridique, d’une part au titre de l’environnement, la préservation de la faune et la flore[19], et d’autre part au titre du périmètre de 500 mètres d'un monument historique en application des articles L621-30-1 et L621-31 du Code du patrimoine[20],[21].
La vie des sœurs de la fraternité de Saint-Charbel
L'activité agricole, et la présence de la Fraternité Saint Charbel qui a son siège à la chapelle Notre-Dame de Spéluque, perpétuent la préservation du site de Spéluque. En effet, la chapelle, la ferme du Colombier et les terres agricoles environnantes constituent un ensemble paysager et architectural remarquable bien préservé, avec une identité historique et spirituelle forte qui s’inscrit dans l’histoire multiséculaire du lieu.
Saint Charbel Makhlouf[22], fêté le 24 juillet, vécut au Liban de 1828 à 1898[23]. Ce moine catholique maronite avait une très intense vénération pour la Très Sainte Eucharistie. Sa bonté inlassable l’avait fait aimer par tous, tant par les chrétiens que les musulmans. Il fut canonisé en 1977 par le Pape Paul VI[24]. De très nombreuses et surprenantes guérissons du corps, du cœur et de l’esprit sont obtenues sur son intercession.
Les sœurs de la fraternité de Saint-Charbel[25] sont filles de Dominique et ont une clôture monastique, elles sont contemplatives, pratiquent le saint Office monastique (chantent en grégorien le saint office monastique de jour et de nuit selon le rite dominicain), vivent en pauvreté, gagnent leur vie par un travail agricole et intellectuel, suivant les compétences de chacun.
Voir aussi
Liens externes
- Recherches de M. Marcel Faure, maître d'école, sur l'histoire de la Chapelle de Spéluque, avec plan sur le blog du Toupin [lire en ligne]. Référence bibliographique : Marcel Faure, Ampus.
- (fr) R. Bailly, Chapelles de Provence. Origines, architecture, croyances, Ed. Horvath, Le Coteau 1988
- (fr) La Chapelle Notre-dame de Spéluque sur Géoportail
- (fr) Chapelle Notre-Dame de Spéluque sur le site Patrimages de la DRAC PACA
Bibliographie
- Coordination générale : R. Dinkel, E. Decugnière, H. Gauthier, Suivez le guide - Monuments Historiques Provence Alpes Côte d’Azur, Marseille, Direction régionale des affaires culturelles et Conseil régional de Provence – Alpes - Côte d’Azur (Office Régional de la Culture), 1er trimestre 1986, 198 p.
Guide présentant l'histoire des monuments historiques ouverts au public en Provence – Alpes – Côte - d'Azur (traduit en allemand et anglais). Rédaction des notices : CRMH : M. Audibert-Bringer, O. de Pierrefeu, S. Réol. DRAP : G. Sauzade. DRAH : M. Gauthier, A. Guilcher, M. Pagni, A. Roth-Congés. Ampus: p. 123
Notes et références
- Fiche signalétique Agrippa - Immeubles et jardins protégés, 01/09/2003
- Archives de la France monastique, Ligugé
- Dictionnaire des Églises de France, II D, Robert Laffont, 1966 ; Robert Bailly, Les chapelles rurales en Provence, Avignon, 1969, 202p ; et Cartulaire de l'abbaye de Lérins, édition de la Société des lettres, sciences et arts des Alpes-Maritimes, 1883, déposé aux archives de Draguignan (Introduction : Diocèse de Fréjus)
- Cartulaire de l'abbaye de Lérins)
- Notice no PA00081524, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- (fr) « Chapelle Notre-Dame de Spéluque » sur le site officiel du ministère français de la Culture (base architecture et patrimoine), photographies de S. Denante, S. Réol, O. de Pierrefeu, Françoise Thurel, Gaëtan Congès, Marc Heller, Christian Hussy, archives de la médiathèque de l'architecture et du patrimoine, et service de l'inventaire général de la direction de la Culture et du patrimoine de la région PACA
- conservation régionale des monuments historiques d'Aix-en-Provence, en mai 1985, et complété en décembre 1989 Note de synthèse du dossier de protection au titre des monuments historiques, établi par la
- Liste des évêques de Riez Bas Moyen Âge : Almérade (990-1030 ?),
- Blog de Nadine de Trans-en-Provence : La chapelle Notre-Dame de Spéluque
- (fr) « Notre-Dame de Spéluque » sur un blog consacré au village Le Toupin, 6 septembre 2006
- Marcel Faure, Ampus, Le Conseil municipal a délibéré ! De Bonaparte à la seconde guerre mondiale, Imprimerie Zeeb-Druck Dornstetten, Allemagne, Mairie d'Ampus, août 2000, 174 p.
Pages 65 et 66 : Notre-Dame du Plan ou Notre Dame de Spéluque. Après le Concordat, la chapelle fut rachetée par Mme Autran née Taxil qui en fit don à la Fabrique d’Ampus, Lettre du 13 septembre 1838 du Préfet du Var à M. le Maire d’Ampus
- Arrêté du 26 juin 1990 portant classement parmi les monuments historiques, article 1er Chapelle appartenant à Mme de Jerphanion Claire, Aline, Anne, Marie, Louise depuis le 8 mars 1966
- Esparron (Var) Voir aussi l'historique de la famille de Jerphanion, sur la commune de
- A l'époque romaine, existait une foire très importante au quartier de Barnier ou Marcandier. Vestiges de la ville gallo-romaine
- (fr) Ampus historique
- (fr) Association des Amis de Notre-Dame de Spéluque, siège social à la Chapelle Notre-Dame de Spéluque, 83111 Ampus.
- Programmes de travaux présentés par l’association Monalisa : Extrait des dépliants « Chapelle ND de Spéluque et son annexe » et « Ferme Bastide le Colombier », réalisés par Dora Ben Yedder, architecte DPLG, dans le cadre d'une convention de l'association des Amis de ND de Spéluque avec le Centre européen de formation PARTIR (Patrimoine Architectural Rural, Techniques d'Identification et de Restauration)
- Atlas départemental du paysage (19 – Le bassin de Draguignan : Ampus)
- (fr) Inventaires et protections réglementaires de l'environnement Région Provence Alpes Côte d'Azur : Ampus (83003)
- (fr) Le patrimoine protégé à Ampus (cartographie, arrêtés ...)
- (fr) Site du Service territorial de l'architecture et du patrimoine du Var (STAP)
- (mul) Regard de Jésus peint par Louis de Beaumont, publications et communications
- (fr) Les Saints : Saint Charbel Makhlouf, Prêtre et moine maronite (1828-1898)
- (mul)Site officiel du monastère Saint Maron - Annaya Tombeau de Saint Charbel
- (fr) Fraternité St Charbel
Catégories :- Chapelle du Var
- Chapelle monument historique (France)
- Architecture religieuse
- Monument historique du Var
- Monument historique classé en 1990
Wikimedia Foundation. 2010.