- Chantiers de l'Atlantique
-
Chantiers de l'Atlantique est le nom d'un chantier naval implanté à Saint-Nazaire, en France, de 1955 à 2006. Cependant, par usage, l'appellation Chantiers de l'Atlantique est utilisé pour désigner les chantiers navals du même site avant 1955 et après 2006.
Sommaire
Histoire
Article détaillé : Histoire de la construction navale dans l'estuaire de la Loire.Les Chantiers de l'Atlantique ont été créés en 1955 par la fusion des Ateliers et Chantiers de la Loire et des Chantiers de Penhoët. Alsthom en devient propriétaire en 1976. En 1998, le groupe Alsthom change de nom pour Alstom. Ce groupe comporte alors une division Alstom marine, constituée des Chantiers de l'Atlantique et d'Alstom Leroux Naval, un chantier naval situé à Lorient. En mars 2006, la société de construction navale norvégienne Aker Yards rachète 75% des parts d'Alstom marine et devient propriétaire des chantiers navals de Saint-Nazaire et de Lorient. Depuis le 1er juin 2006, le site est racheté par la société de construction navale norvégienne Aker Yards, elle même rachetée le 3 novembre 2008 par la société sud-coréenne STX Shipbuilding et dépend de STX Europe. Depuis le 6 novembre 2008, les Chantiers de l'Atlantique sont une filiale à 50,01% de STX France Cruise, avec une participation de 33,34% de l'État français[1].
Ce chantier fait partie intégrante du patrimoine maritime français. Il est l'un des plus gros chantiers navals d'Europe.
Localisation
Ce chantier naval est situé à Saint-Nazaire dans l'estuaire de la Loire. Il est construit principalement sur des terrains gagnés sur l'eau. Il est dans une zone qui correspond encore au fleuve, mais l'océan Atlantique très proche garantit une profondeur suffisante, à marée haute, pour sortir de très gros bateaux.
Moyens de production
Pour la construction des bateaux, le chantier travaille sur son site avec ses propres moyens, mais aussi à l'extérieur du chantier, avec les installations du port de Saint-Nazaire.
Installations des chantiers
Les chantiers utilisent aujourd'hui une forme de construction et une forme d'armement.
La forme de construction mesure environ 900 mètres de long sur 70 mètres de large. Cette forme possède différentes profondeurs, selon l'état d'avancement des navires. Ainsi, on peut y trouver jusqu'à trois navires, simultanément, en assemblage.
Longue de 450 m et large de 95, la forme d'armement est par sa taille l'une des plus grandes du monde.
Les plaques d'acier qui arrivent par l'embranchement ferroviaire du chantier, sont déplacées à l'aide de grands portiques équipés d'électroaimants, activés ou désactivés à volonté par les pontiers depuis leur cabine [2] et stockées dans un parc à tôles.
Elles sont ensuite utilisées dans les ateliers de préfabrication des panneaux plans, de mise en forme des panneaux gauches et de découpage des tôles. Les principaux autres ateliers sont ceux de l'usinage des profilés et de la prépréfabrication qui sont fortement automatisés et robotisés[3].
Ces ateliers alimentent l'aire de prémontage sur laquelle sont assemblés les blocs de préfabrication. La masse de ces blocs peut aller jusqu'à 750t, capacité maximum du plus puissant des trois portiques de levage utilisés pour les positionner sur les navires en construction (mais STX France prévoit d'augmenter à la fois la capacité de levage et le tirant d'air disponible sous portique en 2012 afin d'optimiser la construction et de permettre la construction de navires plus hauts[4]). Cette aire s'étend sur 1 200 m le long de la forme de construction, et se complète de grues plus légères.
Installations du port
Pour le carénage des bateaux, avant leur livraison, le chantier utilise principalement la Forme Joubert.
Histoire
Les grands pétroliers
La construction de pétroliers fut une activité importante dans l'histoire des Chantiers de l'Atlantique.
Après la construction du France, les Chantiers de l'Atlantique modernisèrent leur outil de production pour répondre, notamment, aux attentes du marché pétrolier. Jusqu'à la construction du France, les Chantiers de l'Atlantique construisaient les bateaux sur une pente oblique, une fois la coque et les superstructures finies, le bateau était lancé. Cela signifie qu'il glissait sur le sol et rejoignait la mer. Ensuite, la finition était réalisée à quai.
Au fil des années, les pétroliers devenaient de plus en plus gros et ce mode de construction ne convenait plus. En 1972, une grande forme de construction est construite. Cette forme existe toujours. Elle mesure environ 1 200 m de long sur 60 de large. Cette forme a permis la construction des quatre plus gros pétroliers au monde : Batillus, Bellamya, Pierre Guillaumat et Prairial, environ 500 000 tonnes de pétrole chacun.
La course au gigantisme des pétroliers est liée au contexte historique. En effet, au début des années 1970 le Canal de Suez est bloqué par les problèmes au Proche-Orient. Les pétroliers doivent donc faire le tour de l'Afrique en passant par le Cap de Bonne-Espérance.
Une autre forme fut construite aux Chantiers de l'Atlantique : le bassin C. Ce bassin était initialement prévu pour la construction de pétrolier de 1 000 000 de tonnes. Mais la réouverture du Canal de Suez fit avorter la construction de telles unités. Étant donné leur taille, elles n'auraient jamais pu franchir le canal de Suez.
Ce bassin sert aujourd'hui pour la finition des bateaux.
Une liste est disponible dans l'article Liste des navires construits aux Chantiers de l'Atlantique. Parmi les plus célèbres, on peut citer :
- Les paquebots Queen Mary 2 de 2003, Normandie, France,
- Les pétroliers géants Batillus et Prairial,
- Le porte-avions Foch
Les Chantiers de l'Atlantique construisent actuellement des paquebots, méthaniers, frégates, et navires océanographiques.
Présidents successifs
- René Fould : Président des Chantier et Atelier de Saint-Nazaire 1945-1955
- Paul Petitjean : Président des Ateliers et Chantiers de la Loire 1945-1955
- René Fould : Président des Chantiers de l'Atlantique 1955-1960
- Jean Pinczon : Président des Chantiers de l'Atlantique 1961-1970
- Jean Cahen-Salvador : Président des Chantiers de l'Atlantique 1971-1974
- Pierre Loygues : Président des Chantiers de l'Atlantique 1975-1976 puis d' Alstom Atlantique 1977-1978
- Roger Schulz : Président d'Alsthom Atlantique 1979-1981
- René Regard : Directeur général des Chantiers de l'Atlantique (division constructions navales d'Alstom Atlantique) 1982-1984
- Jean-Pierre Desgeorges : Président d'Alsthom Atlantique 1982-1989
- Alain Grill : Directeur général des Chantiers de l'Atlantique 1984-1989, Président-directeur général des Chantiers de l'Atlantique 1989-1994
- Jean-Noël d'Acremont : Président-directeur général des Chantiers de l'Atlantique 1994-1997
- Patrick Boissier : Président-directeur général des Chantiers de l'Atlantique octobre 1997-2006, et directeur général du secteur Alstom Marine 1998-2006
- Jacques Hardelay : Directeur général Akeryards France depuis 2006
Évolutions récentes
Lors de la construction du paquebot Queen Mary 2, l'effondrement d'une passerelle provoque la mort de 16 personnes le 15 novembre 2003. Un premier procès condamne les Chantiers et le sous-traitant responsable de la passerelle. Un second procès en appel les condamne plus lourdement, et condamne également quatre salariés[5].
La branche a perdu 103 millions d'euros lors de l'exercice 2004, pour un chiffre d'affaires de 630 millions d'euros, réduit de plus de moitié en trois ans. Néanmoins depuis 2005, la construction et la commande de plusieurs paquebots pour la société Mediterranean Shipping Company S.A. (MSC), à environ 500 millions d'euros pièce et l'achat des Chantiers par le groupe Aker Yards offre des perspectives de croissance réelle du point de vue financier comme du point de vue de l'emploi à Saint-Nazaire et dans sa région.
Aker Yards est racheté en 2008 par le coréen STX[6] et continue à se spécialiser dans le paquebot de croisière. La construction de méthaniers, par exemple, depuis 2007, n'est plus localisée à Saint-Nazaire mais en Extrême-Orient [7] [8]. En 2011, la commande d'un paquebot initialement prévu pour être livré en Libye est annulée à cause des évènements politiques s'y déroulant. L'armateur de croisières MSC, déjà client[9] des chantiers navals, reprendra probablement le navire[10].
Notes et références
- (en) French Republic Becomes Strategic Owners In STX Europe's French Yards sur stxeurope.com, STX Europe, 6 novembre 2008. Consulté le 7 novembre 2008
- sources - visite aux Chantiers de l'Atlantique en décembre 2007 --- from mmt29
- STX France, l'entreprise
- (fr) Saint-Nazaire : La modernisation des chantiers est lancée, Mer et Marine, 2010-07-26. Consulté le 2011-09-06
- (fr) Procès de la passerelle du Queen Mary : les peines aggravées, Ouest-France, 2009-07-02. Consulté le 2011-09-06
- (fr) Aker Yards : STX détient désormais 88,4% du capital, Les Échos, 2008-08-18. Consulté le 2011-09-06
- (fr) Saint-Nazaire tourne la page des méthaniers de Gaz de France, Mer et Marine, 2007-03-13. Consulté le 2011-09-06
- (fr) Adieu aux méthaniers français ?, Europe solidaire, 2008-08-18. Consulté le 2011-09-06
- (fr) Reportage : Sur le chantier du paquebot MSC Divina, Mer et Marine, 2011-09-05. Consulté le 2011-09-06
- (fr) MSC reconnaît s'intéresser à l'ex-paquebot libyen construit à Saint-Nazaire, Mer et Marine, 2011-09-05. Consulté le 2011-09-06
Voir aussi
Bibliographie
- Christophe Belser, Histoire des chantiers navals à Saint-Nazaire, Coop Breizh, 2003, broché, 192 p. (ISBN 978-2-84346-215-3)
Articles connexes
- Histoire de la construction navale dans l'estuaire de la Loire
- Port autonome de Nantes-Saint-Nazaire
- Chantiers de Penhoët
- Forme Joubert et Opération Chariot
- Liste des navires construits aux Chantiers de l'Atlantique
- Catégorie:Bateau construit à Saint-Nazaire
Liens externes
- Portail des entreprises
- Portail de la Loire-Atlantique
- Portail du monde maritime
- Portail des paquebots
Catégories :- Chantier naval français
- Saint-Nazaire
- Entreprise de la Loire-Atlantique
- Estuaire de la Loire
Wikimedia Foundation. 2010.