Chantal sébir

Chantal sébir

Chantal Sébire

Chantal Sébire (21 mars 1955 - 19 mars 2008) était une enseignante française atteinte d'une tumeur rare de la face, et dont la médiatisation des souffrances puis le décès ont ravivé le débat sur l’euthanasie en France.

Sommaire

Fin de vie

Chantal Sébire était atteinte d'un esthésioneuroblastome, une tumeur très rare des sinus et de la cloison nasale. Cette tumeur, devenue incurable, entraînait des douleurs atroces et lui avait fait perdre l'odorat, le goût, puis enfin la vue six mois avant sa mort. Refusant le suicide ainsi que les soins palliatifs [1],elle demande à la justice ainsi qu'au Président de la République française, Nicolas Sarkozy, « le droit de mourir dans la dignité » car elle souhaite s'éteindre à son domicile, entourée des siens et en toute conscience, par le biais d'un produit létal, comme cela est autorisé en Belgique, aux Pays-Bas ou en Suisse.

Elle explique sa démarche dans un entretien à l'AFP le 26 février 2008, en racontant la douleur physique intense que lui cause sa maladie et l'avancée de cette maladie[2].

Son cas ravive le débat sur l’euthanasie en France, où l'euthanasie active est interdite, débat qui sera relayé par les médias en Europe, en Asie et en Amérique. Plusieurs médias français et internationaux s'y intéressent comme la BBC[3] ou Time[4], mais Chantal Sébire, soucieuse de ne pas voir ses paroles déformées, et son image utilisée, va fermer la porte à la plupart des médias, réservant sa confiance à la journaliste de France 3 dont elle avait apprécié le commentaire lors d'un premier reportage, les 1er et 2 février[5] Chantal Sébire a, par ailleurs, fait des demandes auprès de Nicolas Sarkozy et de la justice pour obtenir « le droit de mourir dignement », et en pleine conscience. Bernard Kouchner, ancien médecin et ancien ministre de la Santé et ministre des Affaires étrangères à ce moment prend position pour le droit de Chantal Sébire de mourir[6] au contraire des positions prises par Rachida Dati, ministre de la Justice, ou de Christine Boutin, ministre du Logement et de la ville. Les propos de Christine Boutin invoquant l'apparence physique de Chantal Sébire[7] seront dénoncés comme « scandaleux » et « mensongers » par Jean-Luc Romero, président de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité[8].

Sa requête est rejetée le 17 mars 2008 par le tribunal de grande instance de Dijon. Celui-ci applique la loi dite Leonetti, qui ne permet que la pratique d'une euthanasie passive dans certaines conditions. Chantal Sébire est retrouvée morte suite à une ingestion massive de barbituriques[9], deux jours plus tard, le 19 mars, à son domicile de Plombières-lès-Dijon, en Côte d'Or (le même jour que l'écrivain belge Hugo Claus dont la loi belge avait permis l'euthanasie[10]).

Son décès, précédé d'un combat médiatique, a relancé un débat sur la délicate question de l'euthanasie, qui s'est multiplié sur de nombreux sites et forums Internet, en particulier ceux consacrés au livre de Marie de Hennezel, "Peut-on légaliser l’euthanasie ?" [11].

Elle était mère de trois enfants âgés au moment de sa mort, de 29, 27 et 12 ans.

Sources

Notes

  1. {citation} Aujourd’hui, pour le cas de Chantal Sébire, on est dans l’impasse puisqu’elle refuse les soins palliatifs, explique-t-il à «20 Minutes». Elle refuse le suicide qui est une liberté, et elle demande le suicide assisté en faisant appel au droit. {/citation} [13 mars 2008, 20 Minutes, http://www.20minutes.fr/article/218968/France-Euthanasie-retour-sur-une-affaire-qui-relance-la-polemique.php]
  2. t Défigurée par une tumeur, une quinquagénaire demande à mourir dignement », SHF-France, 27 février 2008.
  3. « France rejects right-to-die plea », BBC.
  4. « Making a Case for Euthanasia », Time.
  5. « Chantal Sébire, maîtresse de sa mort comme de sa vie », Le Monde, 21 mars 2008.
  6. « Bernard Kouchner apporte son soutien à Chantal Sébire », Le Figaro, 19 mars 2008.
  7. Elle a déclaré, la veille de l'audience au tribunal, dans un entretien radiophonique sur RMC être « scandalisée qu'on puisse envisager de donner la mort à cette femme parce qu'elle souffre et qu'elle est difforme »
  8. « Christine Boutin "scandalisée qu'on puisse donner la mort" à Chantal Sébire », Libération, 14 mars 2008.
  9. « Chantal Sébire a bien absorbé un barbiturique », Le Figaro, 27 mars 2008.
  10. « En Belgique, le départ choisi d’Hugo Claus », Libération, 21 mars 2008.
  11. Le courage de chantal sébire... : commentaire sur Peut-on légaliser l’euthanasie

Voir aussi

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