- Capitalisme actionnarial
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Le capitalisme actionnarial est système économique et social, forme particulière du capitalisme
Sommaire
Principes
Le capitalisme actionnarial repose d’après Dominique Plihon[1] sur :
- La modification du rapport de force entre travail et capital dans la répartition de la richesse nationale
- La “ financiarisation ” de la gestion des entreprises : l’augmentation forte du taux d’autofinancement des entreprises et la modification du rapport de force entre actionnaires, dirigeants et salariés au profit des premiers
- Le développement de la gestion collective de l’épargne : l’apparition d'investisseurs dit “ zinzins ” (les investisseurs institutionnels, comme les fonds de pension)
- Le “ gouvernement d’entreprise ”, institution clef du nouveau capitalisme.
La logique financière devient donc majeure au sein des entreprises, ce qui conduit les actionnaires à exercer plus de contrôle, de contraintes et de pression sur les dirigeants des sociétés[2]. Les exigences de rendements bien plus importants que par le passé conduisent aujourd’hui certains grands groupes à se séparer de pans entiers de leurs activités et de se recentrer sur leur métier de base, même si ces activités sont bénéficiaires.
Dérives
La justification pour les entreprises de se tourner autant vers les marchés est d’invoquer leurs besoins de financements. Or, Dominique Plihon montre ici un paradoxe : loin de financer les entreprises, les marchés financiers ont plutôt tendance à les ponctionner. C’est la conséquence de la recherche par les entreprises du rachat de leurs propres actions (dans le but de faire augmenter le cours de leur action) et de l’augmentation de leur capacité d’autofinancement, dû à la hausse vertigineuse de leurs profits.
Selon Jean Peyrelevade, ce capitalisme correspond alors uniquement au désir d’enrichissement des actionnaires. Cependant, l’idée d’une harmonie d’intérêts dirigeants-actionnaires a été rompue pour plusieurs raisons : des scandales ont montré que des comptes étaient parfois modifiés et truqués. En effet les dirigeants étaient payés en fonction des résultats de l’entreprise, de la valeur de son action, ce qui a poussé à la manipulation de comptes[3].
Pour pallier ces détournements Jean Peyrelevade affirme que bientôt la rémunération des mandataires sera soumise à l’approbation du conseil d’administration afin de maintenir cette convergence d’intérêts.
Situation actuelle
L'évolution récente de l'économie mondiale pose la question de la viabilité de ce modèle, dont les dérives ont été révélées par la crise économique[4].
Notes et références
Liens externes
Références
Voir aussi
Livres
- Patrick Artus : Globalisation : Le pire est à venir (La découverte, 2008)
- François Langlet : La crise des années 30 est devant nous (Perrin, 2008)
- Jean Peyrelevade : Le capitalisme total (Seuil)
- Michel Albert : Capitalisme contre capitalisme (Seuil, 1991)
- Le cercle des économistes : La guerre des capitalismes aura lieu (Perrin, 2008)
- Joseph Stiglitz : Quand le capitalisme perd la tête (Fayard, 2003)
- Hervé Kempf : Pour sauver la planète, sortez du capitalisme (Seuil, 2009)
- Alternatives Economiques : Spécial Crise et no 278 (mars 2009)
- Michel Aglietta : Désordres dans le capitalisme mondial (Odile-Jacob, 2007)
- Bernard Maris et Gilles Dostaler : Capitalisme et pulsion de mort (Albin Michel, 2009)
- Bernard Perret : Le capitalisme est-il durable ? (Carnetsnord, 2008)
Catégories :- Capitalisme
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