- Camp du Larzac
-
Le camp du Larzac est un camp militaire de l’armée de terre française. Il est situé sur la commune de La Cavalerie dans l'Aveyron. D'une superficie de 3 000 hectares sur les 100 000 ha du causse du Larzac, il sert de garnison au 122e RI, unité support du Centre d'entraînement de l'infanterie au tir opérationnel (CEITO).
Il permet les tirs d'infanterie, mais aussi de mortier, ainsi que les campagnes de vol de drones CL 289.
Son nom vient de celui du plateau sur lequel il se trouve. Sa tentative d'agrandissement de 13 700 hectares touchant douze communes, dans les années 1970 à début années 1980, a été l'objet de nombreuses actions et manifestations de rejet des paysans soutenus par une partie de la population française (cf. Lutte contre le camp militaire du Larzac). Le projet fut finalement abandonné.
Sommaire
Défense
Un camp militaire, achevé en juin 1902, occupe une large part du plateau du Larzac. Son extension a été envisagée en 1970 ; la décision a été annulée en 1981 (voir historique ci-dessus).
Le 122e régiment d'infanterie a été basé à la Cavalerie.
En 2009, le camp est occupé par :
- le Centre d'Entraînement de l'Infanterie au Tir Opérationnel (CEITO)
Implanté territorialement sur les communes de La Cavalerie, de Millau et de Nant, le camp du Larzac fait partie de la zone de gestion du Parc naturel régional des Grands Causses. Ce parc s'étend sur une superficie de 326,76 km² dont 30,43 km² sont réservés aux activités militaires du CEITO.
Créé en 1985 dans le camp du Larzac, le CEITO marque la volonté d’améliorer l’instruction et l’entraînement au tir des unités d’infanterie. Le camp du Larzac permet de mettre en œuvre simultanément la totalité de l’armement en dotation dans l’infanterie, d’entraîner puis de contrôler les unités de combat dans des conditions réalistes sur des parcours de tir bénéficiant d’équipements modernes (ciblerie électronique, recueil des résultats en temps réel, etc.).
Sont concernées :
- unités blindées VAB,
- unités blindées AMX 10 P,
- SRR (Sections de reconnaissance régimentaire).
Les contrôles ont lieu :
- sur le camp du Larzac pour les unités d'infanterie blindées VAB ou AMX 10 P (sans engins blindés) ainsi que pour les sections de reconnaissance régimentaire,
- sur le camp de Suippes pour les unités blindées AMX 10 P.
Internement
C'est à l'occasion de la guerre d'Algérie que le Ministère de l'Intérieur français obtint, en 1957, la possibilité de recourir à nouveau à l'internement administratif collectif. Plusieurs centres d'assignation à résidence surveillée furent créés dans des sites militaires : Larzac (Aveyron), Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), Saint-Maurice-l'Ardoise (Gard), Thol (Ain), Vadenay (Marne). Près de 14 000 Algériens suspectés d'être membres du Front de libération nationale (FLN) y furent internés.
Le plus important était le camp de Larzac, à la fois par sa taille — plus de 30 km², près de 4 000 assignés et plusieurs centaines de membres du personnel — et par sa place dans l'organisation centrale de l'internement.
Le 28 juin 1959, une manifestation eut lieu devant le camp militaire du Larzac et devant la sous-préfecture de Millau ; des manifestants non violents vinrent s'élever contre ce camp qu'ils qualifiaient de camp de concentration.
En 1962, le camp constitua un des centres d'accueil des rapatriés d'Algérie (CARA) destiné à héberger les harkis et leur famille. Le Larzac a accueilli plus de 12 000 d'entre eux dans des tentes.
Fusées
C'est en novembre 1941 et en mars 1942, au camp militaire du Larzac, qu'ont été réalisés, par le colonel Barré, des essais statiques de moteur de fusée commandés par le Ministère de la Guerre. Le moteur était destiné à des fusées baptisées « EA 1941 » (Engin Autopropulsé 1941) qui devaient être capables d'envoyer à 100 km de distance une charge de 25 kg. Il s'agit des premières fusées à ergol liquide françaises. Ces essais se poursuivirent à Vancia, près de Lyon. Ils devaient continuer en Algérie mais furent interrompus suite au débarquement des Alliés en Afrique du Nord. Ils furent repris en 1945 et 1946 au polygone de La Renardière, près de Toulon.
Le camp a encore été un terrain militaire de lancement de 1999 à 2002.
Le Festival européen de l'Espace s'y est déroulé en août les années 2000, 2001 et 2002.
Drones
Depuis les années 1990, le camp du Larzac a été un terrain d'exercices pour les drones. À ces occasions toute circulation aérienne à l'intérieur d'un polygone d'activité comprenant, outre le Larzac, le Causse Noir et le Causse Méjean, était interdite. Entre les 11 et 13 octobre 2004 ont eu lieu des manœuvres avec les drones CL 289 (longueur 3,00 m, 250 kg, vitesse 740 km/h) et Crécerelle (longueur 2,74 m, 140 kg, vitesse 200 km/h).
Compétition automobile
Le camp militaire du Larzac a été le théâtre de compétitions automobiles. Ainsi les quatre dernières étapes spéciales du Championnat de France Super 1600 de l'année 2003 y ont été tracées.
Voir aussi
Wikimedia Foundation. 2010.