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Bonobo
Pour les articles homonymes, voir Bonobo (homonymie).BonoboBonobo (Pan paniscus) Classification classique Règne Animalia Embranchement Chordata Sous-embr. Vertebrata Classe Mammalia Sous-classe Theria Infra-classe Eutheria Ordre Primates Sous-ordre Haplorrhini Infra-ordre Simiiformes Super-famille Hominoidea Famille Hominidae Sous-famille Homininae Genre Pan Nom binominal Pan paniscus
Schwarz, 1929Répartition géographique Statut de conservation IUCN :
Statut CITES : Annexe II ,
Révision du 01/07/75Classification phylogénétique Position :
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sont disponibles sur CommonsParcourez la biologie sur Wikipédia : Le Bonobo (Pan paniscus), mot découlant de la déformation du nom de la ville de Bolobo (République démocratique du Congo), est une espèce de Paninés (genre Pan), membres de la famille des Hominidés et de l'ordre des primates. On l'appelle aussi chimpanzé nain. Il se distingue notamment du chimpanzé commun par une face foncée plutôt que claire.
Les méthodes phylogénétiques ont permis d'établir que le bonobo et le chimpanzé commun sont, tout autant l'un que l'autre, les primates les plus proches de l'homme, nos génotypes étant semblables à près de 99 %[1]. Les ancêtres de l'homme et des chimpanzés auraient divergé il y a environ 6 millions d'années, le bonobo et le chimpanzé commun il y a environ 2 millions d'années[2]. L'homme est également plus proche des deux espèces de chimpanzé que ne l'est tout autre primate, comme le gorille dont la divergence remonte à environ 8 millions d'années. Notamment à cause de cette ressemblance extrême, certains auteurs, minoritaires, proposent même de classer chimpanzés et bonobos dans le genre Homo (cf. Wildman et al., 2003), qu'ils appellent ainsi respectivement Homo troglodytes et Homo paniscus.
Sommaire
Habitat
Les bonobos vivent en groupes qui peuvent compter jusqu'à une centaine d'individus dans les forêts tropicales de la République démocratique du Congo entre le fleuve Congo et la rivière Kasaï.
Régime alimentaire
Essentiellement végétarien, il se nourrit de fruits mûrs, de plantes et, plus rarement, d'insectes.
Organisation sociale
Ses caractéristiques physiques le rapprochent plus de l'être humain que le chimpanzé commun, et le comportement social des bonobos est également moins agressif que chez les chimpanzés.
Chez les bonobos, les relations sexuelles, feintes ou réelles, sont plus souvent utilisées comme mode de résolution des conflits, à côté des mécanismes de domination. Les études suggèrent que les 3/4 des rapports sexuels entre bonobos n'ont pas des fins reproductives, mais sociales, et que presque tous les bonobos sont bisexuels. Des scientifiques ont appelé cette méthode d'accouplement le "sexe convivial" [3].
Par exemple, il est courant qu'un membre du groupe pratique des actes sexuels dans le but de plaire à un autre membre ou pour réduire les tensions sociales (par exemple, un individu subordonné peut utiliser des actes sexuels pour calmer un autre individu plus fort ou plus agressif). Mais si la fréquence des rapports est exceptionnelle dans le règne animal, et supérieure à celle de tous les primates, les accouplements sont rapides et furtifs, sans aucun geste préparatoire, et ne durent en moyenne qu'une quinzaine de secondes. Leur seul tabou sexuel serait l'inceste, bien que les relations sexuelles incluent également les juvéniles.[réf. nécessaire]
À côté des pratiques sexuelles variées dont la sexualité orale, le baiser avec la langue et les rapports homosexuels (le primatologue Frans de Waal préfère d'ailleurs parler de "pansexualité", et non pas d'homosexualité, pour insister sur le fait que la sexualité du bonobo est totalement ouverte à toutes les relations, et n'est pas orientée vers un seul sexe, un seul genre), le bonobo serait l'un des seuls, à pratiquer, comme l'homme, le coït ventro-ventral (face à face). La femelle met un petit au monde environ tous les cinq ans, comme chez les chimpanzés.
Par ailleurs, l'organisation sociale des bonobos en captivité présente une autre particularité. La paix du groupe est également maintenue par l'existence d'un bouc émissaire (ou pharmakos) [citation nécessaire]. Lorsqu'un groupe de chercheurs [citation nécessaire] a retiré un bonobo blessé et frappé par les autres membres du groupe, une accentuation de la violence et une baisse de la sexualité ont pu être remarquées. A contrario, lorsque ce dernier fut ré-intégré au groupe, la paix du groupe fut ré-instaurée.
Takayoshi Kano, de l'Institut de primatologie de Kyoto, a commencé, en 1973, à étudier les bonobos dans leur milieu. Dans son livre, The Last Ape (Le Dernier Grand Singe), il oppose sans cesse le chimpanzé brutal et jaloux au bonobo pacifique et libertin. Selon lui, la société humaine serait née d'une liberté sexuelle comparable, et non de l'agression, comme le soutient Konrad Lorenz. De même, de Waal parle d'une espèce qui « fait l'amour, pas la guerre » [3].
« Mythe du bonobo »
Des études récentes mettent cependant à mal le mythe d'une société pacifique et harmonieuse, où la sexualité débordante des bonobos serait le remède contre la violence en général, et où le fait que la société soit dirigée par les femelles (une rareté chez les singes) renforcerait encore cette non-violence des bonobos. Si la société des bonobos fonctionne sur un mode matriarcal, cette société n'est pas pour autant exempte de conflits. Les agressions infligent généralement des blessures au niveau des doigts ou des orteils, voire des parties génitales, tout comme chez le chimpanzé commun, ce qui est logique : les doigts parce que l'agressé se protège, les orteils parce que l'agressé fuit ; les parties génitales (surtout les testicules des mâles) sont des points stratégiques : si on peut empêcher son adversaire de se reproduire, on lui fait perdre de l'importance dans la hiérarchie du groupe.
Le primatologue allemand Gottfried Hohmann en particulier a remis en cause ce mythe du pacifisme du bonobo, dû selon lui à une étude de l'animal uniquement en captivité. Il était déjà avéré que les bonobos n'étaient pas semblables au mythe qu'on voulait en faire[4].
Caractéristiques
- Taille : 0,7m à 1 m ;
- Masse : 60 kg (mâle), 50 kg (femelle) ;
- Longévité : 40 ans ;
- Durée de gestation : 230 à 240 jours.
En voie de disparition
L'espèce est aujourd'hui menacée de disparition à brève échéance à cause de la dégradation de son habitat naturel (déforestation). Depuis la guerre civile de 1996 au Congo, les bonobos sont, en outre, victimes de braconnage de la part des populations locales. Selon le centre Lola ya bonobo de Claudine André à Kinshasa, il resterait aujourd'hui 10 000 bonobos, même si les estimations sont difficiles à établir.
Pour aider à sauver ce primate singulier et menacé, qui vit exclusivement dans les forêts pluviales de la République démocratique du Congo, le gouvernement congolais et l'Initiative de conservation du Bonobo, basée aux États-Unis, ont créé un vaste sanctuaire. La réserve naturelle de Sankuru, avec ses 30 570 km², abrite sans doute plusieurs milliers d'individus, sur une population estimée à 50 000 (les chiffres sont imprécis, une décennie de guerre civile ayant empêché les chercheurs d'accéder à la zone). Afin que cette réserve joue pleinement son rôle, les communautés locales se sont engagées à ne plus chasser les bonobos pour consommer leur viande - c'est la principale menace qui pèse sur l'espèce -, en échange d'une aide au développement. Sankuru constitue le premier maillon d'un futur réseau de réserves baptisé « Forêt de la paix des bonobos »[5].
Découverte
L'espèce Bonobo (Pan paniscus) a été décrite pour la première fois par Ernst Schwarz en 1929 grâce à une dépouille conservée dans un musée en Belgique.
Voir aussi
Notes
- ↑ Pour donner un ordre de grandeur les génomes sont semblables à 99,9 % entre deux hommes, 90 % avec le rat, 50 % avec la levure.
- ↑ Anthropobiologie p38 Eric Crubézy, José Braga, Georges Larrouy 2008 ISBN 2-294-08872-7
- ↑ a et b James Owen, Homosexual Activity Among Animals Stirs Debate, National Geographic, 23 juillet 2004
- ↑ Free loving hip, Wired
- ↑ National Geographic France Septembre 2008
Liens internes
Bibliographie
- Frans De Waal et Frans Lanting, Bonobos, le bonheur d'être singe (Bonobo, the forgotten ape), traduction française de Jean-Paul Mourlon, Fayard, 1999. ISBN 2-213-60492-4 ;
- (en) Chie Hashimoto, Context and Development of Sexual Behavior of Wild Bonobos (Pan paniscus) at Wamba, Zaire, in International Journal of Primatology, Vol. 18, No. 1, 1997 ;
- (en) Wildman et al., Implications of natural selection in chaping 99.4% non synonymous DNA identity between humans and chimpanzees: enlarging genus Homo, P.N.A.S. 100 (12), 7181-7188, 2003.
Liens externes
- Association Paniscus pour la Conservation des Bonobos et de la Biodiversité de leur Environnement (fr)
- Référence Mammal Species of the World : Pan paniscus (en)
- Référence ITIS : Pan paniscus Schwartz, 1929 (fr) ( (en))
- Référence Animal Diversity Web : Pan paniscus (en)
- Référence NCBI : Pan paniscus (en)
- Référence IUCN : espèce Pan paniscus Schwarz, 1929 (en)
- Référence CITES : espèce Pan paniscus Schwartz, 1929 (+répartition) (sur le site de l’UNEP-WCMC) (fr+en)
- Référence Fonds documentaire ARKive : Pan paniscus (en)
- Institut Jane Goodall France (fr)
- Grands singes (fr)
- Lola ya Bonobo, le sanctuaire des bonobos à Kinshasa (fr)
- Dossier de Presse du documentaire « Cousin Bonobo » [pdf] (fr)
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