- Blason populaire
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On appelle blason populaire une courte formule souvent rimée, un nom, un simple adjectif, qui sert à qualifier plaisamment les habitants d'une commune, d'un village ou d'un hameau. D’une manière plus générale, en ethnologie, « blason populaire » désigne tout stéréotype attribué à un lieu ou une ethnie.
Sommaire
Présentation
Le blason est en général attribué par les habitants des communes voisines, à titre de moquerie. Blason est quelque petite sentence ou quelque motet de souhait et dévotion en peu de paroles bien ordonnées et surtout à double entente[1].
Les raisons de ces qualificatifs sont extrêmement variables, soit simplement euphoniques, le nom de la commune constituant le point de départ, on se contente de lui appliquer un adjectif en rapport et qui rime ; soit par un fait historique, soit par une particularité géographique, ou encore une activité dominante ou un goût supposé des habitants pour telle ou telle chose.
Certains blasons collectifs englobaient plusieurs villages.
Existant dans toutes les régions, ils étaient le plus souvent dans la langue ou le dialecte local.
Exemples
Blasons rimés
- En Languedoc, la terminaison en -ona (-onne) donne lieu au modèle Soi de Carcassona (Narbona, etc)/ Lo que me prèsta que me dona (« Je suis de Carcassonne, Narbonne, etc. celui qui me prête me donne »)
Particularités physiques
- Mont-Dol : les ventres jaunes, zone de marais où les gens étaient censés avoir un teint maladif.
Particularités géographiques
- La ville de Hastingues (Landes) située sur un mamelon rocheux en forme d’escargot, a valu a ses habitants le surnom de Carcolh (escargot en gascon).
Faits-divers
- Pleine-Fougères : les masses. Suite à l'assassinat d'un voyageur à coups de masses, vers 1825.
- Plusieurs villages de Gascogne : semaires d'agulhas, « semeurs d'aiguilles » (ils auraient semé des aiguilles dans l'espoir de les voir pousser en quantités).
Activités professionnelles
- Ossun (Pyrénées-Atlantiques) : Beurraires d'Ossun, grana culoto e petit cuu (« Fabricants de beurre d'Ossun, grande culotte et petit cul », allusion supplémentaire au costume traditionnel porté jusqu'au milieu du XIXe s. qui comportait une grande culotte bouffante, et rime.
- Guérande (Loire-Atlantique) : Les culs salés, à cause des marais salants, qui ont pendant des siècles fait la fortune de la ville. Ce terme s'applique également aux habitants des autres villes et villages de la presqu'île guérandaise où est pratiquée l'exploitation du sel.
Animaux
- Montbrison : les ânes. En présence du roi François 1er en 1536, le bailli s'emberlificota dans son discours, interrompu par les braiements d'un âne ; le roi dit alors « Messieurs, parlez l'un après l'autre ».
Notes et références
- « Auteur ancien » des Us et coutumes de la mer, 1778, p. 300, cité in Essai sur le blason populaire de l'arrondissement de Saint-Malo, par Charles Lecomte, sd
Voir aussi
Bibliographie
La bibliographie sur les blasons populaires est des plus abondantes : tous les recueils de contes ou de proverbes locaux ou régionaux incluent une partie consacrée aux blasons.
- H. Gaidoz et Paul Sébillot, Le Blason populaire de la France, Paris, Librairie Léopold Cerf, 1884
- Arnold Van Gennep, Manuel de Folklore français contemporain, Paris, Maisonneuve et Larose
- Alfred Canel, Blason populaire de Normandie comprenant les proverbes, sobriquets et dictons relatifs à cette ancienne province et à ses habitants, Rouen, 1859
- Charles Beauquier, Blason populaire de Franche-Comté
- Jean Vartier, Le Blason populaire de France, dictons, sobriquets, facéties, Paris, Maisonneuve et Larose, 1992
- Marius Barbeau, Blason, Géographie et Généalogie Polulaires de Québec (I. Beauce, Gaspé et Témiscouata) in The Journal of American Folklore, Vol. 33, No. 130 (Oct. - Dec., 1920), pp. 346-366
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