- Élection présidentielle égyptienne de 2012
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L'élection présidentielle égyptienne de 2012 sera la seconde élection présidentielle de l'histoire de l'Égypte, après celle de 2005. Après la révolution de janvier-février 2011 et la démission du président Hosni Moubarak avant la fin de son mandat, le Conseil suprême des forces armées, qui assure l'intérim, annonce que l'élection présidentielle aura lieu à l’issue de la période de transition de six mois, au mois de septembre 2011. L’élection est finalement prévue pour mars ou avril 2012.
Il devrait s'agir de la première élection libre de l'histoire du pays et elle sera précédée d’élections législatives renouvelant le Parlement dissous par le Conseil suprême des forces armées le 13 février 2011.
Sommaire
Contexte
Article détaillé : Révolution égyptienne de 2011.Il s'agit de la seconde élection multipartite qui ait lieu en Égypte après celle de 2005, qui a vu la réélection d'Hosni Moubarak à la présidence de la République égyptienne avec un score de 88,5 % ; son concurrent Ayman Nour, a quant à lui obtenu 7,5 % des voix.
De 2005 à janvier 2011, le président sortant Hosni Moubarak est soupçonné, avec son épouse Suzanne, de préparer son fils Gamal à sa succession au palais d'Abedin. Or, ce dernier n'est pas issu des milieux de l'armée et est mal vu par cette dernière quant à une éventuelle succession à la présidence de la République égyptienne.
Hosni Moubarak, du fait des protestations égyptiennes de 2011, renonce à présenter sa candidature pour un sixième mandat et à faire de son fils son héritier politique, mais il nomme un fidèle, Omar Souleiman vice-président de la République d'Égypte, le 29 janvier 2011, poste laissé vacant par Moubarak lors de son accession au pouvoir en 1981 ; selon des observateurs politiques, ce dernier, chef des Services de renseignements égyptiens, est bien parti pour devenir le successeur potentiel du président Moubarak en septembre.
Hosni Moubarak s'exile à Charm el-Cheikh le 11 février après avoir remis le pouvoir à l'armée. Omar Souleiman, le vice-président et Mohamed Hussein Tantawi, président du Conseil militaire suprême, assurent l'intérim et promettent que l'armée rendra le pouvoir à un gouvernement civil et démocratique. Le rôle de l'armée pendant la révolution, qui était restée neutre, la rend légitime pour assurer cette mission.
Le référendum constitutionnel du 19 mars est largement approuvé : les amendements constitutionnels prévoient notamment un mandat de quatre ans pour le président, renouvelable une seule fois.
Candidats
Candidats déclarés
Amr Moussa
Amr Moussa, ex-secrétaire général de la Ligue arabe et lié à l’ancien régime, s'est déclaré candidat[1] le 27 février 2011.
Mohamed El Baradei
Article détaillé : Association nationale de changement.Mohamed El Baradei, ancien chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), prix Nobel de la paix en 2005, a déclaré dès novembre 2009 qu'il pourrait présenter sa candidature à la présidentielle[2]. Après le début de la révolution, il retourne en Égypte où il s'affirme en tant qu'opposant. Il a annoncé sa candidature le 10 mars 2011 sur ON TV.
Mohamed Selim al-Aoua
Le penseur islamiste Mohamed Selim al-Aoua, officiellement candidat, est crédité de 21 % d’intentions de vote dans le sondage informel lancé sur la page Facebook du Conseil suprême des forces armées[3].
Hazem Saleh Abou-Ismaïl
Cet ancien membre des Frères musulmans, officiellement candidat, est crédité de 10 % d’intentions de vote dans le sondage informel lancé sur la page Facebook du Conseil suprême des forces armées[3].
Hicham el-Bastawissi
Hicham el-Bastawissi est le vice-président de la Cour de cassation. Lors des élections de 2005, son action et celle de nombreux juges a permis de dénoncer les fraudes massives[4]. Il a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle[5],[1].
Abdel Moneim Al-Fotouh
Abdel Moneim Al-Fotouh est un ancien membre des Frères musulmans. Il a été exclu de son organisation le 19 juin, en raison de l’annonce de sa candidature[6].
Bouthaina Kamel
Bouthaina Kamel se déclare candidate à la présidence en avril 2011. Cette militante des droits de l'homme et animatrice de télévision, née en 1962, bénéficie d'une légitimité révolutionnaire. Elle se bat en outre depuis les années 1990 pour la modernisation de la société égyptienne, notamment autour des questions de la liberté sexuelle, de l'égalité hommes-femmes et du harcèlement sexuel[7]. Elle milite également pour l'abaissement de l'âge de l'éligibilité de 30 à 22 ans, pour la réduction de la pauvreté et une révolution sociale, la paix religieuse[8].
Ayman Nour
Ayman Nour, déjà candidat en 2005 et chef du parti Hizb al-Ghad, se présentera à l’élection[1]. Il a passé quatre ans en prison après l’élection de 2005[1].
Hamdine Sabahi
Hamdine Sabahi est un des leaders du parti Karama héritier du nassérisme[4] et a annoncé sa candidature[1].
Mohamad Abou-Zeid Al-Fiqi
Mohamad Abou-Zeid Al-Fiqi, professeur à l’université Al-Azhar, s’est officiellement porté candidat[3].
Candidats écartés
Hosni Moubarak
Hosni Moubarak, né en 1928, est un général de l'armée égyptienne, arrivé au pouvoir en octobre 1981, après l'assassinat d'Anouar el-Sadate. Aux référendums de 1987, 1993, et enfin 1999, il a toujours remporté les scrutins avec des scores au minimum de 80 %. Lors de l'élection présidentielle multipartite de 2005, il a remporté l'élection face à l'opposant Ayman Nour, avec un score de 88,5 %.
En 2010, il fait silence sur une éventuelle candidature à sa propre succession et pense être libre de préparer son fils Gamal à sa succession. Or, en janvier 2011, une vague de protestations populaires déferle sur le monde arabe, dont l'Égypte. C'est ainsi que le 1er février 2011, le président promet « des réformes économiques et politiques », et annonce qu'il ne sera pas candidat aux élections[9] et son vice-président Omar Souleiman annonce que le raïs renonce à faire de Gamal Moubarak le candidat du PND, le parti au pouvoir en Égypte. Le 11 février 2011, Moubarak démissionne de son poste présidentiel suite à une série de protestations du peuple égyptien.
Gamal Moubarak
Gamal Moubarak, fils de l'ancien président Hosni Moubarak, est un banquier égyptien qui a fait des études d'affaires notamment à Londres, au Royaume-Uni. Sa candidature a toujours été une rumeur. En revanche, il n'a jamais lui-même annoncé se présenter.
Le mouvement populaire engagé en janvier 2011 semble condamner une telle candidature. En janvier 2011, le vice-président égyptien Omar Souleiman annonce que Gamal Moubarak ne sera pas candidat à la succession de son père.
Omar Souleiman
Omar Souleiman ne s'est jamais ouvertement porté candidat mais est néanmoins considéré comme un candidat possible de par sa fonction de vice-président[3]. Beaucoup d'Égyptiens lui faisaient confiance sur le plan de la sécurité. Sa nomination comme vice-président en janvier 2011 avait fait de lui le successeur constitutionnel présomptif du président en fonction en cas de vacance anticipée. La prise du pouvoir par le Conseil supérieur des forces armées l'a mis à l'écart.
Ahmed Zewail
Ahmed Zewail, prix Nobel de chimie, a démenti les rumeurs le donnant candidat.
Sondages d'opinion
Sondage Amr Moussa Omar Souleiman Ahmed Zewail Mohamed El Baradei Hosni Moubarak Ayman Nour Ahmed Chafik Mohamed Selim al-Aoua Hazem Salah Abou-Ismaïl Hamdine Sabbahi Hicham el-Bastawissi Bossayna Kamel Abdel Moneim Al-Fotouh Mohamed Hussein Tantawi Autres candidats Ne sait pas / refuse de répondre Washington Institute (du 5 au 8 février) 26 % 17 % Pas questionné 3 % 16 % 1 % Pas questionné Pas questionné Pas questionné Pas questionné Pas questionné Pas questionné Pas questionné Pas questionné 3 % 33 % YouGov Siraj[10] (du 15 au 20 février) 49 % 9 % 13 % 2 % Pas questionné 2 % Pas questionné Pas questionné Pas questionné Pas questionné Pas questionné Pas questionné Pas questionné Pas questionné - 25 % Sondage volontaire sur la page Facebook du Conseil suprême des forces armées[3] (du 19 juin au 26 juillet (en cours)) 6 % 3 % - 31 % Pas questionné 7 % 12 % 21 % 10 % 2 % 2 % 0 - - - - Sondage Newsweek/The Daily Beast auprès de 1.008 Égyptiens issus de 19 gouvernorats (du 24 juin au 4 juillet) : hypothèse d'une élection ouverte 16 % 4 % - 12 % - 4 % 12 % 6 % - 2 % 4 % - 5 % 5 % 18 % 27 % Sondage Newsweek/The Daily Beast auprès de 1.008 Égyptiens issus de 19 gouvernorats (du 24 juin au 4 juillet) : hypothèse d'une élection à trois candidats 47 % - - 19 % - - - - - - - - 16 % - - 18 % Sondage ACPSS/DIPD auprès de 2406 Égyptiens issus de 21 gouvernorats (du 5 au 17 août) 44 % 9% - 4 % - 6% 12% 5% 5% 5% 4% 0% 2% - 4% 45 % Notes
- Egypt’s New Constitution: an Update », Arab Reform, publié le 29 mars 2011, consulté le 21 juin 2011 Nathan J. Brown, «
- (fr) El Baradei candidat à la présidence égyptienne
- Un président virtuel », Al-Ahram Hebdo en ligne, no 877, du 29 juin au 5 juillet 2011 Marianne Youssef, «
- ISBN 978-2-02-103938-2, p. 225 Claude Guibal, Tangi Salaün, L’Égypte de Tahrir : anatomie d’une révolution, Paris : Seuil, 2011.
- Magistrat ... et pourquoi pas président ? », Al-Ahram Hebdo en ligne, no 871 du 18 au 24 mai 2011 Lamiaa Al-Sadaty, «
- Les Frères musulmans égyptiens rattrapés par la révolution », Printemps arabe, blog du Monde, publié le 27 juin Hélène Sallon, «
- Egypte: une femme brigue la présidence », L'Express, publié le 17 juin 2011, consulté le 27 juin 2011 Nadéra Bouazaza, «
- Muslim Woman Seeks Egyptian Presidency », The New York Times, publié le 15 juin 2011, consulté le 28 juin 2011 Abdalla Hassan, «
- http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20110202.OBS7350/egypte-moubarak-presse-de-toutes-parts-vers-la-sortie.html
- First Egyptian Poll reveals huge support for Amr Moussa, YouGov
Voir aussi
- Politique de l'Égypte
- Révolution égyptienne de 2011
- Élections législatives égyptiennes de 2011
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