- Yann Galut
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Yann Galut, né le 14 mars 1966 à Antony (Hauts-de-Seine) est un homme politique français, membre du Parti socialiste, député de 1997 à 2002, et depuis 2008 Vice-président du Conseil général du Cher chargé de l’Éducation et de la Culture. Il est par ailleurs avocat, spécialisé en droit social et droit pénal.
Sommaire
Éléments biographiques
Parcours familial
Il est l'arrière-petit-fils par son père d’un mineur de Decazeville qui a porté sur ses épaules au début du XXe siècle Jean Jaurès et par sa mère le petit-fils d’un immigré italien qui a refusé dans les années 1920 le fascisme.
Après sept années dans les Hauts-de-Seine, ses parents s’installent en 1973 dans le Cher : d’abord à Dun-sur-Auron où son père est principal de collège. Au gré des mutations, la famille d’origine altoséquanaise vit à Bourges au Val d’Auron (collèges Jean Renoir puis Saint-Exupéry), puis à Saint-Amand-Montrond avant de regagner définitivement la capitale berruyère[1].
Parcours professionnel
Après son baccalauréat obtenu en 1984 au Lycée Marguerite de Navarre à Bourges, Yann Galut suit des études de droit qui le conduisent de l’Université d’Orléans (DEUG) à celle de Tours puis à l’Université de Paris Sceaux où il obtiendra son DESS en Droit communautaire (1993) et au Centre régional de formation à la profession d’avocat de Paris en 1994. En 1996 il ouvre son premier cabinet d’avocat à Paris où dans la foulée de son engagement associatif et militant, il va mener d’autres combats au sein des cours de justice. Avocat de SOS Racisme, il défendra en 1996 également les étrangers en situation irrégulière de l’église Saint-Bernard qu’il contribue à faire libérer avec un collectif d’avocats.
Parcours politique
À 15 ans il s’engage dans la campagne présidentielle de 1981 en militant pour François Mitterrand et adhère au Mouvement des jeunes socialistes à la fin de la même année. En 1984 il s’investit dans le syndicalisme étudiant en militant au sein de l'Union nationale des étudiants de France contre notamment le projet de loi d’Alain Devaquet alors ministre chargé de la Recherche et de l'Enseignement supérieur.
En octobre 1987 à l’occasion d’un Conseil national de l’UNEF-ID, il rencontre Isabelle Thomas, Harlem Désir et Julien Dray qui viennent de créer SOS Racisme pour lutter contre la résurgence des thèses xénophobes et l’essor du Front national. En 1988, il sera permanent de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne et participera à l’émergence de Carine Seiler, Delphine_Batho et Nasser Ramdane. En 1992 il devient le secrétaire général de la Fédération internationale de SOS Racisme. En tant que membre du Bureau national du MJS, il se bat aux côtés de Benoît Hamon pour en obtenir l’autonomie par rapport au Parti socialiste. Il continue aussi à s’investir au Bureau national de l’UNEF-ID notamment aux côtés de Pascal Cherki. À la suite de la victoire de la Droite aux législatives de 1993, sur les conseils de Julien Dray, il décide de revenir dans le Cher et à Bourges en particulier pour franchir une étape supplémentaire dans son engagement politique. En 1994, il intègre le Bureau fédéral du Parti socialiste (PS) du Cher et en 1995, à l’occasion des élections municipales, il figure sur la liste d’union de la Gauche derrière le communiste Jean-Claude_Sandrier, battue par le candidat RPR Serge Lepeltier. Yann Galut devient l’un des chefs de file socialistes de l’opposition. En 1997 il est investi par les militants du PS pour être candidat sur la 3e circonscription du Cher. Il se trouve avec Lionel Jospin alors en visite dans le Cher, lorsque ce dernier, encore premier secrétaire du PS, est informé de la décision de Jacques Chirac de dissoudre l’Assemblée nationale. Avec 53,88 % des voix, le 1er juin 1997 il bat le maire de Bourges de plus de 4 500 voix et devient à 31 ans le plus jeune député de France métropolitaine[2].
Il est pendant 5 ans l’adversaire acharné de toutes les délocalisations (Fulmen, Vilvorde, Michelin…) et remet en cause les schémas théoriques des experts de Bercy. Il fonde avec Bernard Cassen, président du mouvement anti-mondialiste d'ultra-gauche ATTAC, un comité ATTAC à l’Assemblée nationale qui va compter 120 adhésions dont celles des députés Yves Cochet (Verts), Jean-Claude Lefort (PCF), Georges Sarre (MDC), Chantal Robin-Rodrigo… (PRG). Son objectif : instaurer un prélèvement sur les transactions financières et monétaires internationales[3]. Le 11 avril 2000 à Washington, alors que se tiennent les réunions de la Banque mondiale et du FMI et à l'occasion du dépôt de la première résolution en faveur de la taxe Tobin, au Congrès des États-Unis, il lance avec Harlem Désir, Peter De Fazio (député américain) et Glyn Ford (député anglais) « l'Appel de Washington ». Cet appel mondial va fédérer 1000 parlementaires des 5 continents en faveur de l’instauration de la taxe Tobin. Il participe par ailleurs en 2001 et 2002 au Forum social mondial de Porto Alegre et parallèlement il médiatise par une pétition la situation d’une nonne tibétaine, Ngawang Sangdrol, prisonnière du pouvoir chinois qui est finalement libérée en 2002.
Membre de la Commission de la défense nationale et des armées, il défend dans le Cher les dossiers de GIAT Industries et de la Délégation générale de l’armement confrontés à des plans de restructuration. Avec Pierre Marché (directeur de l’ENSI), Joël Allain délégué régional aux restructurations industrielles de Défense, Philippe Goldman, Alain Rafesthain, Jean-Pierre Saulnier, il obtient de Lionel Jospin la création d’une École de l’Internet à Bourges qui va donner naissance à une nouvelle formation d’ingénieurs au sein de l’ENSI de Bourges en Sciences et techniques informatiques. Il est pendant son mandat également membre de deux Commissions d'enquête :
- sur certaines pratiques des groupes nationaux et multinationaux industriels, de services et financiers et leurs conséquences sur l'emploi et l'aménagement du territoire ;
- sur l'utilisation des fonds publics et la gestion des fonds publics en Corse.
Après le séisme politique du 21 avril 2002, Yann Galut perd le 18 juin son siège de député. En 2005 il s’oppose au Traité établissant une Constitution pour l’Europe et dénonce le caractère libéral de la politique économique européenne. Malgré une nouvelle défaite aux législatives de 2007, Yann Galut, investi par le PS, retrouve un mandat de Conseiller général le 20 mars 2008 sur le canton de Bourges-3 qui a la particularité d’être le plus peuplé du Cher avec plus de 25 000 habitants. Malgré un contexte difficile, il est élu avec 53,80 % des suffrages dans une ville tenue par l’UMP.
Désormais Vice-président du Conseil général du Cher il est rapporteur général du budget et est chargé de l’Éducation et de la Culture. Opposé à la méthode avec laquelle a été initiée la réforme des collectivités locales, il porte aujourd’hui plusieurs projets d’envergure pour le Cher : Pôle médicalisé de l’Auron, éco-quartier Baudens, schéma départemental de Lecture publique, Convention pour la réussite des collégiens… En mars 2009, il publie un livre « Demain sera un autre jour » dans lequel il raconte son parcours politique, analyse l’état de la Gauche et trace des perspectives pour Bourges et le Cher[4].
Annexes
Notes et références
Le Berry Républicain du dimanche 8 mars 2009, En vue : Yann Galut, p.7
Le Berry Républicain du jeudi 12 mars 2009, Yann Galut : premier livre première pierre..., par Emmanuel Bédu, p.7
La Nouvelle République du jeudi 12 mars 2009, Comme un point d'étape, par Frank Simon, p.9
Liens externes
Bibliographie
- Demain sera un autre jour, éd. Avaricum, Bourges, 2009, 193 p.
- La Gauche plurielle à l'épreuve de la mondialisation, La campagne d'Attac pour la taxe Tobin, Clément Desbos, L'Harmattan, Questions contemporaines, Paris, 2007, 358 p.
Notes et références
- Demain sera un autre jour, p. 16 et suiv.
- http://www.assemblee-nationale.fr/11/tribun/fiches_id/1401.asp
- La Gauche plurielle à l'épreuve de la mondialisation, La campagne d'Attac pour la taxe Tobin, par Clément Desbos, L'Harmattan
- Le Berry Républicain 8/03/2009 et 12/03/2009 ; La Nouvelle République 12//03/2009
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