- Biros
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Biros Massif Pyrénées Pays France Région Midi-Pyrénées Département Ariège Communes Antras, Balacet, Bonac-Irazein, Sentein, Uchentein Latitude
LongitudeOrientation nord-est Longueur 17 km Type Écoulement Lez Voie d'accès principale D 4 modifier Le Biros est une petite vallée des Pyrénées centrales située dans la région du Couserans, à l'ouest du département de l'Ariège. Jouxtant la frontière espagnole et le val d'Aran, cette zone essentiellement pastorale, puis minière du XIXe siècle jusqu'au milieu du XXe, profite aujourd'hui de la beauté de ses sites naturels pour s'orienter vers le tourisme de montagne.
Sommaire
Géographie
Au sud-ouest de Castillon-en-Couserans, le Biros s’élève depuis l’altitude de 700 mètres, le long de la haute vallée du Lez vers le sud, vers l'ouest selon celle de l'Isard, un torrent qui prend sa source au pied du pic de Crabère dans l'étang d'Araing. Le plus haut sommet du Biros, le pic de Maubermé, culmine à 2 880 mètres.
Des cinq villages du Biros, les deux plus importants, Sentein et Bonac-Irazein sont placés sur les rives du Lez. Les trois autres, Antras, Balacet et Uchentein sont posés sur les « soulanes[1] ».
Les vallées profondes et les crêtes étroites qui forment la frontière avec l’Espagne sont percées de gouffres, comme la grotte de la Cigalère ou le gouffre Martel (-303 mètres) qui furent explorés tous deux par Norbert Casteret.
Histoire
Comme le Biros touche au Val d'Aran (la « Gascogne espagnole »), son histoire fut marquée par les mouvements pastoraux et commerciaux avec son voisin (de même que les villes de Castillon et de Saint-Girons).
Préhistoire et Antiquité
Mal connues, la préhistoire et l’histoire antique de la vallée du Biros ne se distinguent probablement pas de celle du Haut-Couserans. On a retrouvé peu de vestiges, des dépots d'objets en bronze (bracelets, spirales) datant de l'âge du bronze final (à Bonac-Irazein) et de l’âge du fer (à Uchentein) ; une meule gallo-romaine incorporée à l’église de Sentein[2].
Moyen Âge
Au Moyen Âge, le Biros relevait de la châtellenie de Castillon. La période romane (fin XIe, XIIe siècle) se signale par une vague de construction d’églises dans l’ensemble du Couserans (églises de Sentein, Bonac et Balacet dans le Biros).
Les fortifications de l’église de Sentein datent du XIIIe siècle, mais elles furent encore renforcées durant la guerre de Cent Ans pour se protéger des troupes anglaises[3]. On trouve d’autres travaux de fortifications défensives au château de la Malède à Bonac-Irazein[4].
Époque contemporaine
Au début du XIXe siècle, le Biros participe à la guerre des Demoiselles[3].
Mais c’est surtout le développement minier (et à un moindre degré celui du thermalisme) qui caractérise la période contemporaine.
D'anciennes mines de plomb argentifère à Sentein, antérieures à 1600, témoignent du long passé minier du Biros. À partir de 1850, l'implantation de mines de zinc et de plomb font sa richesse. Les bâtiments sont construits en haute altitude : la mine de Bentaillou est située à 1 900 mètres, la « mangeuse d’hommes » de la Mail de Bulard a ses murs plantés sur une crête à 2 400 mètres. Cette activité modifie radicalement le mode de vie du Biros ainsi que ses paysages : en 1907, la mine de Bentaillou emploie plus de 500 mineurs ; deux écoles sont nécessaires pour abriter les 200 élèves de la commune de Sentein ; l’exploitation du minerai, quant à elle, requiert l'aménagement de téléphériques et de centres de traitement dans les vallées.
Cependant, dès la fin de la Première Guerre mondiale, le déclin s’annonce. L’épuisement du minerai, le fort coût d’exploitation dû à l’altitude des gisements, l’exode rural vont avoir raison des industries. En 1926, l’effondrement des cours du minerai de zinc signe la fin proche de l’activité minière. Après l'arrêt des mines en 1955, l'exode s'accélère encore : la population de la vallée chute de 1 100 habitants en 1954 à 300 en 1990.
De ces mines, il reste aujourd’hui encore d'imposants vestiges dans la montagne, bâtiments en ruines, galeries abandonnées, chemins vertigineux taillés dans la roche, rails et vieux wagonnets Decauvilles, qui évoquent les villes fantômes de la Ruée vers l'or de l'Ouest américain.
Patrimoine naturel
Depuis 2003, la vallée de l'Isard, avec la mail de Bulard, les pics de Maubermé, de Serre Haute et du Crabère ont été classés Site Natura 2000 (zone de protection spéciale) en raison de la présence d'espèces animales faisant l'objet de mesures de conservation (telles que l'aigle royal, le hibou grand-duc, le desman des Pyrénées et diverses chauves-souris) ou d'habitats naturels protégés[5],[6].
La vallée du Biros est incluse (avec l'ensemble du Castillonnais) dans le Parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises créé en 2009.
Patrimoine architectural et culturel
Outre la beauté de ses sites naturels et de ses sommets (Maubermé, Crabère, Serre Haute ou Mail de Bulard), le Biros possède des villages de montagne pleins de charme et au patrimoine intéressant.
L’église fortifiée de Sentein est construite sur une base romane, les fresques sur sa voûte datent de l’époque gothique (fin XVe siècle ou début XVIe siècle).
L'église paroissiale d’Antras remonte à l'époque romane. Sur cette même commune se trouve la jolie chapelle de l'Isard, située en pleine montagne à 1 322 mètres d’altitude. Ce sanctuaire, construit selon la légende sur le site de la découverte miraculeuse d'une statue de la Vierge, est dédié à Notre-Dame-des-Neiges. Il devint un lieu de pèlerinage important à partir du XVIIe siècle. Le pèlerinage existe encore et il a lieu chaque année le 5 août.
Les églises de Balacet et de Bonac sont aussi du XIIe siècle.
Tourisme
La vallée du Biros comporte de nombreux gîtes. Son office du tourisme est situé à Sentein.
Le Biros permet des randonnées familiales dans un cadre naturel encore assez peu fréquenté, alors que les forts dénivelés de ses crêtes frontalières proposent des randonnées sportives aux montagnards confirmés.
Les communes du Biros
Population au cours des âges
Année Habitants 1806 3493 1851 3408 1856 3278 1901 2598 1921 2069 1946 1306 1968 636 1982 362 1999 355 2004 357 Notes
- adret dans les Alpes). Soulane : terme géographique pyrénéen qui indique les versants d'une vallée de montagne qui bénéficient de la plus longue exposition au soleil (synonyme :
- Jean-Marie Escudé-Quillet, Catherine Maissant, Robert Sablayrolles (dir.), Carte archéologique de la Gaule: 09. Ariège, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1997 (ISBN 2-87754-050-2).
- (lien) (Archive, Wikiwix, que faire ?) Article Sentein sur le Quid
- (lien) [pdf] Naissance, évolutions et fonctions des fortifications médiévales dans les comtés de Foix, Couserans et Comminges. Rapport 2006, comptes-rendus d’activités et travaux, pp. 145-147.
- Fiche FR 7312001, Vallée de l'Isard, Mail de Bulard, Pic de Maubermé de Serre Haute et du Crabère sur le site Natura 2000.
- Fiche FR 7300821, Vallée de l'Isard, Mail de Bulard, Pic de Maubermé de Serre Haute et du Crabère sur le site Natura 2000.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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