- Bion le Boryshénite
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Bion de Borysthène
Pour les articles homonymes, voir Bion.Bion de Borysthène, peut-être originaire d'Olbia sur le Borysthène, est un philosophe scythe du IIIe siècle avant J.-C.[1] Il appartenait à l'école des Cyniques, dont il fut l'un des grands représentants.
Esprit brillant, il excella surtout dans la satire, n'épargnant aucun lieu commun ni aucune des croyances ou superstitions de son temps. Ses contemporains le considéraient comme athée et Diogène Laërce le comptait parmi les Sophistes.
Il mourut à Chalcis, en Eubée.Sommaire
Biographie
Bion était le fils d'un citoyen libre et d'une prostituée lacédémonienne, mais tous les membres de sa famille furent vendus comme esclaves, sanction infligée suite à un manquement du père. Bion se trouva alors au service d'un rhétoricien, dont il hérita. Après avoir mis le feu à la bibliothèque de son ancien maître, il s'enfuit à Athènes, où il se tourna vers les enseignements de la philosophie.
Bion ne fut pas seulement séduit par la philosophie de l'école des Cyniques. Il fut d'abord Académicien suivant les leçons de Cratès, puis plus particulièrement celles du Cyrénaïque Théodore l'Athée, et enfin celles de Théophraste le Péripatéticien.
De ses nombreux ouvrages, n'ont été conservés que quelques fragments, dans les écrits de Jean de Stobée, et quelques maximes rapportées par divers auteurs.Maximes et fragments
- La route des enfers est facile à suivre : on y va les yeux fermés.
- L'impiété est la compagne ordinaire de la superstition.
- L'impiété est une mauvaise compagne de la sécurité, puisqu'elle la trahit toujours.
- L'avarice est la métropole du vice.
- Tu ne possèdes pas ta fortune, c’est elle qui te possède.
- (à un riche avare) Je suis bien embarrassé, car je ne saurais dire s’il t’est arrivé un grand malheur ou s’il est arrivé un grand bonheur à ton voisin.
- (à un envieux qui paraissait chagrin) Quand vous écouterez avec la même indifférence les injures et les compliments, vous pourrez croire alors que vous aurez fait des progrès dans la vertu.
- Honorons la vieillesse, puisque c'est le but auquel nous tendons tous.
- Doux Archytas, né des accords de la lyre, bouffi d’orgueil, Toi le plus habile homme en fortes querelles !
- Le mal, c’est ne pouvoir supporter le mal.
- Il est inutile de nous arracher les cheveux quand nous sommes plongés dans la douleur ; en pareil cas, la calvitie n'est point un remède efficace.
- (propos rapporté par Cicéron) Dans le monde, celui qui veut être le plus heureux est celui qui a le plus de mal.
- Si vous épousez une laide, vous serez peiné ; si vous épousez une belle, vous serez berné.
- (réponse à la question posée aux sept sages et aux Socratiques : « Est-il bon de prendre femme ? ») S’il [Socrate] désirait Alcibiade et ne le toucha point, dit-il, il fut un sot, mais si au contraire il n’en avait réellement pas envie, il n’a rien fait d’extraordinaire.
- Les avares prennent soin de leurs biens comme s’ils étaient bien à eux, mais ils évitent de s’en servir, comme s’ils étaient les biens d’autrui.
- Alcibiade est coupable d’avoir, pendant sa prime jeunesse, détourné les hommes de leurs femmes, et, dans son adolescence, détourné les femmes de leurs maris.
Notes et références
- ↑ Ses dates de naissance et de mort sont incertaines.
Bibliographie
Fragments
- J. F. Kindstrand, Bion of Borysthenes, Uppsala, 1976.
Études
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Diogène Laërce, Les Vies des plus illustres philosophes de l'Antiquité, trad. Robert Genaille, 1933; voir maintenant l'édition scientifique de Marie-Odile Goulet-Cazé, Vies et doctrines des philosophes illustres, Le livre de poche, 1999, 1398 p.; voir aussi trad. franç. sur le site Remacle.org
- Dictionary of Greek and Latin Biography and Mythology, William Smith (dir.), 1844; rééd. complétée et augmentée en 1880, 3 volumes; trad. franç. de la biographie de Bion
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