Binayak sen

Binayak Sen est un pédiatre et membre éminent de l'Union populaire pour les libertés publiques, l'une des principales organisations de défense des droits de l'homme en Inde, basée dans l'État de Chhattisgarh en Inde. Le Dr Sen est connu pour son action en faveur pour le respect des droits de l'homme et aux soins des plus démunis en particulier des Adivasis et des gens de basse caste. Il officiait comme médecin à la prison de Raipur où il soignait les membres de la guérilla naxalite emprisonnés. ^[1]. Il se rendait aussi dans les villages les plus reculés pour soigner les plus pauvres, en particuliers les advisis et les mineurs de fonds et dénonçait les milices antinaxalites soutenues par le gouvernement du Chhattisgarh ^[2].

En tant que vice-président du PUCL (Union populaire pour les libertés publiques), principale organisation indienne de défense des droits humains, Binayak Sen a attiré l’attention sur les homicides illégaux et autres atteintes aux droits fondamentaux des personnes au Chhattisgarh, lors d’affrontements armés entre les forces de sécurité et Salwa Judum, une milice privée généralement considérée comme soutenue par le gouvernement de l’État, d’une part et la guérilla armée du Parti communiste indien (maoïste), interdit, d’autre part^[3].

Le 13 mai 2007, il a été arrêté pour avoir violé la loi spéciale de 2005 sur la sécurité publique de l'Etat de Chhattisgarh. Il est accusé d'avoir transmis des messages aux guérilleros naxalisme emprisonnés et d'être un stratège des terrorisme naxalites. Les autorités l’ont maintenu en détention pendant sept mois sans inculpation ; la liberté sous caution lui a été refusée ; il a été détenu au secret pendant trois semaines en mars-avril 2008 ; de nombreux chefs d’accusation pesant contre lui s’appuient sur des lois ne respectant pas les normes internationales. Son procès, qui s’était ouvert le 30 avril, a été ajourné au 1er juillet^[4].

Le procès du Dr Sen, qui a débuté aux assises de Raipur à la fin du mois d’avril 2008, n’a cependant pas été en mesure d’avancer l’ombre d’une preuve à l’appui de ces chefs d’inculpation. En mars 2009, sur les 83 témoins initialement cités à charge par le ministère public, 16 ont été écartés par les procureurs eux-mêmes, et 6 ont été déclarés “hostiles” à l’accusé. Quant aux 61 autres, leur témoignage n’a corroboré aucune des accusations à l’encontre du Dr Sen. Quelle que soit la valeur de ces accusations, le déroulement de la procédure présente des irrégularités particulièrement troublantes. Comme si cela ne suffisait pas, le Dr Sen s’est vu refuser à plusieurs reprises une remise en liberté conditionnelle par la Haute Cour de Bilaspur (en septembre 2007 et en décembre 2008). Et la Cour suprême indienne a rejeté sa demande et n’a pas étudié sa remise en liberté conditionnelle. Le Dr Sen souffre du diabète et d'hypertension or ses demandes de libération anticipée lui ont été refusées et il ne peut pas accéder à des soins médicaux. Son état de santé est devenu particulièrement inquiétant après deux ans de détention. Un médecin nommé par le tribunal pour l’examiner a recommandé son transfert d’urgence pour une angiographie et, si nécessaire, une angioplastie ou un pontage coronarien. ^[5]. Son procès a été ajourné au 1er juillet 2009. ^[6]

Son arrestation a suscitée une vague d'émotion en Inde, des personnes de renommée comme Amartya Sen, Harsh Mander et V.R. Krishna Iyer ont demandé sa libération immédiate. La presse indienne appelle aussi à sa libération. Le Dr.Sen a aussi reçu le soutien d'organisations internationales comme Amnesty international et d'intellectuels comme Noam Chomsky. ^[2] En mai 2008, 22 lauréats du prix Nobel ont même signé une déclaration publique le présen­tant comme un “collègue” et réclamant sa libération^[7].

Ses soutiens ont monté un siteweb pour réclamer sa libération: binayaksen.net

Voir aussi

• Union populaire pour les libertés publiques (PUCL)

Notes et références

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