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Romain Binazon
Romain Binazon (1964 - 10 septembre 2004), est un immigrant d'origine béninoise. Arrivé en France en 1991, il s'impose comme leader des sans-papiers. Il co-fonde en France la « Coordination nationale des sans-papiers ».
Il décède le 10 septembre 2004 au Bénin dans un accident de voiture.
Sommaire
Arrivée en France et implication pour la cause des sans-papiers
Possesseur d'un CAP de tourneur-fraiseur, il arrive en France en 1991 à 27 ans[1]. Sa demande de droit d'asile est refusée à plusieurs reprises.
Avec son visa touristique, il s'engage en Légion étrangère, mais abandonne : « Ce n'était pas un milieu pour moi »[1].
En mars 1996, il épouse la cause des Maliens qui occupent l'église Saint-Ambroise à Paris et devient le porte-parole des sans-papiers en 2000.
Sa voix aussi forte que son physique et surtout son tempérament fort et même parfois excessif l'aident à s'imposer comme un meneur de la cause des sans-papiers bien que l'emportement dont il fait preuve ne fait pas l'unanimité. Aminata Diane dit de lui : « C'était quelqu'un d'honnête, de généreux, souvent mal compris à cause de son caractère un peu vif ».
Il est ainsi le premier à pouvoir unir les différentes associations de sans-papiers en un seul mouvement solidaire[2]. Pendant huit ans, il est à la base de la plupart des occupations et manifestations des sans-papiers, sans vraiment y rencontrer le succès espéré.
En août 2002, suite à l'occupation de l'église Saint-Denis à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), son dossier est réexaminé et il obtient une carte de séjour[3]. En juin 2004, il collecte les fonds nécessaires afin d'organiser une manifestation des sans-papiers à Bruxelles, portant de la sorte sa cause au niveau européen.
Condamnations
En 1997, il est condamné pour refus d'embarquement[1].
Le 7 juillet 1999, il est arrêté par la police de Paris alors qu'il répondait à une convocation. Il est condamné à trois mois de prison ferme et à 3 ans d'interdiction du territoire français[4].
Il est par ailleurs condamné en 2003 à 700€ d'amende pour avoir fait obstruction à l'expulsion de force de deux Béninois dans l'avion qu'il empruntait lui même à des fins personnelles[5]. Les associations de défense des sans-papiers parlent de « délit de solidarité » et la Coordination nationale des sans-papiers prit en charge l'amende[6].
Ces procès suscitèrent un élan de sympathie et de solidarité en sa faveur.
Décès
Romain Binazon décède à 40 ans le 10 septembre 2004 au Bénin dans un accident de voiture[7].
Quelques jours après sa mort, un hommage lui est rendu sous forme d'une manifestation regroupant environ mille personnes au départ de l’église Saint-Bernard (qui fut occupée par des sans-papiers durant plusieurs mois) et se termina place de la République. Parmi les organismes présents, on trouve : CNT, Lutte ouvrière et les Verts[8].
Depuis sa mort, le mouvement des sans-papiers s'essouffle et ne parvient pas à retrouver un leader de son envergure[2].
Notes et références
- ↑ a , b et c Afrik.com : « Sans-papiers mais pas sans voix »
- ↑ a et b Comité des Sans Papiers 59 : « Analyse du Comité des Sans Papiers 59 de la phase difficile actuelle »
- ↑ La Dépèche du 8 octobre 2002
- ↑ Lutte Ouvrière : « »
- ↑ L'Humanité, 27 août 2003
- ↑ L'Humanité, 9 octobre 2003
- ↑ Indymédia Paris : Mort de Romain Binazon
- ↑ Rassemblement hommage à l'appel des Verts
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