- Trésor de Neuvy-en-Sullias
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Trésor de Neuvy-en-Sullias
Cerf, statue en alliage cuivreuxArtiste inconnu Année Ier siècle av. J.-C. - Ier siècle ap. J.-C. Type Bronze Technique Sculpture Localisation musée historique et archéologique de l'Orléanais, Orléans, France modifier Le trésor de Neuvy-en-Sullias (autrefois nommé Noviacum)est un dépôt d'objets en bronze d'époque gauloise et gallo-romaine, dont un ensemble de statuettes, découvert en 1861 dans une sablière de la commune de Neuvy-en-Sullias dans le département français du Loiret.
Sommaire
Découverte
C'est le 27 mai 1861 que les ouvriers d'une carrière de sable de Neuvy-en-Sullias, une petite commune du Loiret sur la rive droite de la Loire à 30 km d'Orléans, découvrent fortuitement un dépôt d'objets en bronze rassemblés dans une cache sommairement maçonnée.
Les circonstances de la découverte, le manque de surveillance du site, les complications de partage dues au nombre et à la définitions des ayants droits expliquent le flou qui entoura l'ampleur exacte de la découverte : des sources locales font état de monnaies d'argent et d'objets de harnachement disparus depuis. Acquis en 1864 par la ville d'Orléans, la plupart des objets sont exposés au musée historique et archéologique de l'Orléanais, d'autres objets auraient été vendus séparément, quelques-uns ont été retrouvés ultérieurement.
Inventaire
Le trésor est constitué d'une trentaine d'objets en bronze, principalement des statuettes figuratives, parmi lesquels on distingue :
- une trompette droite, 1,52 m de long, 854 g.
- un grand cheval, l'antérieur gauche levé, de belle facture, 1,05 m de hauteur, 45 kg sans le socle
- un sanglier grandeur nature en tôle de bronze[1], 1,25 m de long, la reconstitution est incomplète.
- quatre plus petites statuettes d'animaux : deux sangliers, un cerf et un bovidé (entre 25 et 50 cm de long)
- trois figurines mythologiques : Esculape, Hercule et Mars et un taureau, de facture classique, peut-être importées pour certaines.
- dix statuettes dites gauloises qu'on peut diviser en trois groupes : les nus longilignes ; les nus aux formes pleines ; les personnages habillés.
Parmi ces statuettes, la plus célèbre[2], la grande danseuse, haute de 13,5 cm, représente un femme nue, longiligne, dans une pose gracieuse de danseuse qui fait penser par son style moderne à une œuvre de Giacometti ou de Modigliani.
Étude historique
Comme toute découverte fortuite et isolée, des éléments manquent pour expliquer sans approximations l'origine, la fonction et la datation des objets. Deux thèses sont possibles, soit le stock d'un bronzier qui aurait mis en lieu sûr le bronze devenu précieux et destiné à la refonte, soit le trésor d'un temple, menacé par l'insécurité du temps et caché pour échapper au pillage. En effet, la variété des pièces et leur datation possible entre les Ier siècle av. J.‑C. et le Ier siècle accréditent ces deux possibilités, leur enfouissement étant, lui, situé vers le IIe siècle apr.J.C.
Une nouvelle étude scientifique très complète des objets a été entreprise entre 2003 et 2006, donnant lieu à un colloque tenu à Orléans en juin 2007 et à deux expositions, du 13 mars au 26 août 2007 au musés des Beaux-Arts d’Orléans et du 15 janvier au 15 juin 2008 à Bavay. Les conclusions de cette recherche penchent plutôt pour le dépôt cultuel d'un ou plusieurs temples gaulois ou fana. Un réaménagement de temples nécessitant de faire de la place et les anciennes offrandes auraient été enterrées et non refondues à cause de leur caractère sacré.
Philatélie
Le 10 juin 1996, l'administration postale émet un timbre à 6,70 fr. au format tableau. Il représente le grand cheval du trésor de Neuvy-en Sullias, gravé par Pierre Albuisson[3].
Bibliographie
- Philippe Mantellier, Mémoire sur les bronzes antiques de Neuvy-en-Sullias, Paris, 1865[4]
- Collectif, Le cheval et la danseuse. À la redécouverte du trésor de Neuvy-en-Sullias, éditions Somogy, 2007 - (ISBN 2757200690)
Notes et références
- sanglier-enseigne de Soulac-sur-Mer. Il est à rapprocher, dans un style plus naturaliste, avec le
- André Malraux qui l'admire la choisit pour l'illustration de son recueil d'essais sur l'art Les Voix du silence, elle est également reproduite et vendue dans la série des moulages du Louvre. Cette statuette est devenue très connue à partir de 1955, après l'exposition, à Paris, Pérennité de l'art gaulois.
- Le timbre sur le site Phil-Ouest
- le site de J.F.Bradu Extrait mis en ligne sur
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
- (fr) Le site de J.F.Bradu sur le sujet (38 pages)
- (fr) L'Orléanais au temps des Gaulois, article du 29 janvier 1999 sur le site du conseil général du Loiret
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