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Pomander
Un pomander est un pendentif porté par les nobles et les seigneurs du Moyen Âge. Le nom français est « pomme de senteur », qui devrait donner le titre de cet article.
La première mention de pomander, ou pomme d'ambre, désigne une pépite d'ambre enchâssée dans une boule de senteurs. On lui prêtait des vertus curatives mais aussi aphrodisiaques. Le premier pomander est cité en 1174 dans un texte décrivant le présent offert à l'Empereur Frédéric Barberousse par le roi Baudouin de Jérusalem. Il le remerciait ainsi de son aide dans la lutte contre les infidèles.
A partir du XIVe siècle, le terme de « pomander » désigne l'objet où prend place la boule odorante. Il est constitué d'une petite cage sphérique s'ouvrant à l'équateur par une charnière et un ressort.
Au temps de la Renaissance, les pomanders deviennent pièces d'orfèvrerie, ciselées en or, argent ou vermeil.
Au tournant du XVIe siècle, ils s'ornent d'incrustations de perles, émaux ou pierres précieuses, grenat, rubis, topaze, émeraude ou diamant. Munis d'un pied, ils s'ouvrent en quartiers sur de petits réceptacles pouvant réunir plusieurs parfums sous forme de pâte ou de poudre.
Les grands pomanders se portent accrochés à la ceinture ou en pendentif autour du cou. Les plus petits, parfois pas plus grands qu'un dé à coudre et reliés par une chaînette à une bague, se tiennent en permanence au creux de la main. D'autres se fixent en breloque à un bracelet, un collier ou servent de bouton à une cape.
Pendant les huit siècles de leur histoire, les pomanders adoptèrent des formes très variées : crânes, crucifix, escargots, pommes, œufs, noix ou fleurs, chacune ayant une signification symbolique et ésotérique particulière. Les monogrammes, inscription ou motifs allégoriques dont ils étaient ornés, étaient supposés renforcer leur pouvoir.
Transmis de génération en génération, les pomanders étaient en effet bien plus que des objets à parfumer : on leur prêtait des vertus magiques protégeant des forces du mal et de la maladie. Les princes et les nobles en faisaient grand usage, comme les prêtres et les médecins qui comptaient sur leur présence pour se préserver de la contagion.
La fin du XVIIe siècle voit ces pouvoirs tournés en dérision. Ils ne sont plus portés que par coquetterie et leurs senteurs lourdes et entêtantes sont supposées servir l'art de la séduction.
Ils passent de mode au milieu de XVIIIe siècle.
Notes
Ouvrages citant Pomander
Septimus Piesse, L'art oublié du parfum, Max Milo Editions, coll. « Essais-Documents », 2006, (ISBN 2914388896)
Annette Green et Linda Dyett, Quand le parfum se fait bijou, Flammarion, coll. « Styles et Design », 1999, (ISBN 2080102117)
Arielle Picaud, Status Mansau, Paul Faure, Jean Verdon, Annick Le Guérer, Alain Corbin et Dominique Larue, Histoire en Parfums, Garde-Temps, coll. « La mémoire des odeurs », 1999, (ISBN 2913545017)
Annick Le Guérer, Le parfum, des origines à nos jours, Odile Jacob, coll. « Histoire », 2005, (ISBN et ISBN 2738116701)
Brigitte Munier, Le Parfum à travers les siècles : Des dieux de l'Olympe au cyber-parfum, Editions du Félin, coll. « Histoire et sociétés », 2003, (ISBN 2866455088)
Marie-Christine Grasse, Jean-Christophe Claude et Thierry Taittinger, Musée international de la parfumerie de Grasse, Beaux Arts Editions, 2008, (ISBN 2842786548)
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