Société étrusque

Société étrusque

La société étrusque comporte différents aspects liés directement à sa durée et aux influences directes et indirectes avec les populations grecque puis romaine.

Sommaire

Organisation politique et sociale

  • La dodécapole fédération de 12 lucumonies, dirigée par le « zilath du peuple étrusque », gouverneur sans en avoir la substance.

À chaque lucumonie correspondaient autant de districts comprenant des cités plus petites, des bourgs et des villages.

Le Lucumon est au sommet de la hiérarchie aidé par la classe oligarchique des maîtres, et enfin les esclaves et les paysans.

Le plus célèbre est Porsenna, mais d'autres rois nous sont connus à travers les inscriptions funéraires.

Qualités

  • La sociéte étrusque était en apparence organisée et sa vie politique et sociale structurée.

Les traces archéologiques recueillies dans les nécropoles et sur les décorations funéraires se réfèrent toujours à des personnes aisées et d'un bon niveau social.

Défauts

Les traces archéologiques recueillies ne montrent aucune évolution au cours des siècles même si l'on peut supposer l'apparition au VIe siècle av. J.‑C. d'une classe moyenne composée d'artisans et de marchands travaillant pour leur propre compte. L'état était organisé seulement en apparence, la lucumonie était dirigée par des riches oligarques à qui obéissaient les esclaves et les paysans (pénestes) et la dodécopole par le zilath (sans pouvoir réel).

Caractéristiques et attributs du pouvoir royal

« Une couronne d'or, un trône d'ivoire, un sceptre décoré avec dans sa partie supérieure un aigle, une tunique de pourpre bourrée d'or et un manteau pourpre orné de broderies semblables à ceux des manteaux des rois de Lydie et de Perse. La marque la plus caractéristique de la souveraineté était constituée des licteurs qui ouvraient le cortège en portant sur l'épaule le fasces des licteurs : chacun des douze rois étrusques en avait un à disposition. Lucumon était le nom du plus haut magistrat des villes étrusques et correspondait mais seulement en apparence à celui des patres ou des rois latins. »

— Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines (dans le récit qu’il fait de la conquête de l'Étrurie par Rome, sous le règne de Tarquin l'Ancien)

Il existait une grande rivalité entre les villes et ainsi le long des siècles des villes furent admises puis écartées (Fiesole, Marzabotto, Norchia, Tuscania, Saturnia, Talamone)

Les lucumonies étaient unies uniquement par des liens religieux. Les villes étrusques étaient très individualistes, aucune ne dominait et il n'y avait pas de solidarité politique.

« N'allez pas penser que cette ligue de douze villes étrusques impliquait une solidarité entre elles. Chaque cité était son propre royaume. Et c'est cet esprit individualiste qui a fait chuter les Étrusques devant Rome. »

— Jean-Paul Thuillier, le Sourire des Étrusques[2]

Il y avait 3 dodécapoles (ligues ou mech) de 12 lucumonies.

Les fonctions politiques sont mal connues et seules les foctions religieuses sont documentées sur les trouvailles archéologiques.

Les rois (lucumons) et les aristocrates (principes) se réunissent annuellement lors du conciclium etruriae à l'endroit sacré (Fanum Voltumnae) pour discuter des affaires militaires et politiques, et pour choisir également un zilath meXl rasnal (gouverneur), élu pour une année.

Les condottieri

Auprès des rois on trouve les condottieri, de hiérarchie uniquement militaire. Leur existence historique, liée à celle de leurs gens est attestée par des épigraphes (famille des Tolumnii à Véies).

Un des plus prestigieux condottiere est Mastarna qui par sa puissance parvint à mettre en danger l’autorité du roi elle-même.

Les magistrats

Ils constituent une catégorie de la société civile étrusque, très puissante et très attachée à ses prérogatives et ses privilèges et délibérent dans une sorte de sénat, la seule assemblée politique de l'état étrusque. Les magistrats choisissent parmi eux les principes élus annuellement. Ceux-ci peuvent se substituer au roi, et, assistés d'une série de magistrats, peuvent assumer les fonctions de dirigeants.

Charges sacerdotales et administratives

Les religieux jouissaient d'une participation directe au gouvernement. Les peu d'informations que nous connaissons proviennent des épigraphes. Dans la langue étrusque on a déchiffré une famille de mots, dérivants de la racine :

  • Zil, signifie « gouverner »,
  • Zilic, zilath, signifient magistratus, c'est-à-dire soit la charge de la magistrature, soit la personne qui l'exerce, le magistrat.
  • Zilaxjnve, zilachnuce, signifient « a fait le magistrat ». Certains zilath portaient un autre titre.
  • Premier zilath signifiait « premier ministre » ou « président de conseil ».
  • zilath mechl rasnas, c'est-à-dire « zilath du peuple étrusque » ou gouverneur d'un état.
  • Maru, désignait un ensemble de magistrats et de prêtres.

La famille étrusque

La famille était composée du père et de la mère vivant souvent avec les enfants et les neveux. Cette structure est reproduite dans le placement des lits et des chambre dans les tombes. Certains degrés de parentés nous sont connus grâce aux inscriptions reportées dans les tombeaux: papa' (grand-père), ati nacna (grand-mère), clan (fils), sec (fille), tusurhtir (époux), puia (épouse), thuva (frère) et papacs (neveu).

La femme étrusque

La femme étrusque jouissait d'une considération et d'une liberté égales à celles de l'homme. Elle pouvait participer aux banquets allongée sur le même klinai que son mari, participer aux jeux sportifs et aux spectacles. Ce fait scandalisait les Romains pour qui etrusca était synonyme de prostituée (décriée également par les Grecs dans la Truphé étrusque).

La femme transmettait son nom aux enfants (surtout parmi la classe la plus élevée de la societé). Sur les épigraphes le nom de la femme est précédé par le prénom (son nom personnel) comme affirmation de sa propre individualité au sein du groupe familial. Les noms propres de femme fréquemments gravés sur le vaissellier et les fresques funéraires sont : Ati, Culni, Fasti, Larthia, Ramtha, Tanaquille, Veilia, Velia, Velka.

Articles connexes

Bibliographie

  • Jean-Paul Thuillier, Les Étrusques - La fin d'un mystère, , septembre 1990, (ISBN 2-07-053026-4)
  • Mika Waltari, L'Étrusque,
  • Alain Hus, Vulci étrusque et étrusco-romaine, ed. Klincksieck, 1971, 228 p.
  • JM Irollo, Histoire des Étrusques, éditions Perrin, 2004
  • Jacques Heurgon, La Vie quotidienne des Étrusques, Hachette, 1961 et 1989.
  • Bruno d'Agostino, Les Étrusques, édisud, 2004.
  • Dominique Briquel, La Civilisation étrusque, 1999

Notes et références

  1. Dominique Briquel, La Civilisation étrusque, p. 124
  2. Page du Point 07/11/2003, N° 1625

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Société étrusque de Wikipédia en français (auteurs)

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