- Siège de Mons (1572)
-
En 1572 est intervenue, au début de la Guerre de Quatre-Vingts Ans, la prise par surprise de la cité de Mons par les huguenots français emmenés par le hollandais Louis de Nassau. Les tercios espagnols de Ferdinand Alvare de Tolède, IIIe duc d'Albe, après avoir assiégé la cité et mis en déroute les forces de Guillaume d'Orange qui tentaient de la secourir, obtinrent sa reddition.
Sommaire
Prise de Mons
Le 23 mai 1572, Louis de Nassau arriva à Mons accompagné de M. de Genlis, de 1 000 soldats d'infanterie et de 500 cavaliers, qui campèrent aux environs de la cité. Après avoir repéré les horaires d'ouverture des portes de Mons, le jour suivant, 50 dragons avec Louis de Nassau à leur tête pénétrèrent dans la cité; ils furent suivis par le gros de l'armée, qui vint à bout de la garnison espagnole et prit le contrôle de la cité. Trois jours plus tard arrivèrent 2 000 soldats français et quelques jours plus tard le comte de Montgomery avec 1 300 hommes d'infanterie et 1 200 cavaliers.
Ferdinand Alvare de Tolède, gouverneur des Pays-Bas au nom de Philippe II d'Espagne, envoya son fils Don Fadrique avec 4 000 soldats des tercios espagnols, assiéger Mons.
Pendant ce temps, Guillaume d'Orange avait recruté en Allemagne une armée de 14 000 soldats d'infanterie et 3 000 de cavalerie. Le 7 juillet, il passa le Rhin pour entrer aux Pays-Bas.
Adrien de Hangest, seigneur de Genlis,[1] envoyé en France par Louis de Nassau, revint à Mons avec une armée de 10 000 huguenots français. Les ordres de Louis de Nassau étaient que Genlis devait unir ses forces à celles de Guillaume d'Orange. À la mi-juillet, Genlis passa la frontière de la France et arriva à 10 km de Mons. Don Fadrique, averti de son arrivée, avança vers lui avec 4 000 soldats d'infanterie, 1 500 cavaliers et 3 000 habitants du lieu levés pour l'occasion. Philippe de Noircarmes, au commandement de la cavalerie espagnole, chargea l'armée française, suivi par l'infanterie; les huguenots furent totalement mis en déroute: Genlis fut fait prisonnier, 1 200 français trouvèrent la mort lors de l'affrontement et le reste a été dispersé; les jours suivants, beaucoup de ceux-ci furent assassinés par les habitants. Environ une centaine réussit à entrer dans Mons.
Guillaume d'Orange avança à l'intérieur du pays. Le 23 juillet, après avoir pris Ruremonde, ses troupes se mutinèrent, refusant de le suivre en attendant que leurs soldes en retard leur soient payées. Le 27 août, ayant reçu les garanties de paiement de quelques cités de Hollande, ils traversèrent la Meuse, avançant vers Diest, Termonde, Audenarde et Nivelles.
Le combat en "chemises"
Dans la nuit du 11 au 12 septembre, Julián Romero, militaire espagnol, pénétra dans le camp de Guillaume d'Orange à Hermigny à la tête de 600 arquebusiers, laissant en réserve, comme arrière-garde, un groupe équivalent; parmi eux figuraient également des hallebardiers, ainsi que des unités de cavalerie légère, dans le but de protéger le retrait des forces d'attaque. Au cours de cet assaut moururent 600 rebelles contre seulement 60 espagnols, furent éventrés des centaines de chevaux et incendié et détruit une grande quantité de matériel ennemi. Le chef des rebelles flamands, Guillaume d'Orange a échappé de peu à la mort; il a été sauvé par les aboiements de sa chienne épagneul qui dormait à son côté. On dit, qu'à partir de ce jour, il dormait toujours avec un animal de cette race à côté de lui.
Guillaume d'Orange se retira avec son armée vers Wronne, Nivelles, Malines et Orsoy; il repassa la Meuse. Ses troupes, mutinées faute de paiement des soldes, se dispersèrent en direction de l'Allemagne. Guillaume repartit, quasi seul, vers la Hollande.
Reddition de Mons
Après la déroute des huguenots français de Mos de Genlis et le retrait de l'armée de Guillaume d'Orange, Louis de Nassau se trouva isolé dans Mons; ses troupes, formées de huguenots franças, se mutinèrent se sentant trahies par le roi de France en apprenant le massacre de la Saint-Barthélemy.
Le 19 septembre, De la None pour la partie hollandaise et Philippe de Noircarmes représentant les espagnols tombèrent d'accord sur les termes de la capitulation :
- La cité serait remise au duc d'Albe;
- Les soldats français stationnés à Mons, sortiraient avec leurs armes; ils devraient donner leur parole de ne pas affronter les rois de France ou d'Espagne (ce point ne s'appliquait pas à Louis de Nassau ni aux soldats anglais ou allemands);
- Les protestants et les personnes soulevées contre l'Espagne devraient abandonner la cité; il leur serait permis d'amener leurs biens;
- On échangerait les prisonniers faits durant le siège;
- On fournirait des moyens de transport et des provisions pour le départ des vaincus.
La cité a été évacuée le 21; le 24, le duc d'Albe entrait dans Mons et Philippe de Noircarmes, en tant que gouverneur du Hainaut, a assumé le commandement de la cité.
Liens externes
- Siège de Mons
- John Lothrop Motley: The rise of the dutch republic, vol. 18.
Voir aussi
Références
- José Vicente Rustant le mentionne par erreur comme Jean ou Juan de Hangest, le confondant probablement avec Jean de Hangest, conseiller de Louis XI, décédé en 1490
Sources
- (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Asedio de Mons (1572) » (voir la liste des auteurs)
Catégories :- Siège
- Bataille d'Espagne
- Bataille des Pays-Bas
- Bataille des Provinces-Unies
- Bataille de 1572
- Bataille de la guerre de Quatre-Vingts Ans
Wikimedia Foundation. 2010.