- Siège de Cambrai (1339)
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Le siège de Cambrai (septembre 1339) fut conduit par le roi Édouard III. À cette époque, il semble que Cambrai ait été le théâtre d’une lutte entre partisans de l’empereur Louis de Bavière et du comte Guillaume II de Hainaut d’une part, et les alliés du pape et du roi de France Philippe VI de Valois d’autre part (parmi ces alliés : les rois de Bohême et de Navarre, le comte de Savoie, le Dauphin de Vienne, et les Castillans). Cambrai était en effet une ville de l’Empire, pour laquelle les Cambraisiens avaient autorisé le roi de France à laisser une garnison de 300 hommes d’armes. Précédemment, le roi Édouard III d’Angleterre séjournant au château de Bruxelles en août 1339, quitta cette ville et se dirigea vers le Cambrésis, pour satisfaire ses alliés d’Allemagne : il voulut se saisir de Cambrai par trahison. Il l’attaqua ensuite à force ouverte et l’assiégea à partir du 26 septembre. L’évêque de Cambrai, Guillaume II d’Auxonne, eut beaucoup à souffrir du roi d’Angleterre, qui avait obtenu antérieurement, de l’empereur Louis de Bavière, alors excommunié et déposé par le Saint-Siège, le gouvernement de la Basse-Allemagne. La défense de Cambrai était assurée par le gouverneur de la ville Étienne de la Baume dit le Galois, grand-maître des arbalétriers de France (depuis l’année 1338) : celui-ci, commandant de la garnison française, avait fait parvenir à l’intérieur de la ville de l’artillerie composée de 10 canons, (cinq en métal et cinq en fer) et de la poudre composée de salpêtre, de soufre et de charbon (Les canons avaient été fabriqués en France par le seigneur Hugues de Cardaillac et de Bioule (ou, de Cardilhac et de Bieule), et la poudre par l’écuyer Étienne Morel.) Les canons devaient être de faible calibre, car ils ne coûtèrent que 25 livres, 2 sols et 7 deniers en monnaie de Tours). Le roi anglais lança plusieurs rudes attaques contre la ville, mais la place résista à toutes celles-ci et ce, pendant toute la durée du siège qui s’étala sur 6 semaines. C’est alors que se présentèrent le roi de France et ses alliés devant Cambrai, à la tête d’une grande et puissante armée : ceux-ci forcèrent l’Anglais à lever le siège et à laisser l’évêque tranquille. Ce fut un échec (siège manqué) pour Édouard III, d’avoir été obligé de lever ses troupes sans résultats : il se retira avec celles-ci vers Saint-Quentin[1].
Notes et références
- Sources : J. Aicard, F. Bourquelot, A. Bravais, F. Chassériaux, A. Deloye, D. Denne-Baron, Desportes, P. Gervais, Jung, Léon Lalanne, Ludovic Lalanne, Le Chatelier, A. Le Pileur, Ch. Louandre, Ch. Martins, V. Raulin, F. Régnier, L. Vaudoyer et Ch. Vergé, Patria ou Collection Encyclopédique : La France ancienne et moderne, morale et matérielle et, statistique des faits, Paris, 1847, p. 1244 ; N. Chareyron, Jean le Bel maître de Froissart grand imagier de la Guerre de Cent Ans, Ed. De Boeck Université, Bruxelles, 1996, p. 220 ; L. Figuier, Exposition et histoire des principales découvertes scientifiques, t. 3, 1858, p. 336 ; A. Ch. N. de Lateyssonnière, Recherches historiques sur le département de l’Ain, t. 3, Bourg, 1841, pp. 284-293 ; A. Guilbert, Histoire des villes de France, Paris, 1845, p. 274 ; Pères Richard et Giraud, Bibliothèque Sacrée et Dictionnaire Universel, t. 20, Paris, 1827, p. 206 ; C. Robert, Numismatique de Cambrai, Paris, 1861, p. 100.
Catégories :- Siège au cours de la guerre de Cent Ans
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