- Sir Roderick Jones
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Sir Roderick Jones (1878-1962), journaliste anglais et administrateur de sociétés, a dirigé l'agence de presse britannique Reuters, pendant près de quarante ans, de 1902 à 1941, et fut son propriétaire pendant une dizaine d'années, de 1915 à 1925.
Sommaire
Biographie
L'Afrique du Sud
Sir Roderick Jones est envoyé à Prétoria chez des amis de ses parents alors qu’il n’a pas encore 20 ans [1]. Il a commencé sa carrière comme assistant de Leo Weinthal, le correspondant en chef de Reuters dans le Transvaal, en Afrique du Sud, peu avant la guerre des Boers. Sa couverture de cet événement, à partir de sources d'information dans les deux camps contribue à la bonne image de Reuters auprès de ses clients, alors que les mines d'or d'Afrique du Sud sont les valeurs les plus suivies des investisseurs.
Dans A Life in Reuters, son autobiographie parue en 1951, il racontera comment la guerre des Boers a été fomentée en 1895 par un petit groupes d'industriels miniers, formé autour du frère de Cecil Rhodes et du magnat des affaires Hermann Eckstein (1847 – 1893), actionnaire du groupe The Corner House.[2]
Leo Weinthal facilitera ensuite le déroulement de sa carrière. Roderick Jones revient trois ans à Londres, auréolé du prestige d'avoir révélé la fin de la guerre et se lie d'amitié avec Herbert de Reuter, patron et propriétaire de l'agence, avant de repartir pour l'Afrique du Sud comme chef du bureau.
Le rachat de Reuters
Le 28 avril 1915, le baron Herbert de Reuter, se suicide, trois jours après la mort de sa femme et dans le sillage du Krach de la Banque Reuters, appelée aussi "British commercial Bank".
Le conseil d'administration décide d'adopter un profil différent, moins lié à la famille : il est élu directeur général. Très vite, avec Mark F. Nappier, président du conseil d'administration, Sir Roderick Jones rachète l'agence Reuters pour 550.000 livres sterling, dont une bonne partie empruntée, et en fait une société privée non-cotée. L'action étant tombée très bas, il s'agit d'éviter que l'entreprise fasse l'objet d'un OPA[3]. A la Bourse de Londres, l'action avait chuté des trois quarts, passant de 12 livres sterling à 3 livres sterling[4].
L'agence passe un accord avec le gouvernement britannique qui finance ses investissements technologiques pendant la première guerre mondiale.
Le passage sous contrôle de la presse britannique
En 1925, Sir Roderick Jones pilote une nouvelle opération : Reuters passe sous le contrôle de la Press Association britannique, créée en 1868, qui prend une participation majoritaire au capital, avec 53% des parts. L'association fournissait déjà l'agence en nouvelles venues d'Angleterre.
En 1930, Sir Roderick Jones déclare que "les services de Reuters existent depuis soixante ans [...] aucun autre facteur [...] a davantage contribué en ces soixante ans au prestige de l'empire britannique"[5].
En 1941, il est destitué car il est accusé d'avoir oublié l'indépendance de l'agence en ayant accepté des aides exceptionnelles et ponctuelles du gouvernement, en échange de services de propagande. Face aux difficultés de la guerre, l'agence Reuters est rachetée à 100% par les journaux et coopérative de l'empire britannique, y compris les titres situées en Inde, Australie et Nouvelle-Zélande, qui en font une coopérative. En 1944 il quitte la tête du groupe, où Christopher Chancellor le remplace pendant quinze ans, jusqu'en en 1959.
Vie privée
Sir Roderick Jones a épousé la journaliste et écrivain Enid Bagnold (1889-1981), qui était auparavant la compagne de Frank Harris, rédacteur en chef d'une série de journaux londoniens comme" The Evening News", "The Fortnightly Review" et "The Saturday Review". Son arrière-petite-fille Samantha Cameron a épousé le premier ministre britannique David Cameron.
Bibliographie
- A Life in Reuters, chez Hodder et Stoughton, 1951 (autobiographie).
Références
- “Foreign correspondence: the great reporters and their times” Par John Hohenberg, page 133
- "The Reuters Connection(s)" , par Eustace Mullins
- "Foreign correspondence: the great reporters and their times", par John Hohenberg, page 133
- “Foreign correspondence: the great reporters and their times” Par John Hohenberg, page 133
- "La guerre mondiale de l'information", par Antoine Char, page 41
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