- Oiasso
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Oiasso était durant l'Antiquité la cité ou civitas portuaire des Vascons, située dans l'embouchure de la rivière Bidassoa, sur l'emplacement de la ville moderne d'Irun, au Pays basque espagnol. Sous l'Empire romain, ce lieu devient un centre important de communication et de commerce du nord de l'Hispanie, et qui appartenait à la province de Tarraconaise. En 1990, des études archéologiques ont permis une plus grande connaissance du contexte et de la réalité de la cité.
Sommaire
Histoire
Les géographes antiques Pline l'Ancien, Ptolémée et Strabon[1],[2] citaient déjà la cité vascone d'Oiasso. Pline l'Ancien dans son Naturalis Historia, en reproduisant un texte de 50 avant J.-C., a étendu le territoire des Vascons dans l'extrémité occidentale des Pyrénées jusqu'au lieu d'Oiarso, traditionnellement interprété comme les montagnes d'Oiarzun, et le Golfe de Gascogne comme une aire dominée par Vasconum saltus[3]. Ptolémée, par la suite au IIe siècle, à l'époque impériale, indique deux situations pour Oiasso dans le chapitre 6 et 10 de son livre II de Geographikè Úphégesis : un chapitre sur la cité (en grec : Οίασσώ πόλις) et l'autre pour le « Promontoire d'Oiassó dans les Pyrénées » (en grec : Οίασσώ άκρον Πυρήνης)[1],[2]. À partir de cette évocation et d'une autre citation, Caro Baroja[4] a proposé d'entendre Oiasso comme un noyau dispersé entre deux centres, la ville et le port.
Oiasso est devenu un port important de la Mare Externum (mer extérieure), par opposition à la Mare Nostrum ou Mer Méditerranée, à partir de la construction de la route vers Tarraco à la fin du Ie siècle av. J.‑C., pour le transport des minerais et le développement du commerce[1]. Cette route traversait la vallée de l'Èbre en passant par Osca et Ilerda. Par Oiasso, elle croisait aussi la voie Ab Asturica Burdigalam qui relie Asturica Augusta avec Burdigala, comme Strabon le raconte. La cité appartenait au réseau commercial que la République romaine avait créé et qui liait les marchés de la partie nord-atlantique entrent eux.
Ce port faisait partie d'un réseau de ports à travers toute la côte atlantique, notamment dans le Golfe de Gascogne : Brigantium (La Corogne), Flaviobriga (Castro-Urdiales), Vesperies (probablement Guernica), Menosca (peut-être Getaria), Lapurdum (Bayonne) et Burdigala (Bordeaux).
Le cours de la Bidassoa constituait la frontière entre la Gaule aquitaine et l'Hispanie citérieure. Des restes d'un pont ont d'ailleurs été retrouvés et le portorium a également été identifié, il s'agissait de la douane où les taxes étaient payées. Les taux des taxes étaient de 2% pour les produits qui allaient en Gaule aquitaine et de 2,5% pour les produits qui passaient en Hispanie citérieure.
Oiasso avait une composante minière. À quelques kilomètres se trouvaient les Peñas de Aya où se situait une importante exploitation minière, d'argent, romaine et d'une longueur de plus de trois kilomètres de galeries qui comprenaient un système de drainage sophistiqué, ce qui peut indiquer l'importance de ces dernières et la nécessité d'une structure juridique pour les diriger.
Archéologie
Depuis 1992, des études archéologiques sur des restes antiques ont été réalisées. Ces restes correspondent à un port du Ie siècle et ont été trouvés lors de prospection dans la rue Santiago d'Irun. Auparavant, il avait trouvé sur place la nécropole du cimetière de Santa Elena, datant du Ie siècle et contenant les restes incinérés de récipients en céramique[5]. Des entrepôts, des ateliers et des thermes qui forment une superficie de 12 hectares ont été également retrouvés. Les archéologues estiment que dans les substrats de l'actuelle ville d'Irun, il existe les restes de toutes les constructions caractéristiques d'une cité durant l'Empire romain avec un théâtre, un amphithéâtre, des temples ou des forum. Ces découvertes sont considérées par quelques spécialiste comme la preuve contre l'image traditionnelle de l'isolement des peuples de Vasconie[6].
Depuis juillet 2006, un musée à Irun est dédié à la diffusion de l'histoire de Oiasso[7].
Annexes
Articles connexes
Notes et références
- Alicia Mª Canto y De Gregorio, « La Tierra del Toro: Ensayo de Identificación de Ciudades Vasconas », Universidad Autónoma de Madrid, Archivo español de arquelogia nº70.
- Adolf Schulten, « Las referencias sobre los Vascones hasta el año 810 después de J.C. ».
- Pline l'Ancien, Naturalis Historia, 4,110-111.
- Julio Caro Baroja, Navarra, Etnología de las Comunidades Autónomas, Madrid, 1996, p. 468.
- Iñaki Bazan, De Túbal a Aitor: Historia de Vasconia.
- Javier de Aramburu, Meditación ante las excavaciones de Oiasso-Irun.
- El Museo Romano Oiasso de Irún abrirá sus puertas en el mes de mayo. Iñaki Morondo,
Bibliographie
Ce logo indique que la source a été utilisée pour l'élaboration de l'article.Ouvrages
- (es) Iñaki Bazan, De Túbal a Aitor: Historia de Vasconia, Pag. Ed. La esfera de los libros, 2006 (ISBN 84-9734-570-3)
- (es) M. Mercedes Urteaga et Xabi Otero, Erromatar garaia, Saint-Sébastien, 2002
Revues
- (es) Francisco Gascue, « La situación de la antigua Oiasso », Revue Internationale des Études Basques 2, 1908, p. 456-461. ISSN 0212-7016.
- (es) M. Mercedes Urteaga, « El puerto romano de Irun (Gipuzkoa) », Mar Exterior: el Occidente atlántico en época romana. Actas del Congreso Internacional celebrado en Pisa, 2006, p. 87-103.
- (es) M. Mercedes Urteaga et M. Lorea Amundarain Gangoiti, « Estudio de la cerámica procedente del puerto romano de Irun », Boletín Arkeolan, nº 11, 2004, p. 59-96.
Liens externes
Catégories :- Cité romaine en Espagne
- Histoire basque
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