- Notre-Dame-des-Vignes de Visan
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Chapelle Notre-Dame-des-Vignes
de Visan
Notre-Dame-des-Vignes de VisanPrésentation Nom local Notre-Dame-d'Entre-les-Vignes Culte catholique Type chapelle conventuelle Rattaché à archevêché d'Avignon Début de la construction XVIIIe siècle Protection Classé MH (1931) Géographie Pays France Région Provence-Alpes-Côte d'Azur Département Vaucluse Ville Visan Coordonnées Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
modifier La chapelle de Notre-Dame-des-Vignes de Visan, dans l'enclave des papes, est un lieu de culte rural dont la construction primitive a été datée de la première moitié du XIIIe siècle. Dite Notre-Dame-d'Entre-les-Vignes jusqu'au XVIIIe siècle, elle eut la particularité d'être placée sous la responsabilité de rectoresses. Elle reste aujourd'hui encore un lieu de pélerinage pour la Confrérie Saint-Vincent de Visan qui, lors de son chapitre d'été, en présence, du roi, de la reine et du lieutenant de la confrérie nouvellement élus, fait bénir upied de vigne, la souco en provençal, dans l'espoir d'une future bonne et belle vendange.
Sommaire
Histoire
Moyen Age
Dans les murs extérieurs de la chapelle actuelle sont utilisés, en réemploi, deux pierres portant des inscriptions et provenant du premier lieu de culte construit sur cet emplacement. Sur la première figure BIIT / QAR / RPT. La seconde porte gravé VIIK / APLT. Leur graphie les a fait classer entre la première moitié du XIIIe siècle et le milieu de celui-ci[1].
Renaissance
Pour la première fois, en 1492, la chapelle, nouvellement reconstruite, est citée sous le nom de Notre-Dame-d'Entre-les-Vignes[2].
Période moderne
En 1731, les dominicains s'installèrent à Notre-Dame-des-Vignes. Cette installation qui devait être provisoire perdura et les frères précheurs construisirent le couvent qui existe toujours sur l'emplacement ruiné de la chapelle romane[3].
Période contemporaine
Depuis 1975, une communauté de dominicaines vit à demeure dans le couvent qui jouxte la chapelle du XVe siècle[2].
Rectoresses
Rectoresses de Notre-Dame-des-Vignes du XVe au XVIIIe siècle
Le 10 décembre 1764, Pierre François Xavier de Reboul de Lambert, évêque de Saint-Paul-les-Trois-Châteaux, confirma que l'administration de cette chapelle avait été dévolue à des dames ou demoiselles de la paroisse depuis le milieu du XVe siècle. Elles furent en charge jusqu'à la Révolution[4].
1450 à 1500 : Marguerite Marcheyer
1637 : Isabeau de La Ville et X...
1665 : Anne Fiance et Claude Bauchon
1672 : Marguerite Praden et X...
1706 : Ursule Fanchon et X...
1714 : Mme de Fiance et X...
17.. : Madeleine Danjaume
1762 : Élisabeth Montille et X...
1763 : Catherine Gleysaud et X...
1764 : Madeleine Meysonnier et X...
1765 : Catherine Doux et X...
1766 : Marie-Agathe Latard, Mme de Fiance puis Thérèse Savoye
1767 : Jeanne Marguerite Martinel et X...
1768 : Marie-Rose Guigou et X...
1769 : Marguerite de Péllissier de La Coste et Marie Saurel, décédée, puis Élisabeth Saurel
1770 : Mmes de Piégon de Saint-Ferréol et de Pellissier de Saint-Estève
1771 : Constance de Fiance Martinel et Mme de Pellissier de Saint-Estève
1772 : Constance de Fiance Martinel et X...
1773 : Marie-Magdeleine de Benoit et Marie-Marcelle-Siffreine de Lopis de Pellissier
1774 : Félicité de Pellissier de La Coste et X...
1776 : Gabrielle de Pellissier de Saint-Ferréol et Jeanne-Marguerite Martinel
1779 : Mme de Bertrand de Seguin et Jeanne-Dorothée de Bertrand de Saint-Ferréol
1780 : Mme de Bertrand de Seguin et X...
1781 : Jeanne-Marguerite Martinel et X...
1782 : Jeanne-Marguerite Martinel et Philippine Farnarier
1783 : Jeanne-Marguerite Martinel et Philippine Farnarier
1784 : Jeanne-Marguerite Martinel et Philippine Farnarier
1785 : Philippine Farnarier et Jeanne-Marguerite Martinel puis Constance Daujaume
1786 : Rosalie-Marguerite Farnarier et Constance Daujaume
1787 : Jeanne Trescarte et X...
1789 : Jeanne Sauvageon et X...
1790 : Marie-Françoise Barbe Guintrandy et X...
1791 : Thérèse Pradal et X...
1792 : Thérèse Prat et X...
1793 : Marie Cave et X...
1794 : Rose Vigne et X...
Rôle des rectoresses
Les rectoresses, au nombre de deux, étaient désignées chaque année par le curé de la paroisse assisté par celles qui quittaient leur charge. Une des rectoresses avait la clef du tronc et l'autre était chargée de payer les dépenses nécessaires. Si celles-ci dépassaient trente sols, elles devaient avoir l'aval des deux rectoresses, du curé et du premier consul de Visan. Inférieures à cette somme, les dépenses pouvaient être engagées avec le seul accord du curé et d'une rectoresse. Celle qui était dépositaire de l'argent jouait un rôle comptable puisque chaque année, lors du renouvellement, elle faisait approuver sa gestion, par sa collègue, le curé, le premier et le second consul ainsi que par les deux nouvelles rectoresses désignées[5].
Confrérie Saint-Vincent de Visan et Notre-Dame-des-Vignes
De 1475, date de sa fondation, à la Révolution, la Confrèrie Saint-Vincent de Visan, avait sa chapelle dédiée à son saint patron, qui se trouvait hors du village. Chaque année pour le 22 janvier, avait lieu une procession à laquelle tous les confrères étaient tenus de participer. Elle était précédée d'une bravade et, à partir, du XVIIIe siècle, s'y ajouta la cérémonie de la souche. Elle est signalée sur le Livre de Compte, pour la première fois, en 1714. Cette cérémonie, considérée comme païenne par le clergé, fut supprimée en 1735, et la procession à la chapelle Saint-Vincent interdite[6].
Lors de sa renaissance, en août 1978, la Confrérie voulut renouer avec les traditions ancestrales. La chapelle romane de Saint-Vincent n'existant plus que sous forme de quelques vestiges, les membres de la confrérie choisirent Notre-Dame-des-Vignes comme lieu de pèlerinage pour leur chapitre estival, qui se déroule le troisième dimanche de juillet. Le lieu ne pouvait être mieux choisi puisque sur l'arc triomphal de la chapelle est inscrit Posuerunt me custodem in vineis (Ils m'ont placée comme gardienne de leurs vignes). Sur le parvis, après un sermon prononcé en provençal, le curé du village bénit la souche de vigne. Le cep est ensuite rapporté sur la place du Marot, devant les ruines du château delphinal, pour y être solenellement brûlé[7].
Notes et références
- Clément et Courbet, op. cit., p. 22.
- Robert Bailly, Dictionnaire, op. cit., p. 470.
- Robert Bailly, Dictionnaire, op. cit., p. 469.
- Clément et Courbet, op. cit., pp. 88 à 90.
- Clément et Courbet, op. cit., p. 88.
- Robert Bailly, Confréries, op. cit., p. 24.
- Robert Bailly, Confréries, op. cit., p. 87.
Bibliographie
- G. Clément et J. L. Courbet, Notice sur Notre-Dame des Vignes, Éd Société Bonne Presse du Midi, Vaison-la-Romaine, 1927.
- Robert Bailly, Confréries vigneronnes et ordres bachiques en Provence, Édisud, Aix-en-Provence, 1988, ISBN 2857443439
- Robert Bailly, Dictionnaire des communes de Vaucluse, Éd. A. Barthélemy, Avignon, 1985, ISBN 2903044279
- Serge Panarotto, Chapelles de Provence, Éd. Edisud, (ISBN 978-2-7449-08170-0)
Voir aussi
Articles connexes
Catégories :- Église de Vaucluse
- Église monument historique (France)
- Monument historique de Vaucluse
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