- Bernac (Tarn)
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Bernac Administration Pays France Région Midi-Pyrénées Département Tarn Arrondissement Albi Canton Gaillac Code commune 81029 Code postal 81150 Maire
Mandat en coursPascal Hebrard
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes Tarn et Dadou Démographie Population 163 hab. (2006) Densité 29 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 174 m — maxi. 225 m Superficie 5,54 km2 Bernac est une commune française, située dans le département du Tarn et la région Midi-Pyrénées.
Sommaire
Géographie
Histoire
La Grange cistercienne[1]
Deux actes fondateurs
- 1198 : Bertrand de St Denis et Guillaume Oulric donnent aux moines de Bonnecombe toutes les terres qu’ils pourront cultiver dans le polygone balisé par les églises de Bernac, de Pleux (démolie et remplacée par une croix dans la commune de Labastide-de-Lévis), de Godor (lieu-dit Goudou au Mas de Cassagnes) et de Mazières (Le Carla actuel, au bord du Tarn). Si on voit bien les contours Nord, Ouest, Sud, on ne connaît pas trop la frontière Est à la limite de Castelnau-de-Lévis (La Ravaillé, La Raffinié, Mas de Causse, La Borie ?).
- 1199 : Guillaume V, évêque d’Albi, donne l’église de Bernac à l’abbaye de Bonnecombe.
Les moines de Bonnecombe étaient à l’étroit dans la vallée du Viaur avec 40 hectares cultivables sur 160 et plus d’un millier de bouches à nourrir. Ils cherchaient des terres autour du monastère qu’on voulait bien leur céder. Les seigneurs féodaux et l’Église ne se débarrassaient que de terres sans rapport. Bernac était une terre en friches et l’église en état de dénuement et d’abandon.
La règle était d’envoyer une trentaine de frères convers sous l’autorité d’un frère grangier sur le site et de le mettre en valeur. Il y avait un système de rotation : pas plus de 15 jours sans revenir à la maison-mère à Bonnecombe et ensuite ils étaient envoyés à une autre Grange. La règle de saint Benoît était strictement appliquée : huit heures de prière, huit heures de travail et huit heures de sommeil dans l’accomplissement des trois vœux : obéissance, chasteté et pauvreté. À la différence de l’abbaye, les Granges n’avaient pas de clôture mais les femmes y étaient interdites : celles qui lavaient le linge dans le lavoir sur le Luzert à côté du moulin n’avaient pas le droit de franchir la clôture virtuelle. Les rapports des « visiteurs » de l’ordre qui venaient de Clairvaux ou autres grandes abbayes (on les appellerait « inspecteurs » aujourd’hui) rappellent qu’ils ne veulent pas de convers isolés et l’interdiction de laisser entrer une femme sous peine de suspicion de « carnis contagio », faute punie d’un an de prison au pain et à l’eau.
Les moines se mettent donc immédiatement à bâtir La Grange et à défricher et cultiver les terres pour produire du blé froment principalement, la vigne et le pastel. On a un croquis à la plume de 1201 de la Grange de Bernac avec une très haute tour au milieu de deux corps de bâtiments orientés Est-Ouest mais la construction est restée inachevée, la partie Ouest n’a pas été construite.
Le grangier, lui-même frère convers, dirige le domaine, représente l’abbé de Bonnecombe pour la rédaction des actes chaque fois qu’il acquiert de nouvelles terres ou de nouveaux droits pour s’étendre jusqu’aux portes de Gaillac, en passant par des propriétés à Fayssac et Senouillac. Il gère aussi les dîmes et les droits seigneuriaux . Il collecte aussi les revenus des censives en nature. Tous ces produits sont acheminés par le chemin des moines à dos d’ânes ou de mulets jusqu’à Bonnecombe en deux jours de marche en faisant étape à la Grange de Bar à côté de Moularès.
À la fin du XIII° s, l’abbé de Bonnecombe donne 16 exploitations rurales avec autorisation de construire habitations et dépendances en fermage à autant de familles de Bernac, fermage payable en blé et gélines. Ceci donne la mesure du travail accompli en un siècle ! L’influence économique de Bonnecombe sur Bernac et les environs fut importante pendant tout le XIII° s jusqu’à la Peste Noire du milieu du XIV° : mise en valeur des terres, construction. Les moines eurent une grande influence dans la revitalisation du pays en donnant l’exemple par le travail et la prière.
La Grange dans l’histoire locale
- Aussitôt implantée, elle aurait pu être prise dans la guerre des Albigeois mais fut épargnée alors qu’Amaury VI de Montfort, fils du célèbre Simon IV de Montfort annexait La Bastide en allant faire le siège de Penne. Les moines de Bonnecombe avaient su rester en bonne grâce à la fois avec les rois de France et les comtes de Toulouse bien que Saint Bernard soit venu prêcher à Albi.
- Pendant la guerre de Cent Ans, Anglais et Compagnies ou Routiers dévastaient le pays. Le Rouergue appartenait aux Anglais et la frontière était sur le Viaur. Les moines rencontraient soit des détachements anglais ou des compagnies royales qui les pillaient. Un tour de garde fut institué sur la Tour de la Grange et les habitants de Bernac s’en plaindront dans les cahiers de doléances car ils avaient aussi un tour de garde à la Tour de Castelnau.
- La Peste Noire (1348) dévaste la région : Albi perd la moitié de sa population, Castelnau en perd un quart et se retrouve presque aussi peuplé qu’Albi. C’est la fin de l’exploitation directe de La Grange par les moines. Elle est donnée en fermage à un nommé Barthe.
- La Révolution française: le 15 février 1790, eut lieu à l’église de Bernac la première assemblée de citoyens actifs qui avec 19 votants élurent Barnabé Massol comme maire, Fabre Pierre de la Borie et Jacques Galibert de Peyrebès officiers municipaux. Le 25 février 1791, La Grange fut vendue comme bien national à Jean Antoine Ichard qui aménagea et transforma les bâtiments vers 1806 en démolissant la tour en ruine pour construire la bâtiment classique à angle droit du bâtiment médiéval.
- En 1956, la famille Mazars achète la propriété à Ichard qui ne l’exploitait pas directement et qui était retombée en friches. L’ironie de l’Histoire veut que ce soit encore des aveyronnais qui remettent en valeur La Grange.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 2008 Pascal Hebrard[2] mars 2001 mars 2008 Jean-Paul Pezet Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique
(Source : INSEE[3])1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 170 175 169 146 136 159 163 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Lieux et monuments
Personnalités liées à la commune
Voir aussi
Notes et références
- Source : Albert Besombes, Martine Houdet et Gilbert Puech, Sur le chemin des moines, édité par le Centre culturel de Valdériès
- Association des Maires et des Elus du Tarn (81) consulté le 11 mai 2009 Site de l'
- Bernac sur le site de l'Insee
Lien externe
Catégorie :- Commune du Tarn
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