- Beren Erchamion
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Beren Personnage de fiction apparaissant dans
l'œuvre de J. R. R. TolkienAlias Erchamion
CamlostNaissance 432 P. A. Origine Dorthonion Décès 466 P. A.
retour à la vie en 469 P. A.[1]
503 P. A.Genre masculin Espèce Homme Cheveux noirs Yeux bleus Caractéristique(s) parti en quête d'un silmaril Famille Barahir (père)
Emeldir (mère)
Lúthien (épouse)
Dior Eluchíl (fils)Ennemi(s) Morgoth
CarcharothCréé par J. R. R. Tolkien Roman(s) Le Silmarillion
Les Lais du Beleriand
Le Livre des contes perdusBeren, dit Erchamion, est un personnage du légendaire de l'écrivain britannique J. R. R. Tolkien, apparaissant dans ses récits du Premier Âge de la Terre du Milieu. Son histoire est publiée dans Le Silmarillion et dans le poème en tétramètres iambiques à rimes suivies Lai de Leithian (publié dans Les Lais du Beleriand, ainsi que le court poème inachevé Leaf on Lindentree[2]). Une première version de l'histoire, le « Conte de Tinúviel » est publié dans Le Livre des contes perdus[3]. Dans Le Seigneur des anneaux Aragorn raconte brièvement son histoire[4].
Beren est un Homme de la maison de Bëor, qui, devenu amoureux de l'Elfe Lúthien, partit en quête d'un silmaril pour pouvoir l'épouser.
Sommaire
Caractéristiques
Noms
Beren signifie « courageux, brave » en sindarin, Erchamion signifie « manchot » et Camlost « main vide ».
Famille
Bëor1 Baran2 Belen Boron3 Baranor Beldir Boromir4 Belegor Bereg Belemir Adanel Bregor5 Andreth Beril Beren Bregil Hirwen Bregolas6 Gilwen Barahir7 Emeldir Beleth Baragund Belegund Beren Lúthien Húrin Morwen Rían Huor Dior Nimloth Brandir Túrin Lalaith Nienor Tuor Idril Eärendil Elwing Elros Elrond Histoire
Né en 432 du Premier Âge, il combat aux côtés de son père lors de la quatrième bataille du Beleriand, la Dagor Bragollach en 455 P.A. Leurs seigneurs Angrod et Aegnor sont tués, et Barahir et son fils forcés de fuir avec onze compagnons.
Ils tiennent tête à Morgoth, tels des hors-la-loi, en chassant des petits groupes d'Orques et en se cachant dans la forêt de Dorthonion. Leurs têtes sont mises à prix, et lors d'une mission de reconnaissance Beren reçoit la visite du fantôme de Gorlim, un des compagnons de Barahir, qui lui révèle avoir été capturé et avoir dévoilé la position du camp de Barahir avant de mourir. Beren revient aussitôt au camp mais n'y trouve que les cadavres de ses compagnons. Il enterre son père et par la suite le venge, recouvrant ainsi l'Anneau de Barahir.
Désormais errant sans but, il arrive à la frontière du royaume elfique de Doriath, protégé par l'Anneau de Melian, et parvient à franchir ce dernier. Il rencontre Lúthien, fille de Thingol, dans la forêt de Neldoreth et tous deux tombent amoureux l'un de l'autre. C'était la première fois qu'un Homme aimait une Elfe. L'elfe Daeron, jaloux, dénonce Beren qui est capturé et amené devant le roi Thingol. Courroucé qu'un mortel ose poser son regard sur sa fille Thingol déclare à Beren qu'il ne peut espérer épouser Lúthien que s'il amène un silmaril. Les silmarils créés par Fëanor étaient alors en possession de Morgoth à Angband.
Beren quitte donc le Doriath et demande de l'aide à Finrod Felagund de Nargothrond, en souvenir du serment qui le liait au porteur de l'Anneau de Barahir. Finrod l'accompagne avec dix guerriers, mais ils sont capturés par Sauron, serviteur de Morgoth, alors qu'ils passaient près de Tol-in-Gauroth sur la route d'Angband. Tous, hormis Beren qui est sauvé par Lúthien et Huan, sont dévorés par les loups-garous de Sauron.
Après un temps d'errance, Beren repart en quête du silmaril et avec Lúthien, ils croisent Curufin et Celegorm, fils de Fëanor, qui les attaquent. Beren est blessé par Curufin mais les deux frères sont défaits, Huan se retournant contre eux. Lors de l'attaque, Beren s'empare du poignard de Curufin, Angrist. Lúthien soigne Beren et tous deux, accompagnés du chien Huan, cheminent de concert et pénètrent dans la forteresse de Morgoth jusqu'au trône du Vala déchu. Beren ôte un silmaril de la couronne de Morgoth et parvient à le tenir dans sa main sans que sa chair ne soit brûlée. Cependant, au sortir de la forteresse, ils sont attaqués par le loup Carcharoth qui dévore la main de Beren tenant le silmaril. Lúthien le soigne à nouveau et devant cet exploit, Thingol accorde la main de sa fille à l'Homme Beren.
Carcharoth, tourmenté par le silmaril qui brûlait ses entrailles, bascule dans la folie et dévaste les environs de Doriath. Une chasse est organisée, et Beren mortellement blessé alors qu'il cherchait à protéger Thingol du grand loup.
Son esprit s'enfuit dans les cavernes de Mandos mais grâce à l'intercession de Lúthien, qui émeut Námo par son chant, il est autorisé à revenir à la vie, seul de tous les mortels. Le couple revient ainsi en Terre du Milieu et s'installe dans l'île de Tol Galen. Ils ont un fils, Dior Eluchíl.
Ils vivent en paix à Tol Galen jusqu'à ce que la malédiction liée aux silmarils ne frappe à nouveau et que Thingol ne soit tué par les nains de Nogrod qui s'emparent du Nauglamír, collier dans lequel était serti le silmaril amené par Beren. ce dernier, aidé des elfes d'Ossiriand part en guerre contre les nains de Nogrod à la bataille du gué de Sarn Athrad. Il reprend le Nauglamír, tuant le seigneur de Nogrod et jetent le reste du butin dans l'Ascar qui devint le Rathloriel.
Un soir, des elfes d'Ossiriand apportèrent le Nauglamír à Dior qui vivait au Doriath et il comprend que ses parents Beren et Lúthien sont morts.
Création et évolution
Le personnage de Beren apparait dans la seconde version du Conte de Tinúviel écrit en 1917. A l'époque, ce n'est pas encore un humain mais un Noldo. Néanmoins, Christopher Tolkien suggère que dans la toute première version perdue, Beren était déjà un homme comme dans le Conte de Turambar, antérieur au Conte de Tinúviel, et que son père a ensuite corrigé cette affiliation pour en faire un Noldo, corrigeant ainsi les deux contes[5]. Quelques détails de l'histoire future sont déjà présents comme la gêne de Beren devant Thingol puis son assurance qui revient alors que d'autres en sont absents, comme le fait que lui et Lúthien ne sont alors pas amants[6]. La rencontre de Beren et Tinúviel dansant dans les ciguës est présente, inspirée par une danse faite pour Tolkien par sa femme Edith Bratt, lors d'une promenade en forêt, peu de temps avant la rédaction du conte. La relation de Beren avec Finrod Felagund et l'importance de l'anneau de Barahir n'ont pas encore émergés. Ce conte possède donc les « germes de la légende ultérieure, bien que dépeintes à grands traits selon des ressemblances structurelles larges[6]. » Ces évènements émergent quelques années plus tard, lors de la rédaction du Lai de Leithian. Par la suite, Tolkien s'appuiera sur le Lai pour créer la version en prose principalemend éditée dans Le Silmarillion.
Critique et analyse
Tolkien lui-même rapprochait le retour de Beren à la vie à la prière de Lúthien du voyage d'Orphée aux Enfers pour Eurydice[7], analyse reprise par la suite[8].
Carcharoth arrachant et avalant la main de Beren rappelle plutôt la mythologie nordique du loup Fenrir arrachant celle du dieu Týr[8],[9].
J. R. R. Tolkien suivait le modèle des héros des poèmes épiques comme Beowulf et le Kalevala. Le voyage de Beren suit le modèle établi par Joseph Campbell sur le voyage du héros, y compris dans les défauts du héros, qui meurt pendant la quête[10]. Beren rappelle le personnage du Kalevala Lemminkäinen[11].
Beren représente, aux côtés de Tuor et Túrin, la transformation de Tolkien en homme, après la Première Guerre Mondiale[12].
Adaptations et postérité
À la mort de sa femme, Edith Bratt, Tolkien fait graver Lúthien sur sa tombe, en référence à l'histoire d'amour de Beren et Lúthien, inspirée de sa propre rencontre avec elle[13]. À la mort de Tolkien, on rajouta Beren à cette inscription.
Le personnage de Beren a inspiré les dessinateurs comme Anke Katrin Eißmann qui illustra le Lai de Leithian[14] ou Ted Nasmith[15].
Les histoires dans lesquelles Beren apparaît n'ont pas été adaptées. Néanmoins à l'intérieur même de la Terre du Milieu sa vie est devenue légendaire, et des allusions peuvent être faites.
Dans l'adaptation radiophonique du Seigneur des anneaux de 1981 pour la BBC Radio 4, Aragorn raconte l'histoire de Beren et Lúthien aux hobbits Frodon, Sam, Merry et Pippin, comme dans le livre La Communauté de l'anneau. Un parallèle est fait avec l'amour d'Aragorn pour Arwen. Ce même récit apparaît dans le dessin animé Le Seigneur des anneaux de Ralph Bakshi de 1978.
Dans la version longue du film de Peter Jackson La Communauté de l'anneau, une allusion à l'histoire de Beren apparaît également. Pendant le voyage de Bree à Fondcombe Frodon entend Aragorn chanter dans la nuit l'histoire de Lúthien, et lui demande ce qu'il lui est arrivé. Aragorn répond alors qu'elle est morte[16].
Le personnage de Beren a inspiré d'autres auteurs. Ainsi le personnage de « Berek Halfhand », des Chroniques de Thomas Covenant de Stephen R. Donaldson, semble faire écho au personnage de Tolkien[17].
Notes et références
- The War of the Jewels, p. 70
- Les Lais du Beleriand, p. 108, vers 403 et suivants
- Le Second Livre des contes perdus, « Le Conte de Tinúviel »
- Le Seigneur des anneaux, Livre I, chapitre 11 « Un poignard dans le noir »
- Le Livre des Contes perdus, « Turambar et le Foalókë », Commentaire.
- Le Livre des Contes perdus, « Le Conte de Tinúviel », Commentaire.
- Lettres, no 193
- J. R. R.Tolkien Encyclopedia, « Descent »
- J. R. R.Tolkien Encyclopedia, « Old Norse Literature »
- J. R. R.Tolkien Encyclopedia, « Epic poetry »
- J. R. R.Tolkien Encyclopedia, « Finland: Literary sources »
- Garth, p. 42.
- Lettres, no 340 à Christopher Tolkien
- Illustrations du Lai de Leithian par Anke Katrin Eißmann
- Huan's leap, Beren and Lúthien are Flown to Safety, Beren's leap, Huan's leap 2, Lúthien Tends Beren's Wound par Ted Nasmith
- New Line Cinema. Le Seigneur des anneaux : La Communauté de l'anneau, version longue, Disque 1 « Fuite vers le gué ».
- J. R. R.Tolkien Encyclopedia, « Literature, Twentieth Century: Influence of Tolkien »
Bibliographie
- J. R. R. Tolkien (trad. Francis Ledoux, Tina Jolas), Le Seigneur des anneaux [« The Lord of the Rings »] [détail des éditions]
- J. R. R. Tolkien (trad. Pierre Alien), Le Silmarillion [« The Silmarillion »] [détail des éditions]
- J. R. R. Tolkien et Christopher Tolkien (trad. Adam Tolkien), Le Second Livre des contes perdus [« The Book of Lost Tales: Part 2 »] [détail des éditions]
- J. R. R. Tolkien et Christopher Tolkien (trad. Daniel Lauzon, Elen Riot), Les Lais du Beleriand [« The Lays of Beleriand »] [détail des éditions]
- (en) J. R. R. Tolkien et Christopher Tolkien, The War of the Jewels, HarperCollins, 2002, 470 p. (ISBN 0-261-10324-5)
- J. R. R. Tolkien, Christopher Tolkien et Humphrey Carpenter (trad. Delphine Martin et Vincent Ferré), Lettres [« Letters of J.R.R. Tolkien »] [détail des éditions]
- (en) Michael D. C. Drout, J. R. R. Tolkien Encyclopedia : Critical and Assesment, Routledge, 2007, 774 p. (ISBN 978-0-415-96942-0 et 0-415-96942-5)
- John Walsh, « Descent », p. 124.
- Julaire Andelin, « Epic Poetry », p. 170.
- Anne C. Petty, « Finland: Literary source », p. 206.
- Tom Shippey, « Literature, Twentieth Century: Influence of Tolkien », p. 380.
- Marjorie Burns, « Old Norse Literature », p. 474.
- (en) John Garth, « Frodo and the Great War », dans The Lord of the Rings 1954-2004, Marquette University Press, 2006 (ISBN 0-87462-018-X).
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