Miguel Agustin Pro

Le père Miguel Agustin Pro

Le bienheureux Miguel Agustin Pro, né le 13 janvier 1891 à Guadalupe, Zacatecas (Mexique) et mort (fusillé) le 23 novembre 1927 à Mexico (DF), était un prêtre jésuite mexicain. Il fut exécuté (sans jugement) lors de la persécution religieuse des années 1920 au Mexique.

Biographie

Entré au noviciat de la Compagnie de Jésus le 10 août 1911, Pro doit quitter son pays peu après (en 1914), la révolution dans laquelle le Mexique est plonge empêchant toute activité normale d’études. Pro se trouve d’abord à Los Gatos, en Californie. De là il passe en Espagne pour y faire ses études de philosophie à Grenade (1915-1918).

Il enseigne 4 ans au Nicaragua (1918-1922) et retourne en Europe, d’abord à Barcelone (1922-1923) puis à Enghien, en Belgique (1924-1926), pour y faire les études de théologie préparatoires au sacerdoce. Pro est ordonné prêtre à Enghien le 31 août 1925.

Retour au Mexique

Miguel Pro rentre dans son pays, le Mexique, en 1926, alors que la crise des relations entre Eglise et Etat est particulièrement grave. Pro exerce son apostolat sacerdotal dans la capitale, Mexico, où il anime pastoralement de nombreux groupes. Il organise les étudiants, les aidant à approfondir leur foi. Ceux-ci se rassembleront plus tard dans l’Union Nationale des Etudiants Catholiques [UNEC]. Il s’occupe également des employés et des travailleurs domestiques, jusqu’alors fort négligés. Récusant le rejet social qui les marginalisent il aide les mères célibataires et fonde un centre pour la réhabilitation des prostituées.

Lorsque l’anti-cléricalisme gouvernemental est au plus vif, les prêtres étant bannis et toute activité sacramentelle étant interdite, il circule dans la ville en bicyclette pour distribuer la communion en des lieux clandestins de réunion. Il organise des cachettes pour des religieuses fuyant la persécution. Il aide également les familles des Cristeros, tout en se dissociant complètement du mouvement armé chrétien (1926-1929) en guerre contre le gouvernement. Il juge cependant que les catholiques doivent défendre leurs droits politiques, dont celui de la liberté religieuse.

Bien que ne jouissant pas d’une bonne santé il est très actif. Il invente les déguisements les plus variés et ingénieux pour échapper à la police. Il continue ses visites pastorales clandestines. Avec sang froid et beaucoup d’humour il parvient de nombreuses fois - et même de manière romanesque - à éviter la capture. Il fait même un séjour en prison sans que la police ne découvre sa véritable identité.

Arrestation et exécution

Le 13 novembre 1927 la ligue de défense de la liberté religieuse participe à un attentat contre Alvaro Obregon, candidat franc-maçon à la présidence du Mexique. A la suite de l’attentat manqué les trois frères Pro sont arrêtés, Miguel, Humberto et Robert. L'innocence des trois est indubitable. Aucun procès n’a lieu. Les protestations des avocats et diplomates étrangers ne servent à rien. Le gouvernement néglige les procédures légales ; il cherche surtout à faire un exemple pour l’église catholique. Pour empêcher toute intervention légale ou diplomatique de dernière minute l’exécution est même anticipée d’une demi-heure.

Miguel et Humberto Pro sont fusillés à 10 heures du matin, le 23 novembre 1927. Sur le chemin de sa cellule au poteau d'exécution, Pro console et pardonne à son geôlier. Devant le peloton d’exécution Pro a les bras en croix et prononce les paroles: « Vive le Christ-Roi ».

Popularité et béatification

Le peuple mexicain a toujours considéré Miguel Pro comme martyr et symbole de l'Église mexicaine persécutée. Plus encore ainsi, lorsque les photos de son exécution commencèrent à circuler dans la presse. A peine quelques années après sa mort de nombreuses biographies de Pro circulaient déjà et étaient traduites en de nombreuses langues^[1].

Le 25 septembre 1988, Miguel Agustin Pro a été officiellement déclaré martyr et bienheureux par le pape Jean-Paul II. Liturgiquement il est commémoré le 10 novembre.

Bibliographie

• André Dragon: Pour le Christ-Roi; Miguel A. Pro S.J. fut exécuté..., Montreal, 1928.
• André Dragon: Vie intime du Père Pro, Montreal, 1940.
• J. Cardoso: Los martires mexicanos, Mexico, 1943.
• E. Carminati: Michele A. Pro, Roma, 1988.

Notes

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