- Maître de Dunois
-
Le Maître de Dunois est un nom de convention pour désigner un peintre de miniatures et de panneaux actif entre 1435 et 1466 à Paris. Il doit son nom au premier manuscrit qui lui a été attribué, le Livre d'heures de Jean de Dunois (British Library). Il est aussi appelé « Principal associé du maître de Bedford ». Plusieurs enluminures de manuscrits ainsi que des panneaux peints lui sont attribués par les historiens de l'art. Selon François Avril, son véritable nom serait Jean Haincelin, peut-être le fils d'un autre miniaturiste, Haincelin de Haguenau.
Sommaire
Éléments biographiques
Le Maître de Dunois est repéré pour la première fois en tant que collaborateur d'un autre maître anonyme, le Maître de Bedford, l'un des artistes les plus en vue à Paris dans les années 1420-1430. Il collabore notamment aux Heures du duc de Bedford dans les années 1430. Après le départ des Anglais de Paris en 1436, le maître de Dunois se tourne vers une nouvelle clientèle, l'entourage du roi Charles VII. C'est à cette époque qu'il réalise pour Jean de Dunois, compagnon de Jeanne d'Arc, un livre d'heures qui lui a donné son nom. François Avril, conservateur à la Bibliothèque nationale de France, identifie le maître anonyme à Jean Haincelin. En effet, celui-ci travaille aussi pour de nombreux commanditaires proches de Charles VII exactement à la même époque, tels que le duc d'Orléans et l'amiral Prigent de Coëtivy. Les textes signalent qu'il réalise pour ce dernier une version de Lancelot et un Guiron le Courtois aujourd'hui disparus. Sa carrière s'achève dans les années 1460 et confie sans doute son atelier au Maître de Jean Rolin.
Œuvres attribuées
Manuscrits
- Les Heures de Guillaume Jouvenel des Ursins, fin des années 1440, BNF NAL 3226
- Le Tiers Livre de Guiron, ajouts dans le livre vers 1450, BNF, français 357
- Heures de Jean Dunois, Londres, British Library, Yates Thompson, ms. 3[1]
- Livre d'heures à l'usage de Paris, New York Public Library, NYPL MA 026, 5 miniatures[2]
- Livre d'heures conservé au Fitzwilliam Museum de Cambridge, MS McClean 81[3]
- Les dialogues de Salmon et Charles VI, Bibliothèque de Genève, ms. fr165 (7 à 8 enluminures), vers 1450
- Quatre miniatures isolées tirées d'un livre d'heures, Londres, Victoria and Albert Museum, représentant des scènes de la vie de saint Étienne, saint Gilles, saint Julien et sainte Apollonie[4]
Tableaux
- Le Jugement dernier, en collaboration avec le Maître de Bedford, années 1440, musée des Arts décoratifs de Paris[5]
- La Trinité aux chanoines de Notre-Dame de Paris, panneau peint (Retable peut-être commandé pour l’autel des Ardents, qui était situé derrière le maître-autel dans la cathédrale Notre-Dame de Paris), Paris, École nationale supérieure des beaux-arts, inv. Mu. 1261
Voir aussi
Bibliographie
- F. Avril and N. Reynaud, Quand la peinture était dans les livres. Les Manuscrits à Peintures en France 1440-1520, Paris, 1993, p. 38
- Dominique Thiébaut (dir.), Primitifs français. Découvertes et redécouvertes : Exposition au musée du Louvre du 27 février au 17 mai 2004, Paris, RMN, 2004, 192 p. (ISBN 2-7118-4771-3), p. 89-92
- Nicole Reynaud, « Les Heures du chancelier Guillaume Jouvenel des Ursins et la peinture parisienne autour de 1440 », Revue de l'Art, 1999, n°1. pp. 23-35 [lire en ligne]
Notes et références
Catégories :- Maître anonyme
- Date de naissance inconnue (XVe siècle)
- Date de décès inconnue (XVe siècle)
- Enlumineur
- Peintre français du XVe siècle
Wikimedia Foundation. 2010.