- Benoit Fleury
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Benoit Fleury, né en 1976, est agrégé des facultés de droit, major au concours de droit romain et d'histoire du droit en 2008. Secrétaire général du syndicat étudiant Union-Droit (ex-Udéa) à la faculté de droit d'Assas entre 1997 et 2000, il fut en 2008 au cœur d'une campagne médiatique visant à empêcher son affectation comme professeur d'histoire du droit à l'université de Poitiers.
Sommaire
Biographie
Issu d'une famille de militaires, Benoit Fleury est le petit-fils du général Jean Coreau et du général Guy Fleury, chef d'état-major de l'armée de l'air (1979-1982), ancien PDG de l'OFEMA (Office français d'exportation de matériel aéronautique), lui-même frère du général Jean Fleury, chef d'état-major de l'armée de l'air (1989-1991) et ancien PDG d'ADP (Aéroports de Paris).
Il passe les 15 premières années de sa vie à Sète (Hérault) avant de terminer ses études secondaires au lycée jésuite Saint-François Xavier de Vannes (Morbihan). De 1994 à 1996, il est étudiant en droit à l'université Montpellier 1, où il suit notamment les cours d'histoire du droit de Georges Frêche. Il y obtient le premier prix dans cette matière. Sans être encarté dans un mouvement, il aide à la constitution d'une liste « Renouveau étudiant[1] » pour les élections au CROUS de 1996.
À l'issue de l'année universitaire 1995-1996, il s'inscrit en licence à la faculté de droit d'Assas (université Paris II). Avec plusieurs étudiants, il participe à la formation d'une section étudiante Union-Droit — reprenant ainsi la première appellation du Groupe union défense — après l'exclusion, le 11 avril 1995, de l'Union et défense des étudiants d'Assas « du bénéfice du règlement intérieur de l'université, notamment en ce qui concerne le local, le panneau et la possibilité de distribuer des tracts » par décision du conseil d'administration de l'Université Paris II après une série de violences[2]. Il en est le secrétaire général de 1997 à 2000[3]. Avec des résultats oscillant entre 10 et 15 % des voix aux élections étudiantes, Union-Droit obtient 5 élus au conseil d'UFR de la faculté de droit d'Assas et des élus au conseil d'administration et au conseil étudiant de l'université Paris II. Des violences physiques et verbales à l'égard d'autres étudiants (le président du Cercle ou des militants d'Astérix) lui valent plusieurs mesures disciplinaires[4],[5].
Après un DEA d'histoire du droit, mention très bien en 2000, il obtient une allocation de recherches que le Recteur de l'Université a, à la suite de protestations de diverses associations d'Assas (Astérix, PSA, UEJF[4],[5]), refusé de signer[6].
En 2006, sous la direction de Jean-Marie Carbasse[4], il soutient une thèse sur Abdication du Prince et continuité de l'État dans l'Europe d'Ancien Régime obtenue avec les félicitations du jury à l'unanimité, proposition de prix et de subvention.
Après avoir été tuteur à la faculté de droit de Paris Descartes (1999-2000), Attaché temporaire d'enseignement et de recherche à la faculté de droit de Tours (2004-2006) et ATER à la faculté de droit de Rouen sur un contrat spécial (3e année d'ATER à titre exceptionnel) pour l'année 2006-2007, il est Maître de conférences à la faculté de droit de Montpellier pour l'année universitaire 2007-2008[7].
Major du concours 2008 de l'agrégation d'histoire du droit[8], il a pu choisir l'université où il voulait enseigner et son choix s'est porté sur Poitiers.
Le 25 août 2009, la Nouvelle République annonce que sa demande de détachement de l'université de Poitiers a reçu un avis favorable en vue de l'occupation du poste de directeur général des services, alors qu'il s'agit d'un poste de directeur des services juridiques du conseil général de la Vendée, présidé par Philippe de Villiers[9].
Polémique
En 2008, reçu major au concours de droit romain et d'histoire du droit[8], plusieurs journaux nationaux rappellent son ancienne appartenance au syndicat d'extrême droite GUD. Au moment où circulait une pétition — moins de 1500 signatures en avril 2008 —, soutenue par des groupes militants de gauche poitevins ou des syndicats (Unef, SUD Étudiant, l'association Étudiants à Gauche, les Jeunes Socialistes, CNT Supérieur-Recherche) et plusieurs élus socialistes, lui reprochant de ne pas avoir renié ses engagements de jeunesse[3], le conseil d'administration de l'université de Poitiers a demandé à l'unanimité le lundi 25 février 2008 au président de la République d'empêcher la nomination dans cet établissement du professeur[3].
En réaction, douze professeurs de droit se sont inquiétés dans une déclaration publique pour le « rayonnement » de leur discipline. Benoit Fleury a signé lui-même la déclaration, de même que 53 autres professeurs. D'autres voix se sont élevées contre l'attitude qui consiste à vouloir refuser en raison du passé politique de celui-ci un poste à quelqu'un qui a passé un concours[10].
Benoit Fleury a dénoncé son passé d'étudiant violent et membre d'une organisation d'extrême droite, affirmant qu'il s'agissait « d’engagements qui [...] relèvent définitivement du passé[7] » et d'« erreurs de jeunesse[11] ». Il a aussi estimé que son « parcours personnel doit constituer, pour les défenseurs des valeurs républicaines et humanistes, un signe d'espoir plutôt qu'un repoussoir : il est la preuve vivante que l'engagement dans le travail de recherche et d'enseignement libère des aveuglements et des préjugés[11]. »
Au moment du rappel de son appartenance passée au GUD, Benoit Fleury s'est vu attribuer — notamment par le journal Libération et Le Monde[11] — des propos tirés d'une interview de mars 1999 au journal satirique L'Écho des savanes dans laquelle il se revendiquait « fasciste, au sens italien du terme[4] », clamait son admiration pour le rexiste Léon Degrelle[4], et affirmait ne pas manquer une « baston ». Dans un droit de réponse paru dans Libération et Le Monde, il affirme regretter l'évocation d'un « entretien paru en 1999 dans L'Écho des savanes, sans préciser que les propos méprisables, fascistes et antisémites qui m’étaient attribués dans cet article ont donné lieu à un procès à l’issue duquel j’ai été relaxé. La preuve ayant été apportée que je n'avais pas tenu de tels propos[7]. »
Voir aussi
Références
- Le GUD-Montpellier n'existait plus alors.
- Jack Marchal et alii, Les Rats maudits. Histoire des étudiants nationalistes 1965-1995, chapitre VI, « Les années Intifada », p. 147.
- « L'université de Poitiers se mobilise contre la nomination comme professeur d'un ancien du GUD », Le Monde, 26 février 2008.
- « L’ex-chef du GUD, agrégé de droit, trouble l’université », Libération, 23 février 2008.
- « Militant connu d'extrême droite et major de l'agreg », 20 minutes, 11 février 2008.
- juridictions administratives, Benoit Fleury gagne devant le Tribunal administratif et la Cour administrative d'appel de Paris avant d'être débouté par le Conseil d'État en 2005. Le CE s'appuie toutefois sur des faits n'ayant pas été réhabilités alors. Ayant porté l'affaire devant les
- « Droit de réponse de Benoit Fleury », Libération, 3 mars 2008.
- Procès-verbal du premier concours national d'agrégation de l'enseignement supérieur pour le recrutement de professeurs des universités en histoire du droit et des institutions (année 2007-2008) [PDF]
- « Benoît Fleury part au conseil général de Vendée », la Nouvelle République, 25 août 2009.
- « La honte sur Poitiers ? », Justice au singulier. Le blog de Philippe Bilger, 27 février 2008.
- « Une lettre de Benoit Fleury », Le Monde, 20 mars 2008.
Catégories :- Personnalité de l'extrême droite française
- Naissance en 1976
- Étudiant de l'université Paris II
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