- Louis-Alphonse de Valbelle
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Louis-Alphonse de Valbelle
Portrait de Louis-Alphonse de Valbelle
Anonyme; musée de l'hôtel Sandelin, Saint-OmerBiographie Naissance vers 1642
à MarseilleOrdination
sacerdotale1er septembre 1680 Décès 19 octobre 1708
à Saint-OmerÉvêque de l'Église catholique Évêque d'Alet Du 25 décembre 1677 au juin 1684 Nicolas Pavillon Victor-Augustin de Méliand Évêque de Saint-Omer Du juin 1684 au 19 octobre 1708 Armand-Anne-Tristan de La Baume de Suze François de Valbelle-Tourves Autres fonctions Fonction religieuse Maître de l'Oratoire de Sa Majesté Très-Chrétienne
Aumônier ordinaire du Roi
Agent général du Clergé de France(en) Notice sur catholic-hierarchy.org modifier Louis-Alphonse de Valbelle-Monfuron, né à Marseille vers 1642 et mort à Saint-Omer le 19 octobre 1708, est un homme d'Église français des XVIIe et XVIIIe siècles. Il est évêque d'Alet du 8 décembre 1677 à juin 1684, date à laquelle il est nommé évêque de Saint-Omer, jusqu'à sa mort.
Sommaire
Biographie
Origines et famille
Issue d'apothicaires de Marseille, la famille de Valbelle est anoblie au XVIe siècle et va devenir une des plus importantes de Provence. Elle compte des officiers, des présidents et des conseillers au parlement d'Aix, trois évêques de Saint-Omer.
Louis-Alphonse de Valbelle est le quatrième fils d'Antoine de Valbelle, seigneur de Montfuron, Conseiller du Roi Louis XIV en ses conseils, et de Françoise de Félix, dame de Valfere, fille de Lazarin de Félix, seigneur de Valfère et de Beaulieu.
Carrière ecclésiastique
Il embrasse l'état ecclésiastique, et se fait recevoir « Docteur de Sorbonne ». Après quoi, son mérite lui procure successivement les emplois de Maître de l'Oratoire de Sa Majesté Très-Chrétienne, de son Aumônier ordinaire, et d'Agent général du Clergé de France.
Après la mort de Nicolas Pavillon, évêque d'Alet en Languedoc, survenue le 8 décembre 1677, Louis-Alphonse de Valbelle est nommé pour lui succéder le 25 décembre 1677. Il est confirmé le 14 mars 1678 et ordonné évêque le 1er septembre 1680. Il passe de ce siège à celui de Saint-Omer au mois de juin 1684, et il occupe ce dernier pendant quatorze ans.
En 1690, Louis XIV, par reconnaissance vis-à-vis de Louis-Alphonse de Valbelle, aumônier ordinaire du Roi et Maître de l'oratoire de sa Majesté, érige la terre de Montfuron en marquisat au profit de Léon de Valbelle, son frère aîné, et de ses descendants.
À Saint-Omer, il fait tout pour rétablir la discipline ecclésiastique. En 1699, il rachète les bâtiments de l’ancien collège des Bons Enfants dont la fondation remontait au XIVe siècle et, sur le terrain de ce collège, il ordonne la fondation, en 1702, de l'hôpital général en face de l'église Saint-Sépulcre pour accueillir 150 enfants (pauvres ou orphelins)[1]. Il restaure les revenues et les bâtiments du Jardin Notre-Dame, une école pour jeunes filles pauvres. Il installa les Sœurs du Bouillon dans une maison dite du Tambour : ces sœurs s'occupaient des malades à domicile. Il reconstitue le séminaire, où il a voulut que soient entretenus gratuitement soixante jeunes théologiens, et il en a enrichi considérablement la bibliothèque.
II meurt à Saint-Omer le 19 octobre 1708, à l'âge de 67 ans.
Son corps repose dans une chapelle de la Cathédrale, dite la Chapelle des Évêques, où figure l'épitaphe suivant:
- Sta Viator ad nobilem tumulum. Sub co jacet magni viri exiguus cinis. Hic est Illustr. ac Rever. D D. Ludovicus Alphonsus de Valbelle, Vice-Comitum Massiliensium virtutis hares ac sanguinis, qui dum Majorum decora aemulari studuit, Majoribus non minor, fecit sua. Gravibus Cleri Gallicani negotiis prapofitus, idem Regii Oratorii Prefectus fuit; magnis hinc apud Clerum, apud que Regem, muneribus feliciter perfunctus, primum ad Electenfes, dein ad Audomarenfes insulas merito provectus, tulit utrasque disciplina Ecclesiasticœ restaurator ac vindex acerrìmus. Quos tunc Pastor egenos vivens adoptavit ut suos, eofdem hic moriens designavit haeredes. Obiit anno 1708. anno. 68 nec tamen totus interiit. Vivit in suis indoles Nobilis, apud Regem fidelitas inconcusa, apud Clerum incorrupta morum integritas, apud omnes fama. Abi, Viator, & luge jachiram publicam. Mors nec ovibus pareil nec Pastori.
Altercation avec Fénelon
En 1682, Valbelle est resté célèbre pour son attitude intransigeante envers Fénelon, évêque de Cambrai, lors de l'assemblée du clergé. Non content que ce dernier ait accepté la condamnation de son livre Maximes des Saints, Valbelle demande que l'ensemble des ouvrages de Fénelon soient condamnés..
- « Valbelle, dit Saint-Simon, Provençal, ardent à la fortune, n'eut pas honte, comptant plaire, d'ajouter douleur à la douleur. Il proposa dans l'assemblée qu'il n'y suffisait pas de condamner le livre des Maximes des saints, si on n'y condamnait pas en même temps tous les ouvrages que M. de Cambrai avait faits pour le soutenir. L'archevêque répondit modestement qu'il adhérait de tout son cœur, etc. Il n'y avait rien de si sage, de si modéré, ni de plus conforme à la raison, à la justice et à la vérité que cette réponse. Elle ne satisfit point M. de Saint-Omer, qui voulut se distinguer et faire parler de lui. Il prit feu et insista par de longs et violents raisonnements que M. de Cambrai écouta paisiblement sans rien dire. Quand le Provençal fut épuisé, M. de Cambrai dit qu'il n'avait rien à ajouter à la première réponse qu'il avait faite à la proposition de M. de Saint-Omer; ainsi, que c'était aux deux autres prélats à décider, à l'avis desquels il déclarait par avance qu'il s'en rapporterait sans répliquer. MM. d'Arras et de Tournai se hâtèrent d'opiner pour l'avis de M. de Cambrai, et imposèrent avec indignation à M. de Saint-Omer, qui ne cessa de murmurer et de menacer entre ses dents[2]. »
Honneurs et postérité
Un plaque, apposée sur la façade de l'hôpital-général de Saint-Omer, honore la mémoire et les actions de ce prélat, ainsi que celle de ces deux parents, évêques de Saint-Omer après lui :
A LA MÉMOIRE
DE
LOUIS-ALPHONSE DE VALBELLE,
FRANÇOIS DE VALBELLE
ET JOSEPH-ALPHONSE DE VALBELLE,
ÉVÊQUES DE SAINT-OMER.
FONDATEURS DE L'HOPITAL-GÉNÉRAL DES ORPHELINS.
Trois vertueux prélats protecteurs de l'enfance
Ont offert cet asile à la simple innocence;
L'indigence y trouva la fin de ses malheurs;
La faiblesse un soutien et l'orphelin un père;
Le travail en écarte à jamais la misère.
Jeunes enfants, séchez vos pleurs;
En célébrant de Dieu la bonté paternelle.
En élevant vers lui vos timides accents;
Rappelez-lui dans vos chants innocents
Et les vertus et le nom de Valbelle.
MM.
LA CHAISE, GÉNÉRAL, PRÊFET,
DUBOIS, SOUS-PRÉFET,
WATRINGUE, MAIRE,
GAILLARD, VASSEDR, BACHELET, DESSAUX-LEBRETHON
ET LEROI, ADMINISTRATEURS,
10 NOVEMBRE 1809Notes et références
- Site de la ville de Saint-Omer
- Saint-Simon, Volume 2, p. 3
Sources et bibliographie
- Jean-Noël Paquot, Mémoires pour servir à l'histoire littéraire des dix-sept provinces des Pays-Bas, de la principauté de Liège, et de quelques contrées voisines sur Google Livres, de l'Imprimerie académique, 1765
- Saint-Simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon, volume 2 sur Google Livres, L. Hachette et cie, 1856,
Liens externes
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