Ligne de Cherbourg à Barfleur

Ligne de Cherbourg à Barfleur
Ligne
Cherbourg - Saint-Vaast-la-Hougue
Terminus de la ligne à Cherbourg
Terminus de la ligne à Cherbourg
Pays Drapeau de France France
Villes desservies Cherbourg, Tourlaville, Saint-Pierre-Église, Barfleur, Saint-Vaast-la-Hougue
Historique
Mise en service 1886 - 1911
Fermeture 1950
Caractéristiques techniques
Longueur 42,88 km
Écartement Voie normale (1,435 m)
Électrification Non électrifiée
Nombre de voies Voie unique
Trafic
Exploitant(s) Chemins de fer départementaux et Chemins de fer de la Manche
Chemin de fer normands, à partir de 1926
Schéma de la ligne

La ligne ferroviaire de Cherbourg - Barfleur - Saint-Vaast-la-Hougue est une ancienne ligne de chemin de fer française, se trouvant dans le département de la Manche. Elle reliait entre elles les localités de Cherbourg, Barfleur et Saint-Vaast-la-Hougue. Elle permettait ainsi une traversée est-ouest du Nord Cotentin. Appelé le train du val de Saire, il fut surnommé le « Tue-Vaques » (signifiant « tue-vaches » en normand) en raison des nombreux chocs avec le bétail broutant l'herbe longeant les voies.

Sommaire

Caractéristiques

Histoire

La ligne Valognes - Saint-Vaast-la-Hougue - Barfleur est ouverte le 20 avril 1886 par la Compagnie des chemins de fer départementaux. Après quarante années d'études et de projets, la ligne Cherbourg - Barfleur est déclarée d'utilité publique en 1904 : il s'agit d'assurer la desserte des forts protégeant la côte, de stimuler l'économie locale en ouvrant des débouchés pour les produits de la pêche et de l'agriculture du Val de Saire et développer le tourisme. La ligne est ouverte le 9 juillet 1911 par la Compagnie des chemins de fer de la Manche. Le trajet entre Cherbourg et Barfleur prend alors une heure et demi ; deux heures sont nécessaires pour rallier Barfleur et Valognes.

En 1926, Les deux lignes sont rachetées par le département de la Manche qui en confie l'exploitation à la Compagnie des Chemin de fer normands.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands utilisent la ligne pour transporter les matériaux de construction du mur de l'Atlantique. À la suite du Débarquement, l'armée allemande sabote la ligne et fait notamment sauter plusieurs piles du viaduc de Fermanville le 21 juin 1944. Il est ensuite reconstruit par les forces alliés.

La ligne Cherbourg - Saint-Vaast-la-Hougue est fermée en octobre 1950 à cause de la vétusté de la ligne et finalement déclassée en février 1951.

Tracé et profil

Le viaduc de Fermanville

Depuis la gare locale de Cherbourg - CFM, la ligne utilise la plateforme de l'embranchement militaire qui conduit au fort des Flamands, mais sur une voie indépendante parallèle à la voie militaire. Elle passe au pied de la montagne du Roule, franchit le Trottebec au hameau de Bagatelle (Tourlaville), où une halte et établie. Peu avant la gare des Flamands, la voie du Tue-Vâques croise à niveau la voie militaire et forme avec elle un tronc commun de 26 mètres exactement. Puis elle bifurque sur la droite et dessert alors la gare des Flamands. Le port des Flamands est lui desservi par la voie militaire (qui par la suite, deviendra embranchement SNCF des Mièles).

Des Flamands à Fermanville, le tracé du « Tue-Vaques » longe la côte. Au port du Becquet se trouvent une gare et une halle, aujourd'hui transformées en école. Après la Seconde Guerre mondiale, les Alliés simplifient le tracé en une grande ligne droite entre les Flamands et le Clos Girard au Becquet puis en une ligne courbe jusqu'au lieu-dit Saint-Germain, à Bretteville-en-Saire, où la ligne récupère son ancien tracé. Peu après, la gare de Bretteville, située au-delà du bourg, surplombe la plage. Puis la ligne redescend doucement jusqu'au niveau de la plage, avant d'entamer une longue rampe la menant à la halte de Maupertus. Immédiatement à la sortie de cette halte, se trouve le Rocher du Grand Castel. Il s'agit ici d'une des sections les plus spectaculaire du petit train du Val de Saire. Le rocher est percé à la dynamite, et l'on y établit une tranchée étroite, à la sortie de laquelle, la voie se retrouve en surplomb de l'Anse du Brick. C'est un endroit magnifique ! À la pointe du Brick, une grotte est creusée dans la roche afin d'en tirer du remblai. Par une longue courbe à gauche, la ligne forme alors un Fer à Cheval autour de la plage du Brick, très prisée des Cherbourgeois. La voie fait alors une courbe serrée vers la droite et attaque la longue rampe la menant jusqu'en gare de gare de Fermanville. Juste après, située au lieu-dit du Montereire, le « Tue-Vaques » traverse la vallée des Moulins qu'il franchit à l'aide du remarquable Viaduc de Fantosme, en maçonnerie de 20 arches de 10 m d'ouverture en plein cintre, long de 242,40 mètres et haut de 32, représentant pas moins de 7 000 m3 de pierres taillées, après quoi il fait une halte à Carneville-Théville, au hameau du Moulin. Poursuivant son ascension, la voie va alors atteindre son point culminant à l'altitude de + 77 m au-dessus du niveau de la mer, au passage à niveau précédant la gare de St-Pierre-Eglise.

La ligne contourne ensuite par le nord le château et le bourg de Saint-Pierre-Église. La gare se situe rue du maréchal Leclerc. La gare suivante est Varouville-Réthoville implantée à quelques dizaines de mètres de l'église du village. Les derniers arrêts avant Barfleur se situent relativement en dehors des villages : la gare de Néville est isolée sur la RD154 et deux maisons sur la RD125 forment l'environnement de la gare de Tocqueville-Gouberville. Passée cette station, la ligne est quasiment en ligne droite jusqu'à l'entrée de Barfleur. Elle traverse alors un paysage de landes et de marais, qui lui vaudront bien des désagréments lors d'hivers rudes et des grandes marées. Vient ensuite La Halte de Rauville et après une courbe à droite, la seule remarquable entre Tocqueville et Barfleur, on parvient à La Gare de Gatteville-le-Phare. C'était là le centre névralgique du Tue-Vâques entre Cherbourg et Barfleur. On y trouvait le dépôt, titulaire des 5 locomotives Weidknecht de type 030T, appartenant à la compagnie CFM ainsi que les 19 voitures pour les voyageurs, 5 Fourgons à bagages, 36 wagons à marchandises et de l'unique wagon-grue. On y trouvait aussi avant 1926, la Direction du Réseau. La raison en est qu'à Barfleur, la ligne CFM s'arrêtait à sa jonction avec la voie CFD sur le port. Il n'y avait pas de gare CFM, ces derniers utilisant par convention, les installations de la Compagnie des CF Départementaux. 1000 nm avant d'arriver sur le port de Barfleur, le Tue-Vâques marque" un dernier arrêt à la halte de Quénanville. L'entrée dans le bourg de Barfleur se fait curieusement à la manière d'un Tramway. La voie CFM emprunte en chaussée la rue des écoles, longe le port sur lequel une voie est embranchée et termine ici son parcours propre, puisqu'ensuite, elle utilise la voie des CFD pour aboutir à la gare CFD de Barfleur.

À Barfleur, où l'on entre sur les terres des CFD, la ligne retrouve la desserte portuaire et la gare, déjà terminus de la ligne Valognes - Barfleur depuis 1886. La gare de Barfleur était située au sud du port, dans le quartier actuel de la Cité, à proximité de l'hôtel Moderne.

Entre Barfleur et Saint-Vaast, le tracé de la ligne est plus difficile à retrouver, en raison des remembrements. Quittant la commune par le Sud, elle rejoint la gare de Montfarville en passant par le lieu-dit des Roches. La gare de Montfarville, tout comme celle de Morsaline et Réville est d'un type particulier propre au Réseau CFD de la Manche. C'est aussi à cet endroit que le Tue-Vâques croise à niveau une première fois, le GC14 (actuelle RD 902). Peu après, à La Madelaine la voie ferrée effectue une large boucle à gauche, vers l'ouest , pour desservir la gare de Valcanville-Anneville au lieu-dit La Gare, sur la RD335, avant de revenir vers le bourg d'Anneville-en-Saire, où la voie croise à nouveau et de niveau, le GC 14, reliant Barfleur à Quettehou. A cet endroit, les CFD établirent une halte, Anneville-Bourg, en raison de l'éloignement de la gare officielle de Valcanville-Anneville. La ligne s'en va ensuite vers Réville se termine à Saint-Vaast-la-Hougue. Arrivant du nord par l'Ouest de la commune, elle rejoint la gare en cul de sac située au Sud, par une large courbe à gauche. De nos nos jours, la Rue Victor Grignard, suivie de la rue du 8-mai ont pris place sur l'ancienne plateforme ferroviaire dont elles ont gardé l'exacte courbure. Le carrefour où ces rues se font suite, et croise celle du Maréchal Foch, est en fait l'endroit exact où se situait le passage à niveau par lequel le Tue-Vâque croisait le GC1 (Actuel RD 1) Valognes - Saint-Vaast-la-Hougue.

Le « Tue-Vaques » permet de traverser les différents paysages du Val de Saire. De Tourlaville à Fermanville, la ligne suit la côte rocheuse de la rade de Cherbourg. De Fermanville à Saint-Pierre-Église, le train traverse la forêt et la vallée des Moulins. Entre Saint-Pierre et Saint-Vaast, cultures maraîchères et élevage se succèdent. Le tracé de la ligne constitue aujourd'hui pour sa majeure partie des chemins ruraux et forestiers, que l'on peut aisément parcourir à VTT. Sur la Côte Nord, le département de la Manche a aménagé une route touristique en lieu et place de la voie ferrée sur la partie la plus pittoresque de Fermanville au Becquet (Tourlaville).

Gares desservies

Voir schéma de ligne.

Matériel

  • 5 locomotives Weidknecht 030T
  • 19 voitures à voyageurs et 5 fourgons à bagages
  • 36 wagons de marchandises

À la fin de la période, la ligne utilise des autorails Verney.

Voir aussi

Bibliographie


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Ligne de Cherbourg à Barfleur de Wikipédia en français (auteurs)

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