Histoire des Juifs à Constantine

Histoire des Juifs à Constantine

Les Juifs de Constantine habitaient principalement dans les quartiers juifs aux environs de la Médersa tels que la rue Grand, la rue de France, la rue Thiers, la rue 26e de ligne, la rue Chevalier, la rue des Moyens, l’avenue Forcioli, le quartier du Charah (Kasharah)[réf. nécessaire].

L'avant-dernier bey constantinois, Salah Bey (1771-1792), embellit la ville, fit réparer ses ponts et remit de l'ordre dans son administration. Il crée le ghetto pour les juifs[réf. nécessaire]. Une partie lui est consacrée dans l'article Constantine (Algérie) (partie "personnalités de la ville").

Sommaire

Chronologie

Avant la colonisation française

Suite à la prise de Jerusalem par Titus, en 70, des Juifs arrivent à Constantine[1]. La présence de Juifs est incontestable ici et à Sétif dès avant la conquête romaine du II e siècle[2].Des épitaphes en latin datant des premiers siècles de l'ère commune sont attestées[3],[4].

Pendant la colonisation française

1837 Arrivée des Français : les autres communautés juives comme celle d'Alger, probablement plus récemment arrivées en Algérie, accueillent favorablement les Français[évasif][réf. nécessaire]. A Constantine la communauté est formée de Sépharades ou de Juifs Tochavims (indigènes). Ils se battent au côté des Musulmans contre l'envahisseur Français[5],[6]. Des inspecteurs de l'Alliance Israélite Universelle (AIU) dressent un sombre tableau moral et matériel des Juifs de Constantine, malgré un boom démographique : 3 496 juifs en 1849 et 7 186 en 1896. En 1936, le Grand Rabbin Maurice Eisenbeth estime, que 90 % de la population vit dans la pauvreté, la majorité des familles vit dans une seule pièce. Sur les 127 débits de boisson de Constantine. 48 sont à clientèle juive dont 28 rue de France, la principale artère du ghetto, entretenant oisiveté et misère". Les terres de colonisation qui auraient pu diminuer le chômage sont interdites aux Juifs qui de plus n'ont pas de tradition paysanne, habitués uniquement aux conditions citadines. Il n'y a que 3 juifs agriculteurs à Constantine. En revanche, il y a de nombreux ateliers de couture. D'après les registres d'état civil, les juifs sont très nombreux à être tailleurs d'habits, les femmes sont couturières[7].

1845/1850 : Demandes de naturalisation française par certains juifs algériens[évasif]. Les Juifs renoncent aux tribunaux rabbiniques, s’il y a prise de la nationalité française. Il apparaît dans la communauté la volonté d’égalité juridique et de sortie du statut du dhimmi[réf. nécessaire]. 1870: La petite bourgeoisie et les commerçants quittent le ghetto, comme dans le reste du pays[réf. nécessaire]. Le Décret Crémieux du 24 octobre 1870 naturalise tous les Juifs d’Algérie.

1928 : La loi Loucheur et la construction des Habitations à Bon Marché (H.B.M.) va permettre petit à petit aux fonctionnaires et aux les petits employés juifs d'abandonner le ghetto. L’immense majorité constituant la masse pauvre, reste elle dans ce ghetto[évasif].

5 août 1934 : Le climat entre juifs et musulmans n'étant pas parfait, des émeutes anti-juifs éclatent lorsqu'un juif nommé khalifa urine sur le mur de la mosquée "el akhdar" provoquant une colère de la communauté musulmane déjà nourrie par le changement du comportement des juifs d'Algérie depuis leur naturalisation par l'état Crémieux

1940/50 : Apparition d’une fraction importante de la communauté juive dans la fonction publique. Les Juifs votent beaucoup à gauche et sont à la SFIO, au front populaire, aux syndicats enseignants, au parti communiste à partir de 35/36[réf. nécessaire]. Plus tard[Quand ?], vers 1945/50, certains accèdent à la franc-maçonnerie[réf. nécessaire]. Petit à petit, ils vont abandonner leur statut de petits commerçants, vendeurs de tissus, épiciers, artisans, brocanteurs et autres[évasif].

Le 20 octobre 1943, le décret Crémieux est abrogé par le régime de Vichy. Les Juifs ne vont retrouver leur statut de citoyen français que vers 1944/45 et, sur le plan social, qu’en 1945/50. La séparation d’avec la communauté musulmane s’accentue. La mixité existe malgré tout dans le parler arabe, la musique , la pratique culinaire[6].

20 août 1955 : bombes rue Caraman, au cinéma ABC et mort du neveu de Ferhat Abbas.

12 mai 1956 : défense du quartier juif à la fin du ramadan par une cellule du Mossad[8].

19 mai 1956 : attentat dans un café juif rue des Cigognes.

2 mai 1957 : attentat à la grenade au marché Négrier. On assiste au départ des premiers Juifs, qui vont déménager vers les quartiers européens de Saint-Jean.

22 juin 1961 : assassinat par le FLN, place Négrier, de Raymond Leyris (Cheikh Raymond), chanteur musicien de Malouf, éminnement populaire dans la communauté juive et musulmane. Ce fut le signal déclencheur du deuxième départ des Juifs de Constantine vers la métropole.

Mars 1962-juin 1962 : trois mois après les Accords d’Évian du 19 mars 1962 , les ¾ de la communauté juive vont quitter la ville.

27 mai 1962 : la communauté israélite de Constantine décide de quitter l'Algérie. La majorité s'exile en France métropolitaine[9].

Après l'indépendance

1967 : le reste de la communauté part après la Guerre des six jours.

Notes et références

  1. Joelle Allouche, Doris Bensimon, Les Juifs d'Algérie, Paris, Stavit/Cerf, 1989
  2. Richard Ayoun , Bernard Cohen, Les Juifs d'Algérie,p.27, Paris,JC Lattès, 1982
  3. en, David Corcos, Constantine,Jewish Virtual Library
  4. en, Isidore Singer, Isaac Broydé, Constantine, Jewish Encyclopedia
  5. (fr)Une famille juive de Constantine, LE MONDE sur www.mafhoum.com, 06.07.2004. Consulté le 13 novembre 2010.
  6. a et b Les communautés juives de l'Est algérien de 1865 à 1906 Par Robert Attal
  7. Maurice Eisenbeth, Les Juifs de l'Afrique du Nord, Démographie et Onomastique, Alger,pp.44-47,1936 et Cercle de Généalogie Juive, Paris 2000
  8. (fr)Comment le Mossad a armé des juifs de Constantine en 1956 sur ffs1963.unblog.fr. Consulté le 13 novembre 2010.
  9. (fr)Mai 1962 sur guerredalgerie.pagesperso-orange.fr. Consulté le 13 novembre 2010.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Robert Attal, Les émeutes de Constantine - 5 août 1934, Ed. Romillat (Terra Hébraïca), Août 2002

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Histoire des Juifs à Constantine de Wikipédia en français (auteurs)

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