- Jean III Baillet
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Jean III Baillet est un clerc, Conseiller près de la Cour des Aides et Conseiller au Parlement. Évêque d'Auxerre, dans l'Yonne de 1477 à sa mort le 10 novembre 1513, à Auxerre.
Sommaire
Biographie
Fils de Jean II Baillet, Sgr de Sceaux, maître des requêtes ordinaire de l'Hôtel des rois Charles VII, et Louis XI, Conseiller au Parlement de Paris, Conseiller de Louis XI rapporteur de la Chancellerie et de Nicole de Fresnes, alias Gillette ou Colette (?-18/01/1464). Il a pour frères et sœurs :
- Thibault Baillet, dit « Le Bon Président », chevalier Sgr de Sceaux, conseiller au Parlement, Grand Rapporteur de la Grande Chancellerie, époux en 1re noces de Jeanne Le Viste et en 2e noces de Jeanne d'Aunoy
- Pierre Baillet, Sgr de Villiers-les-Rigault, sans alliance.
- Anne Baillet, abbesse de Abbaye de Saint-Antoine-des-Champs de Paris,
- Marie Baillet, professe Dominicaine, coadjutrice de sa tante Marie Juvénal des Ursins, Prieure du Prieuré Saint-Louis de Poissy.
- Catherine Baillet, religieuse à la ferme de l'Abbaye de Villiers-aux-Nonnains à Cerny, avec des terres à Avrainville et La Norville dépendant de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés
- Catherine Baillet, épouse de Pierre IV L'Orfèvre, Conseiller du roi et maître ordinaire en sa chambre des comptes de Paris, Sgr d'Ermenonville et de Carmoyau
- Geneviève Baillet, épouse de Jean de Loguejoüe, seigneur d'Iverny, conseiller au Parlement
- Jeanne Baillet, Dame de Fresnes, épouse de Aubert Le Viste, Sgr de Tilly, Rapporteur et Correcteur de la Chancellerie de France
- Antoinette Baillet, Dame de Mareuil, Charmentré, Bailleul et des Hautes-Maisons, épouse de Pierre de Vaudétar, Sgr de Pouilly-le-Fort, Vidame de Meaux, Conseiller au Parlement.
- Jeanne Baillet épouse de Jean II Hennequin, Sgr de Lentaiges, Conseiller et avocat du Roi à Troyes
- Odette Baillet, épouse de Robert II Thiboust, Chevalier, Sgr de Bailly, avocat au Parlement, conseiller du roi Avocat-Général au Parlement, Président à mortier.
Famille parisienne d'une longue lignée de conseiller au Parlement, déjà cité en 1347 dans les annales et éloges au Parlement. Il est clerc, conseiller au Parlement en 1462, puis à la cour des aides le 18 novembre 1466, office qu'il résignera au profit de Jacques du Drac le 20 mars 1473 (Z¹a68,f°116,375) Il devient tout d'abord Chanoine de Église Saint-Merri sa paroisse d'origine, à Paris, puis Prébendier à la Cathédrale de Reims en 1465, charge qu'il va résigné au profit de Thomas Dubosc le 28 septembre 1474. Prieur de Saint-Robert d'Andryes au Diocèse d'Auxerre vers 1475. Il abandonne son siège au Parlement de Paris au profit de son beau-frère Pierre de Vaudétar le 3 juin 1748. En 1477, il traite avec Enguerrand Signart, l'évêque d'Auxerre qui résigne son siège en sa faveur moyennant le paiement d'une rente annuelle de mille écus. Cet évêque est lié avec les dominicaines de Poissy ou deux des sœurs de Jean Baillet sont religieuses dont Marie Baillet est la Prieure.
Le 4 mai 1478, le Pape Sixte V lui adresse les bulles de nomination pour l'évêché d'Auxerre, Jean avait donc promis à la chambre apostolique de s'acquitter des sommes dues le même jour et le fit le 13 du mois. Le 3 septembre 1478, il prête serment de fidélité à l'Église de Sens, l'archevêque Tristan Salazar le sacre évêque d'Auxerre ; et il fait son entrée solennelle le 15 septembre 1478, dans sa cathédrale. Mais il ne siégera en paix que lorsque le Parlement aura débouté un prétendant au siège : Jacques Juin, conseiller du roi, président des enquêtes, chanoine et archidiacre de Coutances. C'est peu de temps après son accession qu'il invite le roi Louis XI à lui rendre hommage pour le Comté de cette ville, cérémonie à laquelle ce monarque va se soumettre. Le 15 janvier 1480, le comte de Dammartin, Aubine de Chabannes lui rend hommage pour la terre de Toucy. Charles de Lamoignon, lui rend hommage en 1482 pour le fief de la Rivière et Jean de Ferrières, Sgr de Champlemy, pour le fief de Châtel-Censoir et ses dépendances le 13 mars 1484. Les guerres entre Louis XI et Charles le Téméraire, duc de Bourgogne avaient fait souffrir les biens du clergé et les chanoines consentirent une remise sur une partie des sommes à eux dues par l'évêque en acceptant de ne recevoir chaque année, pendant six ans que 80 livres au lieu de 114, à la condition que les chanoines qui avaient des cures ne seraient point tenus d'y résider et ne paieraient aucun droit pour cela et pourraient placer des vicaires pour gouverner ces paroisses et que les officiers de l'évêque ne pourraient exiger de ces vicaires que cinq sous par an à chaque renouvellement d'approbation. L'évêque ne pouvait exiger lors de ses visites dans les cures des chanoines aucun droit de procuration et que le chapitre était dispensé de droit pour héritages situés dans la censive et justice de l'église d'Appoigny.
Marie d'Albret, veuve du comte Charles de Nevers, lui fait hommage le 18 novembre 1485 pour la baronnie de Donzy Le 26 février 1486, le chapitre reconnaissant des bienfaits de Jean Baillet décida à titre de grâce personnelle et particulière de lui consentir cette remise toute sa vie. Ne voulant pas être en reste il embellit sa cathédrale. Jean, duc de Brabant et comte de Nevers lui rend hommage le 16 septembre 1490 pour la terre de Beauche et Edmond de Prie, comte de Dammartin fait de même pour celle de Toucy le 24 août 1505 et le 21 décembre 1510, c'est Laurent doyen du chapitre qui lui rend hommage.Œuvres
Il demeure la majeure partie de son temps au Palais épiscopal dans la chambre haute, contigüe à son cabinet de travail, où sont faits les comptes des seigneuries. C'est aussi dans cette pièce que se trouve le trésor et que l'on entrepose les archives. En 1478, il fait une visite épiscopale à Varzy qu'il renouvellera en 1484, 1490 et 1495 ; A Gien, en 1494, 1507 et 1509 enfin à Cosne-sur-Loire en 1500, dont il a fait rebâtir le Palais épiscopal.
Le 28 juin 1485, il participe au Concile provincial de Sens et y confirme celui tenu 25 ans avant sous Louis de Melun pour la réception des Canons du Concile général de Bâle.
Commanditaire, vers 1500-1505 d'une tapisserie, de 12 tentures de laine et de soie aux coloris chatoyants représentant la vie de Saint-Étienne, patron de la cathédrale d'Auxerre, qui est exposée dans les grande occasions dans le chœur de la cathédrale. Cette œuvre est réalisée par l'atelier de Colyn de Coter, à Bruxelles et fait 45 mètres de long. Aujourd'hui conservée au Musée de Cluny. Il fera également don d'une autre tapisserie représentant la Nativité qu'il va financer avec l'aide de son frère Pierre. Son portrait et celui de Pierre figurent sur cette tenture (inventaire du 18 avril 1569 par Pierre Armand notaire et tabellion royal au bailliage d'Auxerre. Il offrit également plusieurs splendides draps d'or, un grand missel et un reliquaire que l'on nomme le « Joyau » qui pèse 60 marcs et demi.
Il est le premier évêque d'Auxerre à utiliser l'imprimerie qui est toute nouvelle. Il fait imprimer par Pierre Le Rouge, qui est le 5e imprimeur à recevoir privilège du roi Louis XI : un missel et un bréviaire à ses armes, à usage du diocèse en 1483. Le Rouge voyage avec ses presses et c'est à l'occasion de son passage à Chablis qu'il réalise en 1478, un Livre de Bonnes Mœurs que lui avait commandé l'évêque (deux exemplaires à la bibliothèque de Chablis). Par lettres du 19 décembre 1478 qu'il donne à Varzy aux Dominicains d'Auxerre, il approuve la Confrérie des Trépassés en tant qu'« Evêque d'Auxerre pâr la grâce de Dieu et du Saint-siège apostolique ». C'est la première fois qu'un évêque emploie cette formule que l'on ne trouve que dans ses actes en latin. C'est cette année-là qu'eut lieu la construction des voûtes de la nef. Il réalise en 1485 l'union de l'église collégiale de Saint-Laurent à la cure de Gien-le-Vieil et le 6 août 1486 ajoute des indulgences à celles qu'Innocent VIII avait accordées aux personnes qui contribueraient à la reconstruction des bâtiments en ruine de cette collégiale.
Il est le premier dans son diocèse à faire sonner " L'Angélus ", le soir à l'heure ou les braves gens rentrent chez eux. En 1502, il donne la terre de Chivre près de Varzy pour que soit sonné avec la plus grande solennité L'Angélus à la veille de l'Annonciation.
Signataire en octobre 1494 de l'Édit de Plaisance, concernant l'engagement du domaine à hauteur de 120 000 écus afin de payer les frais occasionnés par l'armée d'Italie. Le 28 octobre 1494, il procède à la dédicace de l'église des Minimes et dédia une chapelle de leur cloître sous le vocable de Saint-Suzanne à Gien, institution fondée par Anne de France sœur de Charles VIII.
Le 29 avril 1498, il est à Paris avec cinq autres prélats et assisteront aux obsèques du roi Charles VIII à la Basilique de Saint-Denis
Il a pour secrétaire un poète et écrivain originaire de Paris du nom de Roger de Collerye dit « Roger Bontemps » (?-1536), du nom d'un de ses personnages.
Il fit réaliser le portail Saint-Germain sur la façade nord du transept de l'édifice, près du Palais Épiscopal qui donne aujourd'hui aux appartements du Préfet. Les sculptures de ce portail semble avoir été faites par Jehan Blondel, François Faulconnier, Antoine Cas. La porte haute fut murée après le déplacement de la porte par Jean Baillet. Cette porte permettait l'accès des appartements du prélat à la cathédrale et elle était timbrée de ses armes. Il brille plus par son goût du luxe et sa générosité que par son travail de pasteur. Il fait réaliser la tour méridionale du grand portail et en 1500 débuta la construction de la tour septentrionale qui ne sera achevée qu'en 1525 sous l'épiscopat de François de Dinteville 1er (évêque de 1513 à 1530). Toujours en 1500, il reçut du Pape Alexandre VI, des bulles pour la maison des Clarisses de Gien dont la fondatrice Anne de Bourbon et son époux Pierre de Bourbon, duc du Bourbonnais et d'Auvergne furent convoqués à la dédicace de leur église le 29 août 1503.
Jean Baillet en 1501, rédige et approuve les statuts de la Confrérerie de la Trinité fondée par Hugues de Boulangiers, Abbé de Saint-Père. Il vérifia également les reliques de Saint-Cot en l'église de Saint-Bris et s'occupa des établissements religieux de la ville de Gien.
Crespin Prévost, son official, le représente dans la procédure de la rédaction des Coutumes d'Auxerre auprès de Dany Blanchet licencié ès lois, lieutenant général du bailli d'Auxerre qui a reçu lettres patentes du roi Louis XII en date du 2 avril 1506 pour réaliser cette nouvelle rédaction dont le procès-verbal est signé le 8 septembre 1507
En 1510 il ne participe pas à l'Assemblée gallicane de Tours, pas plus qu'au Concile de Pise en 1511.
Il ne laissera ni testament spirituel, ni traité. Il s'éteint muni des derniers sacrements le 10 novembre 1513 à Auxerre. Il semble avoir été inhumé à Auxerre, dans la cathédrale derrière le chœur, dans la chapelle de Saint-Alexandre ou reposait déjà son frère Pierre Baillet, Sgr de Villiers-les-Rigault, décédé à Auxerre sans postérité. Mais une épitaphe dans la chapelle de ses ancêtres à Paris semble indiqué qu'il y aurait été inhumé. Le 25 mai 1500, les marguilliers laïcs de l'église Saint-Merri de Paris, cèdent une partie du cimetière de la paroisse à Thibault Baillet afin qu'il puisse y faire construire une chapelle pour suivre la messe et faire inhumer les siens[1]. Ce qui pourrait laisser supposer que son frère l'évêque ait pu y être déposé. Quelques détails sur son trépas sont donnés dans le Bulletin de la Société des sciences de l'Yonne, t. II, page 458.
Armoiries
« D'azur, à une bande d'argent, accompagnée de deux amphistères d'or »
Bibliographie
- Annaïg Chatain, « Les arts figurés miroir des prélats », dans L'artiste et le clerc, commandes artistiques des grands ecclésiastiques à la fin du Moyen-Âge sous la direction de Fabienne Joubert dans les Cultures et civilisations médiévales, n°36, PU Pris-Sorbonne, 2006, 415p. (ISBN 2-84050-438-3)
- Edouard Maugis, Histoire du Parlement de Paris de l'avènement des rois Valois à la mort d'Henri IV, Paris, 1913-1916, t.II, p.116
- François Banchard, Les Présidents au mortier du Parlement de Paris, Paris, 1647
- François Blanchard, Les généalogies des maîtres des requêtes ordinaires de l'hôtel du roi à Paris, 1670
- A. Mirot, « La famille Baillet », Bulletin de la Ste Nationale des Antiquaires de France 1943-1944.
- Prévost & A. Mirot, Notices dans Dictionnaire de biographie française, col 1265-1283
- M. Harsger, Recherche sur le personnel du conseil du roi sous Charles VIII et Louis XII, thèse de doctorat, 1972, Paris Sorbonne, t.1
- Cabinet d'Hozier, 23, 523, fol4v°-5v°, Dossiers bleus 51 diverses généalogies.
- Jean Favier, Nouvelle histoire de Paris au XVe siècle de 1380-1500, Diffusion Hachette, 1974
- Françoise Autrand, Naissance d'un grand corps de l'Etat; les gens du Parlement de Paris 1345-1454, Paris, 1981, Publication de la Sorbonne, 1995, 450 p.
- Geneviève Souchal, Précisions historiques sur l'histoire de Saint-Etienne d'Auxerre et la famille parisienne des Baillet (v 1500), éd. Arles Textiles, 1986, p.11-63 et précisément p.24-32
- Vincent Tabbagh, Jean III Baillet, un magistrat devenu pasteur
- Abbé Eugène Chartraire (1862-1935), chanoine publie le Cartulaire du Chapître de Sens, éd. Duchemin, Sens, 1904
- Pierre Desportes, Fasti ecclesia gallicanae, t.III le diocèse de Reims Turnhaut-Paris, 1998, n°219, p.353
- Juliette Didierjean et Patrice Walhlen, L'ancien Palais des évêques d'Auxerre et son quartier, éd. de l'Armançon, Auxerre, 1999, p.36
- Félix Aubert, Histoire du Parlement de Paris de l'origine à François 1er, Paris, 1894, t.I (2 vol.)
- René Louis et Charles Porée, Le Domaine de Régennes et Appoigny, histoire d'une seigneurie des Evêques d'Auxerre du Ve siècle à la Révolution, Paris -Auxerre, 1939, p.109-116
- Constant Baloche, Eglise Saint-Merry de Paris, histoire de la paroisse et de la collégiale, Paris chez H. Oudin, 1912, t.I, 2 vol., 16 gravures, in-8°
- Georges Viole Dom, Mémoires sur l'histoire du diocèse d'Auxerre, t.I, vers 1640 (Auxerre BMms, 151G,154G,155G,157G.)
- Histoire des évêques d'Auxerre jusqu'à Piere du Broc (1640-1671), dignitaires du chapître, collégiales du diocèse, églises et chapelles de la ville d'Auxerre, Auxerre BM, ms156 Jean Baillet P430-432
- Jean Lebeuf, Histoire de la prise d'Auxerre par les huguenots et la délivrance de la même ville, les années 1567-1568, Auxerre 1723PJP XXXIX
- Jean Lebeuf, Mémoires concernant l'histoire civile et ecclésiastique d'Auxerre et son ancien diocèse, addition et annotation de Challe et Quantin Auxerre, t.II, 1851, p.90-103
- Claude Bardinet, Le Palais Épiscopal de Cosne-sur-Loire et les difficultés de sa restauration " sites et monuments 175-2001, 3 figures, pei24 revue de la S.P.P.E.F
- Gallia Christiana, t.XII, de Provinciis genonensi et Tarentasiensi, Paris, 1770 col 331-332
- Eugène Chartraire, Chanoine, Jean Baillet, Dictionnaire d'histoire et géographie ecclésiastique, t.VI, Letouzey et Ané, 1932, col 255-257
- Max Quantin, « Inventaire du Trésor de la Cathédrale d'Auxerre en 1531 », in Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles de l'Yonne, 1887, imp. par Georges Rouillé (texte en ligne)
- François Molard (1845-1897), « Histoire de l'ancien Trésor de la Cathédrale d'Auxerre », dans Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles de l'Yonne, n°46, 1892, p.154-161
- Bourdot de Richebourg, chez Claude Robustel, Paris, 1724, 4 vol., in-folio.
Références
- Arch nat, 3AP8,40 106 fol36
Article connexe
Références, notes
- Archives départementales de l'Yonne pour ses visites pastorales : G 1636 en 1479, 1482, 1485.
- Archives départementales de l'Yonne, Inventaire du Trésor : G 1824
Liens externes
- [1] Cathédrale d'Auxerre
- [2] Jean Baillet
- [3] Ministère de la Culture base Joconde
- [4] Palais Episcopal de Cosne-sur-Loire
- [5] ] Inventaire du Trésor de la Cathédrale d'Auxerre
- [6] Jean Baillet
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