- Jawa (entreprise)
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Jawa est une marque tchécoslovaque de motocyclettes créée en 1929. Son nom provient de la fusion de l'atelier de mécanique Janeček (du nom de son fondateur, l'ingénieur František Janeček) et de la division « motos » de Wanderer[1].
La production sous le régime communiste se confond avec celle de l'usine Česká Zbrojovka (CZ) à Strakonice, deux usines à l'origine bien distinctes dont les chemins vont se croiser pour un destin commun. Jawa en était le haut de gamme (en résumé les monocylindres étaient des CZ, les bicylindres des Jawa).
Sommaire
Histoire
C'est en 1919 que la fabrique d'armes Česká Zbrojovka, implantée à Pilsen puis par la suite à Strakonice, commence son activité. Elle se diversifiera rapidement, dès 1920, en commençant à produire des bicyclettes, puis des moteurs adaptables.
1930 voit l'apparition de la première moto CZ, une 60 cm³ dont le moteur est situé sur le moyeu de la roue avant. Le premier grand succès de CZ date de 1932 avec un cyclo dont le moteur est cette fois placé dans le cadre. La première vraie moto suivra rapidement, en 1935 : un moteur deux-temps de 150 cm³, suivi ensuite d'un 175 cm³, dotés de la double sortie d'échappement qui caractérisera les CZ jusqu'en 1966.
En 1937, CZ commence à produire une moto de grosse cylindrée (pour l'époque) : une 500 cm³ bicylindres deux-temps.
En 1928, František Janeček, brilllant ingénieur, est à la tête d'une petite usine d'armement, mais ses débouchés sont limités, il lui faut se diversifier. Après avoir envisagé plusieurs solutions, il se décide pour la moto, avec la construction sous licence de la 500 Wanderer d'origine allemande. Ce sera un échec commercial mais l'année suivante est créée Jawa, association de JAneček et WAnderer.
En 1932, l'usine passe alors à la fabrication de motos de petite cylindrée, équipées d'un 175 cm³ Villiers d'origine anglaise, qui connaitra un franc succès. La gamme s'étoffe ensuite, du 98 cm³ deux-temps au 350 cm³ quatre-temps culbuté.
En 1939, l'Allemagne envahit le pays, mais les études d'une 250 deux-temps sont menées en cachette. Janecek ne la verra jamais entrer en production, puisqu'il décède en 1941.
En 1948, les industries tchèques sont nationalisées. Les réseaux de vente de CZ et de Jawa fusionnent. C'est alors que la production des petites cylindrées est dévolue à CZ et celle des grosses, à partir de 250 cm³, à Jawa, qui pourra immédiatement produire son bicylindre deux-temps, qui restera longtemps inchangé, à quelques détails près.
CZ autant que Jawa tenteront de diversifier leur production. Le premier avec le scooter Čezeta (en), à partir de 1940, équipé à l'origine d'un moteur deux-temps de 98 cm³ qui sera porté à 125 cm³ après guerre, puis à 175 cm³ en 1957. Doté d'une coque autoporteuse, le Čezeta ne rencontra cependant jamais le succès, en partie en raison de son esthétique jugée austère, mais surtout de son poids excessif.
En 1954, une gamme de cyclomoteurs de 50 cm³ est également lancée avec le Jawa 50 Pionýr (type 550). C'est un cyclomoteur innovant pour l'époque avec un moteur 2-temps, une boîte trois vitesses, et une suspension arrière qui était une première : la fourche arrière était suspendue avec un seul ressort. Le Jawa 50 sera modernisé en 1958 avec le Jawa type 555 et un capotage plus complet, puis en 1962 avec les Jawa 05, Jawa 20, Jawa 21 Sport et Jawa 23 Mustang en 1967. Ces modèles de petite cylindrée étaient très appréciés car ils étaient bon marché et très polyvalents. Comme il était difficile d'acheter une voiture pendant le régime communiste, la Jawa 50 a beaucoup de succès auprès des populations tchécoslovaque, polonaise, et hongroise. Ces cyclomoteurs seront aussi exportés vers l'Europe occidentale et aux États-Unis. La production des Jawa 50 se poursuivra jusqu'au début des années 1970[2].
En 1958, le cyclomoteur Jawetta, lui aussi équipé d'un 50 cm³ horizontal sera décliné en de nombreuses versions, y compris sportives[3]. La concurrence étant trop importante, ces cyclomoteurs ne furent que très peu distribués en Europe occidentale.
Depuis 2007, Jawa fabrique une 250 qui s'appelle Jawa 250 Travel, "Type 597", elle est équipée d'un bi-cylindre parallèle (vertical) 4 temps à arbre à came en tête d'une puissance de 13 kW, elle répond aux normes Euro 3 et est équipée d'un frein à disque à l'avant de 320 mm avec étrier 2 pistons plus que suffisant pour arrêter les 144 kg (tout pleins fait) de cette plume de la route.
Compétition
Bien que très conventionnelles en ce qui concerne les modèles routiers, les Jawa et les CZ ont un palmarès de compétition époustouflant.
Vitesse moto
Jawa brillait particulièrement dans en courses de vitesse. Les premiers résultats de Jawa sont enregistrés au Bol D'or avec une bicylindre 350 cm³ deux-temps dérivée des motos de route, qui y remporte une victoire de classe de 1949 à 1953 et triomphera au général en 1955 devant une Norton Manx. Jawa s'imposa ensuite comme une marque très compétitive, notamment avec la Jawa Z15 DOHC quatre-temps (1955 à 1968).
À la fin des années 1960 l'usine s'attaqua aux épreuves de vitesse avec une gamme de moteurs deux-temps plus puissants, d'abord monocylindres, puis bicylindres et quadricylindres. Les monocylindres 350 GP deux-temps étaient dérivés des motos de tout-terrain et étaient surtout réputés pour leur manque de souplesse et leur tendance à serrer. L'usine continua à les faire courir après la sortie des multicylindres aux mains de pilotes de moindre importance comme le Français Michel Hervé (qui a conservé la sienne dans son salon) car elles avaient un rapport poids-puissance très compétitif (50 chevaux pour 90 kg).
En 1966 fut lancé une 125 de Grand Prix, la type 670 , équipée d'un bicylindre en « V » horizontal, moteur deux-temps refroidi par air qui délivrait la puissance non négligeable de 27 ch à 14 000 tr/min pour un poids de 83 kg seulement. Puis, en 1968, ce fut la formidable et trop avant-gardiste Jawa 350 V4 type 673 pilotée par les champions Jack Findlay, Silvio Grassetti et « Little Bill » Ivy (qui se tuera à son guidon en juillet 1969)[4]. CZ avait développé en parallèle une 350 V4 quatre-temps, la CZ V4 type 860 qui ne traversa jamais le rideau de fer.
Moto-cross
En 1960 commence l'aventure du moto-cross, avec la 250 deux-temps à deux échappements, surnommée « bitube ». Après des débuts moyens, les pilotes tchèques Valek et Zemen seront rejoints par le jeune prodige Belge, Joël Robert qui remporte le titre suprême en 1964. Titre qui sera suivi par un deuxième en 1965 avec le Russe Arbekov comme pilote.
En 1964, une 360 cm³ sera dérivée de la 250 cm³ afin de s'attaquer à la catégorie reine. Un deux-temps s'opposant aux gros mono-cylindres anglais, culbuté pour la plupart, c'était une véritable révolution. Elle sèmera d'emblée la panique dans les rangs des lourds quatre-temps. Dès 1965, Paul Friedrichs et Rolf Tibblin, équipés de cette 360 se classent 2e et 3e du championnat du monde, derrière la BSA de Jeff Smith. Ce sera la dernière fois - avant longtemps - qu'un quatre-temps montera sur la plus haute marche du podium. À partir de 1966, cette « bitube » sera remplacée par un modèle plus classique, avec une seule sortie d'échappement, réputée plus pointue mais plus légère que sa devancière, elle dominera sa catégorie pendant deux années encore.
Autres disciplines
En 500 cm³ et au-delà, les moteurs Jawa à simple arbre à cames en tête fonctionnant au méthanol ont marqué le speedway, le grasstrack (en), ou la moto sur glace de leur empreinte, avec une architecture quasiment invariable de leur origine à nos jours, où ils continuent à être produits.
Notes et références
- (en) The History of JAWA-CZ... - West Coast Motorcycles
- (en) 1955 - Start of production of JAWA 50 Pionýr motorcycle - Jawa Club
- (en) 1958 - Start of production of JAWA 50 Jawetta mopeds - Jawa Club
- Continental Circus, pilotée par Bill Ivy à Assen le 28 juin 1969 et à 1 h 23 min 01 s pilotée par Jack Findlay La type 673 est visible à 26 min 15 s du film
Annexes
Lien externe
- (en) (cs) Site officiel
Catégorie :- Constructeur motocycle tchécoslovaque
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