- Histoire du renseignement français
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Cet article traite de l'histoire du renseignement en France, et des services de renseignement français.
Article connexe : Histoire militaire de la France.Sommaire
Antiquité
Bibliographie :
- Rose Mary Sheldon, Renseignement et espionnage dans la Rome antique, Les Belles Lettres, 2009, 528 p.
Moyen Âge
Les services secrets chez les Normands
Les sources rapportent que les Normands employèrent en plusieurs occasions des méthodes assimilables à l'espionnage et à la désinformation.
Bibliographie :
- Jean Deuve, Les Services secrets normands (le renseignement au Moyen Âge), Condé-sur-Noireau, 1990.
Chrétienté et Islam
Les relations entre l'Occident chrétien et l'Orient musulman par le biais des pèlerinages à Jérusalem furent fréquemment marquées par des soupçons d'espionnage envers les pèlerins.
En 720, Willibald prêtre anglo-saxon en pèlerinage en Terre sainte se fait arrêter à Homs sous accusation d'espionnage.
En 865, Bernard, un moine breton également parti en Terre sainte est également étroitement surveillé par les autorités musulmanes. En 1217, maître Thietmar, frère mineur de Westphalie, subit à son tour des contrôles et la captivité. En 1323, Symon Semeonis, un frère mineur irlandais est également suspecté d'espionnage.
En dehors de ces simples affaires de suspicion, il y eut effectivement des Occidentaux à voyager en territoire musulman pour recueillir des informations en vue d'organiser de nouvelles croisades. Ainsi dans la première moitié du XVe siècle, Emmanuel Piloti, traverse différents territoires de l'Islam (Égypte, Palestine, etc.) et à son retour adresse à son maître Philippe le Bon, duc de Bourgogne — qui en février 1454, s'était engagé par les Vœux du faisan à partir en croisade — un traité intitulé Traité sur le passage en Terre sainte et selon le propre aveu de son éditrice en 1997, son titre devrait être corrigé en Traité d’Emmanuel Piloti sur l’Égypte et les moyens de conquérir la Terre sainte.Bibliographie :
- Christiane Deluz, « Pèlerin ou espion ? Les difficultés des pèlerins avec les autorités musulmanes au Moyen Âge », dans L’image du pèlerin au Moyen Âge et sous l’Ancien Régime, p. 55-63.
- Emmanuel Piloti, Danielle Régnier-Bolher (éditrice), « Traité sur le passage en Terre sainte », dans Croisades et Pèlerinages, Laffont, 1997, p. 1233-1278.
- « Les services secrets au Moyen-Age », Les Archives des Temps médiévaux, n° 28, avril 2007.
Entre France et Angleterre
La guerre de Cent Ans
Les conflits entre les Capétiens et Plantagenêt, notamment la guerre de Cent Ans, furent des périodes d'emploi fréquent d'observateurs, souvent des gens du cru stipendiés et qualifiés dans les sources d'« espié ». Philippe Anglais au XIVe siècle.
Charles de Blois, assiégeant Quimper, fut espionné au profit des Anglais par une pauvresse à laquelle pourtant il avait offert des aumônes.
Dans les années 1425-1429, le duc de Bretagne dispose d'un espion chez son allié anglais, à Londres. Son réseau était, semble-t-il, dirigé par le sire du Juch en plusieurs occasions ambassadeur de Bretagne en Angleterre.
Dans les années 1430 et 1440 les Anglais emploient différents habitants du Cotentin pour surveiller les mouvements de troupes françaises.
Bibliographie :
- Philippe Contamine, Azincourt, Paris, Juillard, 1964, p. 139-140.
- Jean-Christophe Cassard, Charles de Blois, CRBC, Brest, p. 113.
- R. A. Griffiths, « Un espion breton à Londres, 1425-1429 », dans Annales de Bretagne, 1979, p. 399-403.
- M. Lantier, Cent cinquante textes sur la guerre de Cent Ans dans le bailliage de Cotentin, 1978, p. 125.
- G. A. Knowlson, Jean V, duc de Bretagne, et l’Angleterre, 1399-1449, Rennes, 1964, p. 122.
Les toiles de l’« Universelle aragne »
C'est avec Louis XI de France que se développent réellement l'espionnage et l'action subversive : refusant systématiquement la confrontation militaire avec son ennemi Charles le Téméraire plus fort que lui, il l'emportera finalement en lui suscitant sans fin des ennemis, de la révolte de Liège en 1468 (provoquée par des agents français, et dont Louis XI devra publiquement soutenir la répression par Charles) jusqu'à la guerre déclarée à Charles par la Confédération des cantons suisses en 1474, encouragée et financée par Louis XI, guerre où Charles et l'état bourguignon périront[1].
Époque moderne
Au XVIIIe siècle, le prince de Conti dirige un service de renseignements appelé le « Secret du Roi » dont l'un des agents les plus célèbres est le chevalier d'Éon, transformiste de talent.
Articles détaillés : Cabinet noir et Secret du Roi.Bibliographie :
- J. W. Thompson et S. K. Padover, La Diplomatie secrète. L'espionnage politique en Europe de 1500 à 1815, Paris, Payot, 1938.
- Sylvain Fortin, Stratèges, diplomates et espions : la politique étrangère franco-indienne, 1667-1701, Sillery (Québec), Septentrion, 2002, ISBN 2-89448-334-1
- Olivier Blanc, Les espions de la Révolution et de l'Empire, Paris, Perrin, 1995, 374 p. Première étude largement basée sur des archives diplomatiques françaises et étrangères - notamment anglaises, espagnoles et suisses - retraçant l'histoire des services secrets français depuis la Révolution jusqu'à la fin du Consulat et le début de l'Empire. ISBN 2-262-01116-8
Révolution française
Le Comité de sûreté générale, créé par la Convention le 2 octobre 1792 lors de la Révolution Française, reçut et encouragea les dénonciations. Il établit des dossiers contre des hommes politiques et les transmit au Ministère Public. Il recruta des « espions », appelés des « mouches », et particulièrement des indicateurs de prison comme Jean-Baptiste Dubois dit Dossonville, Louis-Guillaume Armand et Louis-François de Ferrières-Sauvebeuf. Il monta toutes les grandes "affaires" politiques de l’époque, notamment les amalgames tels que les procès des Girondins, celui des Hébertistes ou Exagérés, celui des Dantonistes ou Modérés et celui dit des "chemises rouges".
Empire napoléonien
Méhée de Latouche, Galon-Boyer, Mme de Bonneuil, Mme de Rochechouart, Sandillaud du Bouchet, tous les ambassadeurs de Napoléon dont Bourrienne, Sémonville, Otto et Beurnonville, le préfet de police Desmarets et son parent le banquier Perrégaux, et surtout Charles-Maurice de Talleyrand et Joseph Fouché eurent à connaître de l'espionnage et du contre-espionnage du Directoire à l'Empire. Charles Louis Schulmeister fut réputé être un agent au service de l'empereur Napoléon Ier[2].
France-Allemagne
Après la guerre franco-prussienne de 1870, les relations entre la France et l'Allemagne sont entremaillées d'accusations d'espionnage, il y eut d'abord l'affaire Schnaebelé en 1887, mais surtout l'affaire Dreyfus en 1894, qui débuta par une affaire d'espionnage.
Cela se poursuit jusqu'à la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle Mata Hari est fusillée pour délit d'espionnage.
La Seconde Guerre mondiale
La guerre froide
Voir aussi
- Service de renseignement français
Notes et références
- André Leguai, « Espions et propagandistes de Louis XI arrêtés à Dijon », Annales de Bourgogne, 1952 (?), p. 50-55.
- ISBN 2-84736-013-1 Abel Douay et Gérard Hertault, Schulmeister, dans les coulisses de la grande armée.
Liens externes
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