Hassan Bousetta

Hassan Bousetta

Hassan Bousetta, né le 13 juillet 1970 à Hasselt est un universitaire et homme politique belge, membre du PS.

Sommaire

Signification du nom de famille Bousetta

La famille Bousetta, dont est issu Hassan Bousetta, serait d'appellation relativement récente. Elle co-existerait avec une lignée de Boucetta plus ancienne[1]. Littéralement, le nom signifie : Père des Six. Communément, on suppose que le premier nommé "Abou Sitta" aurait été le père de six enfants. Mais par extension, Bousetta désigne aussi les sixains, ceux qui naissent avec six doigts. Contrairement à la célèbre lignée des Boucetta de Marrakech, la tradition familiale des Bousetta d'Aït Baâmrane fait remonter l'origine du nom à un grand-oncle qui aurait eu six doigts. Il faut noter que l'orthographe des Bousetta n'est pas uniforme. Les translittérations varient et on peut en trouver notamment les variantes suivantes: Boussetta, Boustta, Boucetta, Abousetta, ou Bousta.

Origines familiales, enfance et jeunesse

Hassan Bousetta est né en Flandre, dans le chef-lieu de la province minière du Limbourg. Prévue pour la fin du mois de juillet 1970 à Liège, sa naissance survient de manière inopinée à l'occasion d'une visite familiale. Ses parents sont installés dans la région liégeoise depuis les années 60. Son père, Mohamed Bousetta (1938-2006), originaire de la région des Aït Baâmrane[2], proche de Sidi Ifni au Sud du Maroc, est arrivé comme travailleur immigré en Belgique en 1964. Il sera rejoint par son épouse Hafida Benjaïd en 1968, elle-même originaire de la région des Beni Arouss au Nord du Maroc, région célèbre pour le culte du saint soufi Abdeslam Ben Mchich Alami. Hassan Bousetta est le deuxième enfant d'une fratrie de quatre garçons. Il grandit quelques années à Nessonvaux avant de déménager à Fraipont en 1974 où il passera l'essentiel de son enfance et de sa jeunesse. Avec ses trois frères, il fréquente l'école communale du village avant de mener des humanités générales à l'Athénée Royal de Chênée (1982-1988). Au Maroc, les attaches familiales sont à Tanger, ville qu'Hassan Bousetta connait et pratique depuis son plus jeune âge.

Situation familiale

Hassan Bousetta vit en famille recomposée à Rocourt. Il a quatre filles : deux belles-filles nées en 1992 et 1995 et deux filles nées en 2001 et 2007, dont l'une issue d'un précédent mariage.

Études

Hassan Bousetta est titulaire d'un Doctorat (Belgique) en Sciences Politiques et Sociales de la (KUB). Il y a défendu, en février 2001, une thèse intitulée "Immigration, Post-Immigration Politics and the Political Mobilisation of Ethnic Minorities: A comparative Case-Study of Moroccans in Four European Cities" sous la direction du Professeur Marc Swyngedouw et du Professeur Han Entzinger. Il est également titulaire d'une licence spéciale en gestion des problématiques des pays en voie de développement (ULg), d'une licence en sciences politiques et administration publique (ULg) et d'un diplôme de candidature en sciences politiques et relations internationales (ULB). Son mémoire de licence en sciences politiques s'intitulait "Le Commissariat Royal à la Politique des Immigrés et le monde politique belge" et celui de sa licence spéciale "Politiques publiques européennes d'aide au développement et migrations Sud/Nord".

Parcours académique et professionnel

Hassan Bousetta a commencé son parcours professionnel et académique comme lauréat d'une bourse de recherche Human Capital and Mobility de la Commission européenne. Dans ce cadre, il rejoint, dès octobre 1994, l'Université d'Utrecht aux Pays-Bas et le centre européen de recherches sur les migrations et les relations ethniques (ERCOMER) dirigé par le Professeur anglais Malcolm Cross. Il y entamera sa thèse de doctorat avant de rejoindre le Professeur Marc Swyngedouw à la Katholieke Universiteit Brussel en février 1997 dans le cadre d'un projet de recherche soutenu par le gouvernement flamand. En août 2000, Hassan Bousetta obtient une bourse Colston de l'Institute for Advanced Studies de l'Université de Bristol (septembre-décembre 2000), puis, toujours à Bristol, une bourse postdoctorale Marie Curie de la Commission européenne (janvier 2001-février 2002). En février 2002, Hassan Bousetta rejoint le Professeur Marc Swyngedouw à la Katholieke Universiteit Leuven pour un post-doctorat dans le cadre du programme Prospective Research for Brussels. Il passera une année dans la plus grande université du pays avant de rejoindre le FNRS et le Centre d'Étude de l'Ethnicité et des Migrations à l'Université de Liège sous la direction scientifique du Professeur Marco Martiniello. Hassan Bousetta sera tout d'abord désigné chargé de recherches du FNRS de février 2003 à septembre 2005, avant d'être nommé comme chercheur qualifié du FNRS. Dans la foulée, il devient également Maître de conférence et chargé de cours adjoint à l’Université de Liège. Suite à son élection au Sénat, Hassan Bousetta s'est mis en congé politique du FNRS mais continue à enseigner à titre gratuit quatre cours à l'ULg (Migration, Citoyenneté et dynamiques interculturelles (avec Marco Martiniello), Séminaire Migration et développement, Séminaire de géopolitique de la Méditerranée occidentale et Political Anthropology).

Engagements associatifs et institutionnels

L'engagement est omniprésent dans le parcours d'Hassan Bousetta. Dès ses humanités, il découvre l'action collective et se fait élire président de la centaine de rhétoriciens de son école. À l'ULB qu'il fréquente de 1988 à 1990, il ne développe aucune activité particulière mais y fait la rencontre de personnalités comme Emir Kir (actuel secrétaire d'état au sein du gouvernement bruxellois), Ghezala Cherifi (ex-conseillère communale à Saint-Gilles), Hocine Ouazraf (permanent de l'Association belgo-palestinienne), etc. A son retour à Liège en 1990, il contribue, avec Yves Gomrée et Cédric Van de Berg, au lancement de l'asbl Data Press, une banque de données de presse unique en son genre dont il reste administrateur à ce jour[3]. Il est également actif dans le milieu sportif. Il exercera pratiquement toutes les fonctions au sein du Volley-Ball Club de Trooz: joueur, bien entendu, mais également entraîneur des équipes de jeunes, coach de l'équipe féminine, arbitre, membre du comité et finalement président du club durant deux saisons (1991-92; 1992-93). Sur le campus de l'ULg, il s'engage un temps dans le cercle des étudiants maghrébins et turcs issus de l'immigration où il croise des personnalités comme Mustapha El Karouni (ex-député bruxellois MR) ou Nordine Maloujahmoum (ex-président de l'Exécutif des Musulmans de Belgique). Très rapidement, il manifeste son désaccord sur l'orientation de ce collectif étudiant qu'il quittera.

Aux Pays-Bas, où il part s'installer en 1994, Hassan Bousetta s'intéresse et se rapproche immédiatement des courants de la gauche et de l'extrême gauche marocaine. Il développe une relation étroite avec l'Association des Travailleurs marocains aux Pays-Bas (KMAN) et se lie d'amitié avec son président Abdou Menebhi. C'est aussi à cette époque qu'il fait la connaissance via le Forum des Migrants de cadres, de militants et d'intellectuels des immigrations maghrébines en Europe. Parmi eux Kamel Jendoubi (opposant historique au président tunisien déchu Ben Ali et actuel Président de la Haute Autorité pour les élections en Tunisie), Driss El Yazami (Président du Conseil National des Droits de l'Homme au Maroc et du Conseil de la Communauté marocaine à l'étranger), Taha Mellouk de l'Association des Marocains de France, Mohamed Boukourna de l'Association des Jeunes Marocains de Molenbeek et ex-député fédéral PS, Khalid Zian et Amidou Si M'Hammed de Jeunesse Maghrébine, etc.

De retour à Bruxelles dès février 1997, Hassan Bousetta s'engage, participe et observe à la fois. Observation participante ou participation non observante? La frontière est parfois ténue. Il s'inscrit dans la dynamique du collectif "L'autre Maroc" où il rencontre Fatiha Saïdi, qu'il croisera à nouveau au Sénat après son élection en 2010. Il participe également à la dynamique du "Forum des Citoyens d'origine maghrébine" et au collectif "Devoir de Mémoire". Dans le même temps, il continue à être actif au niveau du groupe de travail migration du Forum Civil Euro-méditerranéen. Au sein de ces espaces, les thèses que défend Hassan Bousetta sont en rupture avec l'autoritarisme des dirigeants arabes et en particulier d'Hassan II et en faveur du rapprochement des sociétés civiles de l 'espace Euro-méditerranéen et de l'intégration politique et sociale des migrants dans les sociétés européennes.

En février 2002, Hassan Bousetta et Hocine Ouazraf signent une carte blanche dans Le Soir intitulée "Le silence des intellectuels de l'immigration nord-africaine" où ils s'interrogent sur l'impact des attaques du 11 septembre 2001 sur New York et Washington. Très vite, cette prise de position donnera lieu à une série de réactions positives puis à la rédaction d'un ouvrage collectif qui sera publié à l'occasion du premier anniversaire du 09/11: "Rompre le silence: une prise de position citoyenne d'intellectuels d'origine maghrébine", Bruxelles: Editions Labor.

En 2002, Hassan Bousetta crée l'asbl CADRE: Centre d'action pour le développement des relations euro-méditerranéennes et en 2003 il s'engage dans l'Espace Mémorial de l'Immigration Marocaine (EMIM) dont il finira par devenir le président. L'EMIM porte le projet des commémorations des quarante ans de la convention bilatérale belgo-marocaine de recrutement de main d’œuvre et c'est sous cette casquette qu'Hassan Bousetta se fera davantage connaitre. Au sein d'EMIM, il rencontre et collabore très étroitement avec les artistes Sam Touzani et Ben Hamidou, l'actuel Sénateur Ahmed Laaouej dont il est proche depuis ses années liégeoises d'étude ou encore le journaliste Mehmet Koksal.

Suite à l'adoption de la loi du 20 juillet 2004, la Ministre de la Justice, Laurette Onkelinx (PS) le sollicite pour faire partie de la Commission chargée du renouvellement des organes du culte musulman au titre de "membre de la communauté musulmane". Auréolé du succès des commémorations du 40e anniversaire, il hésite. Ce dossier sent le souffre. Pas plus tard que le 16 septembre, le juge Claisse avait encore mené des perquisitions au siège de l'Exécutif des Musulmans de Belgique. Après une longue réflexion, il finit par accepter la mission. Dans la foulée, un arrêté ministériel daté du 23 septembre 2004 confirme sa désignation, non pas comme membre mais comme l'un des deux représentants de la communauté musulmane de Belgique au sein de la Commission chargée du renouvellement des organes du culte musulman[4]. Cette confusion, qu'il subit, entre la notion de "membre" et de "représentant" de la communauté musulmane sera à la base d'une certaine polémique étant donné que l'arrêté ministériel ne sera jamais rectifié pour être mis en conformité avec l'intitulé de la loi. Dans le contexte de crispation entourant l'opération de renouvellement des organes du culte musulman, certains, ignorant le principe de la hiérarchie des normes, s'appuieront sur cette imprécision pour entretenir une polémique concernant son absence de représentativité et d'engagement au sein des institutions musulmanes.

Hassan Bousetta sera également actif au sein de la Commission Wallonie-Bruxelles de la Coopération Internationale au titre de délégué du Centre National de la Coopération au Développement, spécialisé sur la question des liens entre Migration et Développement. Il sera également actif comme membre de la Commission Islam et Musulmans de la Fondation Roi Baudouin et expert du Conseil de l'Europe pour la sous-Commission droit des enfants de migrants. Il a également été consultant pour l'Unesco, la Coalition européenne des villes contre le racisme, Eurocities, la ville de Bristol, la ville de Paris ou encore celle d'Anvers.

Parcours politique

Hassan Bousetta a participé aux élections communales de 2006 à Liège en tant que candidat d'ouverture du Parti socialiste. Figurant en 27e position sur la liste emmenée par le bourgmestre Willy Demeyer, il obtiendra 1 763 voix de préférence et un siège de conseiller communal. En juin 2007, il est appelé à figurer sur la liste du PS pour les élections législatives. Il figure en 9e position à la Chambre et rassemble 7 863 voix de préférence, ce qui ne suffira pas pour obtenir un siège. A l'occasion des élections régionales et européennes de 2009, il n'est pas candidat mais s'engage aux côté de Véronique De Keyser et Fadila Laanan, deux personnalités dont il apprécie les qualités humaines et politiques. En 2010, Elio Di Rupo lui accordera sa confiance et le sollicitera pour occuper la 4e place sur la liste du Sénat. Il y sera élu directement avec un résultat de 37 817 voix. Au Sénat, Hassan Bousetta est membre de la Commission de la Justice, de la Commission des Réformes Institutionnelles, du Comité de Suivi des Opérations Militaires et Vice-Président du Comité d'avis pour l'égalité des chances entre les hommes et les femmes. Jusqu'alors élu d'ouverture, Hassan Bousetta a adhéré au PS le 6 avril 2010, date symbolique marquant le 125e anniversaire de la fondation du Parti Ouvrier Belge. Il milite à la section de Sclessin.

Initiatives politiques à Liège

Au sein du Conseil communal, Hassan Bousetta est intervenu sur les thèmes suivants: logement, espaces publiques numériques, égalité des chances, non-discrimination, clauses sociales, éthiques et environnementales dans les marchés publics, éducation à la paix, lutte contre l'extrême-droite etc. En 2007, il a été le premier mandataire à dénoncer l'installation d'une librairie d'extrême-droite dans le quartier de Hors-Château. Cette mobilisation, à laquelle se joindra le Front Anti-Fasciste, conduira à la fermeture définitive de la librairie. Il participe également à la mobilisation en faveur de la famille du jeune Khalid Cherai, mort par noyade dans la Meuse après avoir été poursuivi par les forces de police dans le quartier du Longdoz. Il est également à l'initiative avec Jean-François Ramquet, Jean-Pierre Hupkens et Dominique Dauby du groupe de réflexion politique Evidence de la gauche et participe à la création de l'asbl DiverCité. En 2010, c'est principalement sur la question du printemps arabe qu'il est actif à travers des conférences publiques mais également en tentant d'organiser des solidarités entre le milieu associatif liégeois et les mouvements de démocratisation au Maghreb. C'est ainsi qu'il lance avec quelques amis le collectif CLARA (Collection Liégeois d'Appui aux Révolutions Démocratiques Arabes). Il sera aussi l'une des sept personnalités liégeoises (avec Pierre Eyben, Alain De Clerck, François Schreuer, Eric Jadot, Jean-François Ramquet et Jean-Marc Namotte) à la base de l'appel au rachat du Standard par ses supporters sur le modèle des socios espagnols.

Fonctions politiques

  • 2006-  : Conseiller communal à Liège.
  • Sénateur élu directement le 13 juin 2010 - Prestation de serment le 6 juillet 2010.
  • Administrateur de l'asbl de Promotion de la Haute École de la Ville de Liège, 2007-
  • Administrateur de l'asbl Embarcadère du savoir, 2006-
  • Administrateur de la Société Wallonne du Logement, 2007-2010

Liens externes

Sources

  1. Pour plus d'explications sur la généalogie des Boucetta suivre ce lien: http://www.hassan-bousetta.be/whatsinaname.htm
  2. Romain Simenel, (2010) "L'origine est aux frontières. Les Aït Ba'amran, un exil en terre d'arganiers (Sud du Maroc)", Paris: CNRS Editions
  3. Voir le site de cette banque de données de presse: www.datapress.be
  4. Service public fédéral Justice, Composition de la Commission chargée du renouvellement des organes du Culte musulman, Moniteur belge, 27 septembre 2004, p.69367

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Hassan Bousetta de Wikipédia en français (auteurs)

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