- Hangar à dirigeables d'Écausseville
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Le hangar à dirigeables d'Écausseville est un bâtiment militaire désaffecté, situé dans le département de la Manche, classé monument historique depuis 2003.
Sommaire
Historique
Le hangar en bois
Durant la Première Guerre mondiale, l'Armée française décide d'employer les dirigeables pour contrer les sous-marins allemands. Un terrain du hameau de la Bazirerie, à Écausseville, protégé des vents d'ouest dominants et permettant un décollage avec les vents ascendants[1].
La décision entérinée le 6 décembre 1916, un hangar en bois de 150 mètres de long sur 20 de large et 22 de haut[1], est construit par la société Sainte-Beuve et Garnier entre janvier et août 1917, et accueille le Sea Scout SS-49 / VA-3[2].
Le hangar en béton
Le 31 octobre 1917, l'Armée décide de lui adjoindre un second hangar, cette fois en béton[3], destiné à abriter un aérostat de type ZD3[1].
La construction, selon les plans de l'ingénieur Henri Lossier par les établissements Fourré et Rhodes, s'étale du 12 novembre 1917 au 18 août 1919[4].
Appliquant le procédé développé par François Hennebique, les 2 540 tuiles en béton produites sur place, reposent sur un comble parabolique de 12 mètres de rayon articulé à la base du rayon et au sommet, et une charpente de 25 fermes en béton armé, formant un bâtiment de 150 mètres sur 24, d'une hauteur de 28 mètres[1],[3]. Le ciment provient de l'usine du Ham, les châssis vitrés de Saint-Gobain[1] ; les fers à béton nécessaires à la confection des fermes viennent des Etats-Unis, du fait de l'occupation allemande des régions sidérurgiques durant la guerre. La grande porte à deux battants, nécessitant six hommes pour l'actionner depuis la tourelle de manœuvre[1], est posée en 1920 au nord-ouest du bâtiment[3].
Les réaffectations
Déjà, l'aviation rend obsolète les bâtiments, qui n'abritent des dirigeables qu'une seule fois, en 1922[1].
Utilisés comme base arrière pour les avions reliant Paris à Cherbourg, les hangars sont désaffectés en 1927, celui en bois est rasé en 1931[1]. L'autre est transféré en 1939, au début de la Seconde Guerre mondiale, à la Direction d'artillerie navale de Cherbourg.
Après leur occupation par les Allemands et les Américains, il sert à stocker le matériel des unités de marine de Cherbourg, jusqu'en 1994.
La protection
L'Association franco-américaine des aérodromes normands de la 9e US Air Force se porte acquéreur du lieu en 1999, et tente de valoriser ce patrimoine avec l'Association des amis du hangar à dirigeables d'Écausseville [4].
Inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 30 août 2000, ce hangar, dernier bâtiment de ce type du fait de la destruction de ceux construits à Brest, Rochefort et Orly, est classé au titre des monuments historiques par arrêté du 7 janvier 2003[3].
La communauté de communes rachète le hangar en 2008, l'Association des amis du hangar conservant la mission de médiation. Le hangar a été visité par environ 5 000 personnes en 2010, contre 3 500 l'année précédente[5]. Ce nombre est à nouveau en hausse en 2011, atteignant 7 000[6].
Notes
- Alain Nafilyan , Eric Diouris , Frédéric Henriot, Monuments historiques du XXe siècle en Basse-Normandie, In Quarto, 2010
- Sur le site d'Aérobase
- Notice no PA50000012, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Sur le site Carnet de vol
- La Presse de la Manche, 6 novembre 2010 C.G., « Le hangar d'Ecausseville veut faire décoller son activité »,
- Ouest-france.fr - Une bonne saison pour le hangar à dirigeables - Écausseville. Consulté le 14 novembre 2011
Catégories :- Monument historique de la Manche
- Monument historique inscrit en 2000
- Monument historique classé en 2003
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