- Gabriel Jars
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Gabriel Jars (1732-1769) faisait partie du petit groupe d'élèves que Daniel-Charles Trudaine accepta de spécialiser en matière de mines puis effectua d'importants voyages métallurgiques, dans toute l'Europe, afin de parfaire ses connaissances dans le domaine des techniques minières. Il est l'auteur des Voyages métallurgiques, en 3 volumes, publiés par son frère en 1774-1781.
On doit aussi à Gabriel Jars un mémoire sur l'aérage naturel des mines. Il rédigea en particulier un remarqué « Treizième mémoire » sur les mines de charbon et les forges de fer de l'Écosse (année 1765), les mines de charbon d'Écosse étant à cette époque plus développées. Il organisa aussi des voyages d'industriels et ingénieurs anglais ou écossais en France, pour faire progresser l'état de la science et des connaissances. Gabriel Jars contribua à l'introduction de nombreux procédés techniques en France, tout particulièrement la fonte au coke[1]. C'est lui qui proposa d'installer un grand centre industriel au Creusot[2] avec l'aide de l'ingénieur anglais Wilkinson, frère de l'industriel John Wilkinson.
Après sa mort à l'âge de 36 ans, son ami Jean-Pierre-François Guillot-Duhamel, également remarqué par Daniel-Charles Trudaine, poursuit ses recherches et travaux en les affinant.
Sommaire
Parcours personnel, inspection des manufactures et académie des sciences
Fils du directeur des mines de cuivre de Chessy et de Sain-Bel, Gabriel Jars entra à l'École des ponts et chaussées en 1751 où on lui enseigna le dessin et le lever de plans, après être passé par l'École des Jésuites de Lyon, qui lui avait donné l'ouverture scientifique et la culture mathématique nécessaire. Après deux ans de voyage, payé 400 livres par mois, Jars retourna dans l'exploitation familiale[3], après avoir été nommé Inspecteur général des Manufactures.
Nommé correspondant de l'Académie des sciences le 10 janvier 1761, au retour de son premier voyage, il fut nommé membre titulaire, le 19 mai 1768, juste avant sa mort, contre Lavoisier, bien que celui-ci eût été désigné en première ligne. Le gouvernement voulut en effet récompenser Jars des services rendus à l'industrie des mines et de la métallurgie[3]. L'élection de Jars signe l'engagement industriel des chimistes, leur souci de contribuer à la formation des entrepreneurs. L'élection conjointe de Lavoisier traduit a contrario un tournant vers la science proprement dite, et l'affirmation de la constitution d'une chimie véritablement scientifique[4].
Voyages en France et en Europe
Après avoir visité et étudié en France pendant deux ans les exploitations de Poullaouen, Pontpéan, Ingrande (houille) en Anjou et Sainte-Marie-aux-Mines, il avait consacré ensuite trois années à voyager en Saxe, Autriche, Bohême, Hongrie, Tyrol, Carinthie et Styrie; il avait visité, en 1765, l'Angleterre d'où il avait rapporté les procédés pour la fabrication du minium. Puis en 1766, ce fut la Hollande, le Hanovre, le Hartz, la Saxe, la Norvège et la Suède.
A la même époque que ses voyages, Jean-Baptiste Vaquette de Gribeauval modernise en 1765 le corps des mines et de l’artillerie, en standardisant et diminuant le nombre des calibres de canons, plus mobiles et résistants tandis qu'André Fougeroux de Secval séjourna en 1767 dans plusieurs forges pour y améliorer la qualité des matériaux et des processus pour le compte de l'armée royale.
Le père du site industriel du Creusot
L'année 1768, juste avant sa mort à l'âge de 36 ans, vit la visite de Gabriel Jars, en tant qu'ingénieur et correspondant de l’Académie des Sciences, aux mines de Montcenis, en Bourgogne. Jars se rend compte de l’intérêt du gisement de la Charbonnière et montre à François de la Chaise, le propriétaire, comment transformer le charbon en coke, comme il l’a vu faire en Angleterre. Jars est le premier à émettre l’idée d’installer dans la vallée des Riaux, riche en charbon, des manufactures « pouvant être reliées par route à Chalon sur la Saône et à l’Arroux qui se jette dans la Loire »[2].
Références
- JARS Gabriel (dit le jeune) Antoine Gabriel sur cths. Consulté le 20 avril 2010.
- Chronologie Le Creusot sur Écomusée Creusot-Montceau. Consulté le 20 avril 2010.
- Antoine Gabriel JARS (1732-1769) sur annales.org. Consulté le 20 avril 2010.
- Garçon Anne-Françoise, "Gabriel Jars, un ingénieur à l'Académie royale des Sciences" sur HAL-SHS. Consulté le 20 avril 2010.
Bibliographie
- Garçon Anne-Françoise, Les métaux non ferreux en France, XVIIIe-XIXe siècle,Thèse, EHESS, 1995, tome 1, chapitre IV "Innover".
Articles connexes
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