Famille Reclus

La famille Reclus, originaire de Saint-Foy-la-Grande en Gironde, compte cinq enfants qui ont acquis un certaine célébrité, dont deux géographes importants et un anarchiste connu.

Présentation générale

Ancienne famille s'il en est que celle des Reclus, originaires de Sainte-Foy-la-Grande où on trouve, dès 1260, un Jacques Reclus échevin. Issus de ce pays de Réforme, plus tout à fait Dordogne et pas encore vraiment Entre-Deux-Mers, ses membres les plus connus sont le journaliste et ethnologue Élie Reclus, le géographe Élisée, et Onésime, également géographe, inventeur du mot « francophonie ».

Élisée et Élie Reclus

Élisée Reclus naît le 15 mars 1830 dans la rue Notre-Dame, une petite rue qui mène à l'église et qui recevra son nom en 1908, ce qui est un paradoxe pour ce futur anarchiste. Sur les cinq garçons que mettra au monde leur mère Zéline, tous se feront un nom, seront plus ou moins connus.

Les deux géographes vont professer une discipline sociale et écologique et seront à l'origine des premiers guides touristiques avec photos. Adolphe Joanne les embauchera pour concevoir ses guides, ancêtres du Guide bleu, chez Hachette. Élisée fut élevé pendant quelques années par une sœur de sa mère à Sainte-Foy, et y fréquenta le collège protestant pour préparer le baccalauréat. Il se lia alors avec un ancien ouvrier qui lui fit lire des auteurs comme Saint-Simon, Fourier ou Lamennais.

Élisée, toujours non conformiste, va épouser Clarisse Brian, la fille d'un marin foyen et d'une princesse peule, une métisse qui étonnait dans les rues de la cité d'Alphonse de Poitiers au XIX^e siècle. Henriette Chardak, dans sa biographie romancée d’Élisée Reclus, parle de leur rencontre sur les quais de la Dordogne. Élisée lui écrit : « Qu'il est doux d'aimer ! Pas de lettres, pas d'encre ni de papier entre nous, mais des baisers chauds, vibrants, tout palpitant de vie. »

Alors qu’Élisée est souvent absent, Clarisse revient vivre à Sainte-Foy-la-Grande à partir de 1858. Sa formation de géographe va largement influencer sa vision politique, il écrit dans la Nouvelle Géographie Universelle : « Les peuples se mêlent aux peuples comme les ruisseaux aux ruisseaux, les rivières aux rivières; tôt ou tard, ils ne formeront plus qu'une nation de même que toutes les eaux d'un même bassin finissent par se confondre en un seul fleuve.  » Il considère la géographie dans sa dimension sociale, comme dans cet extrait tiré du Littoral de la France : « Les bergers des landes se distinguent par leur étrange habitude [...] de passer la plus grande partie de leur vie sur des échasses. [...] Sous ce rapport, les Lanusquets sont uniques dans le monde et, si je ne me trompe, dans l'histoire de l'humanité toute entière. »

Les militants

Les deux frères s'engagèrent rapidement dans le mouvement anarchiste. Élisée en particulier publia nombre d'articles, n'hésitant pas à prendre la parole dans les conférences et les meetings participant également aux congrès d’organisations ouvrières comme la Ligue de la Paix et de la Liberté où il eut l'occasion de rencontrer des hommes qui allaient le marquer comme Bakounine ou Kropotkine. Les deux frères développèrent leurs idées sur l'expression et l'essor de la liberté dans le monde, les modes d'accès à la révolution, l'éthique et la condamnation de la peine de mort, autant de prises de positions qui ont largement marqué le monde libertaires.

Onésime Reclus

Les autres frères

Outre Élisée Reclus, la famille comprend le journaliste Élie Reclus, le géographe Onésime Reclus, l'explorateur Armand Reclus et le chirurgien Paul Reclus.

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