- Faïencerie de Castres
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La Faïencerie de Castres est une manufacture de poteries et de faïences fines créée vers 1820 à l'Albinque, un quartier de Castres (Tarn), sur un terrain appartenant au Grand Séminaire.
Sommaire
Historique
Fabricant à l'origine des produits de basse qualité, l'établissement n'acquiert de l'importance que dans la seconde moitié du XIXe siècle sous l'impulsion de ses nouveaux propriétaires, les Ducros[1]. Dès le début, les locaux de la faïencerie sont loués par Jean-Pierre Ducros au Grand Séminaire et c'est Émile Roussel qui exploite la manufacture.
Jean-Pierre Ducros décède en 1846. En 1847 sa veuve, Joséphine Tricou, rachète la faïencerie. Elle est secondée par Raymond et Ernest, ses deux fils, et la raison sociale devient alors « Ducros et Cie ».La manufacture participe à des expositions régionales, elle est récompensée à plusieurs reprises par des médailles d'argent ou de vermeil.
Dotée de 3 fours en 1872, sa main d'œuvre atteint plus de 100 salariés en 1883. La production va cependant lentement décliner imposant une restructuration.
En 1911 Pierre Barbaza apporte les capitaux permettant à Jean Ducros, fils et successeur d'Ernest Ducros de moderniser la faïencerie. La production est relancée et les effectifs suivent. La raison sociale devient alors « Ducros et Barbaza ».
La manufacture devient réellement usine. La politique commerciale se fait plus agressive: on a recours à des succursales et à des voyageurs de commerce, les produits sont proposés avec de nombreuses variétés de décors réalisés par impression, au pochoir, au tampon, à l'aérographe[1].Dans les années 1920 la fabrique connaît de nouvelles difficultés, aggravées par la crise mondiale de 1930. En 1933 une grève éclate mais les problèmes perdurent. Fragilisés par la structure familiale de leur capital face aux grandes sociétés anonymes de faïencerie, Jean Ducros et Pierre Barbaza décident de vendre et la manufacture cesse son activité en 1936.
Production
La manufacture est surtout reconnue pour ses céramiques culinaires et utilitaires[2]: vaisselle pour la table ou la cuisine, service de toilette ou bénitier de chevet pour la chambre, jardinière et cache-pot pour le salon sans compter les pièces en barbotine (pot à tabac, tirelire, porte-photo, etc.). La diversité de cette production est connue avec précision par plusieurs catalogues imprimés par la manufacture pour ses représentants, ils répertorient les formes et donnent les tarifs suivant le décors.
Caractères stylistiques
Trois séries de décors d'assiettes sont à signaler : tout d'abord une série de douze assiettes à dessert intitulée "Guerre de 1914" représentant des scènes de la vie militaire et des scènes de combat de la Première Guerre mondiale, une série de douze assiettes librement inspirées de Mickey Mouse et enfin une série de 13 assiettes représentants des villes importantes du sud de la France, principalement des préfectures.
À la fin du XIXe siècle, la manufacture adopte la fabrication de faïences imprimées. Les décors sont réalisés au pochoir, au tampon, au pinceau, par décalcomanie ou à l'aérographe.Marques
Le tampon le plus répandu représente le blason de la ville de Castres entouré des termes "Faiencerie de Castres". Il existe en 3 tailles. Un nom ou un numéro de décors l'accompagne parfois. Certains décors ou séries - telle que la série d'assiettes sur la "Guerre de 1914" - possèdent leur propre tampon.
A noter qu'un nombre important de pièces produites par la manufacture ne portent qu'un nom ou un numéro de décor, voire malheureusement pas de marque du tout, empêchant une attribution facile pour le néophyte.Musée
Le Musée Goya de Castres possède une collection importante, conservée en réserves et malheureusement invisible pour le public.
Notes et références
- Jean-Michel Minovez, PRAG en histoire moderne à l'Université Toulouse II-Le Mirail, Colloque Les arts du feu: céramique, verre et métaux
- La "faience jaune", mentionnée dans un compte rendu d'exposition du XIXe siècle, désigne les poteries et terres vernissées que l'on trouve fréquemment dans le Sud-ouest et qui ne sont qu'exceptionnellement marquées de Castres.
Bibliographie
- René Artigaut, La faïencerie de l'Albinque, cahiers de la Société Culturelle du Pays Castrais, 1991.
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