- Fabrice Tourre
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Fabrice Tourre, né en 1979, est un banquier d'affaires français spécialisé en finance de marché.
Sommaire
Carrière
Diplômé en 2001 de l'École centrale Paris[1], il s'installe à New York. Il obtient un master en recherche opérationnelle à Stanford en 2001, et il est immédiatement embauché par Goldman Sachs et devient, de 2004 à 2007[2], opérateur de marché en dérivé de crédit exotique (analyste, associate puis vice-président).
Fabrice Tourre est actuellement executive director au sein de Goldman Sachs International, la filiale londonienne de la banque d'investissement américaine[3]. Depuis mi-avril 2010 (dépôt de plainte de la SEC), il n'y travaille plus tout en recevant un salaire, Goldman Sachs prenant également à sa charge ses frais d'avocat[4].
Plainte de la SEC
En 2005, conjointement avec Jonathan Egol et sur demande du fonds Paulson[5], il crée un nouveau CDO, « Abacus », adossé à des contrat de prêt subprimes (des CDS sur subprime entrant dans la combinaison comme sécurité), qui est ensuite vendu à des investisseurs institutionnels en 25 deals pour un total de 10,9 milliards de dollars[6].
Dans le cadre de la crise des subprimes, en cachant leur origine (la volonté du fonds Paulson de jouer la chute des subprimes) derrière le cabinet ACA, la banque propose avec succès la version 2007-AC1 du produit du fonds Paulson à ses clients (IKB, ABN Amro)[7] jusqu'à la mi-2007 alors qu'elle vend ceux qu'elle détient en compte propre à partir de décembre 2006[8] ; Abacus perd par la suite 99 % de sa valeur[9], ce qui provoque fin 2009 l'ouverture d'une enquête de la SEC[10].
Le 16 avril 2010, la SEC annonce une plainte pour fraude contre Goldman Sachs (qui entraîne immédiatement une chute du titre de la banque de 12 % et un recul des marchés[11]) et Fabrice Tourre[12], s'appuyant en particulier sur un email de ce dernier du 23 janvier 2007, en pleine crise, où il prédit l'écroulement et se vante d'être le seul à pouvoir y survivre, et sur un document écrit ensuite par lui, le 26 février, détaillant une vente d'un milliard de dollars du CDO abacus. Selon la plainte de la SEC, il a agi sous l'influence de John Paulson, patron du fonds, qui n'est pas inquiété[13].
Le 27 avril, Fabrice Tourre, ainsi que plusieurs dirigeants de Goldman Sachs, sont auditionnés par la sous-commission des enquêtes du Sénat des États-Unis, durant laquelle il nie les accusations de la SEC[14], expliquant que Goldman Sachs a lui même perdu 100 millions de dollars sur des positions en lien avec l'opération visée par l'enquête[2].
Le 15 juillet, un accord entre Goldman Sachs et la SEC est révélé : l'abandon des poursuite contre une amende record de 550 millions de dollars. Fabrice Tourre est cependant « lâché »[15] par Goldman Sachs : il reste seul poursuivi dans l'affaire[16].
Fabrice Tourre déclare le 19 juillet qu'il s'est « raisonnablement reposé sur les procédures institutionnelles de Goldman Sachs »[17], et que l'ensemble des services compétents de la banque participaient aux opérations[18].
Notes et références
- Annuaire des anciens élèves de l'ECP
- Remarque préparées à la sous-commission des enquêtes du Sénat américain, 27/04/2010
- [1] « La Banque Goldman Sachs accusée, la bourse chute », radiocanada.ca, 16/04/2010
- Le trader français Fabrice Tourre continue de se défendre face aux accusations de la SEC » Les Echos, 21/07/2010 «
- [2] Isabelle de Foucaud, « Le gendarme américain de la Bourse vise Goldman Sachs », lefigaro.fr, 29/12/2009
- [3] « Banks Bundled Bad Debt, Bet Against It and Won », New York Times, 23/12/2009
- [4] Bertille Bayart, « Un Français de 31 ans impliqué dans l'affaire Goldman Sachs », Le Figaro, 16/04/2010
- Marc Roche, « Le système Goldman Sachs en accusation », Le Monde, 17/04/2010 [5]
- [6] AFP, « Goldman Sachs poursuivi pour fraude », 17/04/2010
- [7] Marc Roche, « Goldman Sachs vendait à ses clients des subprimes... dont il se débarrassait en douce », Le Monde, 29/12/2009
- [8] Dominique Gallois, « Les Bourses douchées par Goldman Sachs », Le Monde, 18/04/2010
- [9] leparisien.fr, « Un trader français au cœur d'un scandale à Wall Street »
- [10] James Quinn, « Goldman Sachs, Fabrice Tourre and the complex Abacus of toxic mortgages », Daily Telegraph, 16/04/2010
- [11] AFP, « Goldman Sachs : le trader français "nie catégoriquement" », 27/02/2010,
- Tourre refuse d’être le bouc émissaire de Goldman Sachs Mathilde Golla, LeFigaro.fr, 20/07/2010,
- [12] », Le Figaro du 16/07/2010 Guillaume Errard,«
- Fabrice Tourre met en cause Goldman Sachs NouvelObs.com, 20/07/2010,
- Scandale Goldman Sachs : Fabrice Tourre se défend BFM Radio le 20/07/2010
Voir aussi
Article connexe
Lien externe
Catégorie :- Personnalité française du monde des affaires
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