Erwig

Monnaie en or du roi Erwig de Emerita Augusta
+ID IN M N ERVIGIVS RX
+EMERITA PIVS

Erwig^[1] (en latin (Flavius) Ervigius), né après l'an 642^[2] et mort en 687, est un roi wisigoth d'Espagne (680-687).

Biographie

Selon la Chronique d'Albelda (IX^e siècle), il est le fils d'Ardabast, qui était venu de Constantinople en Hispanie durant le règne du roi Chindaswinth (642-653) dont il avait épousé la nièce.^[3] Selon l'historien espagnol Luis de Salazar y Castro (1658-1734), Ardabast était le fils d'Athanagild, fils du prince wisigoth Herménégild et de la princesse franque Ingonde, et d'une certaine Flavia Juliana, fille d'un frère de l'empereur byzantin Maurice.^[4] Par son père, Erwig serait donc le descendant direct du roi Léovigild (568-586).

Comte goth lié à la famille du roi Chindaswinth et marié à une fille du roi Swinthila, Liubagotona, il supplanta en 680 le vieux roi Wamba devenu notamment impopulaire à cause de ses réformes militaires et religieuses. Wamba prit l'habit monacal alors qu'il se croyait sur le point de mourir, et on le contraignit à abdiquer et à entrer dans un monastère alors qu'il s'était rétabli. Il nomme Erwig comme son successeur et ce dernier est sacré à Tolède le 31 octobre 680. Par la suite, au neuvième siècle, des légendes attribuèrent à Erwig l'empoisonnement du roi, que ses partisans poussèrent à faire repentance tandis que ceux d'Erwig le faisaient monter sur le trône. Les évêques du XII^e concile de Tolède, qu'Erwig inaugure le 9 janvier 681, attestent que les documents par lesquels Wamba renonçait au trône et confirmait Erwig comme son héritier sont authentiques et portent bien sa signature. Pourtant, certains historiens ont vu dans la rapidité du sacre d'Erwig après que le roi ait reçu les derniers sacrements la preuve d'une intrigue de palais bien préparée.

Dès sa montée sur le trône, il crée une garde de bucellaires (les Gardingos), à l'origine de la vassalité dans le nord de la péninsule ibérique et ordonne aux Juifs du royaume, qu'il persécute, d'abjurer leur foi sous peine de confiscations de leurs biens et de leurs expulsions d'Espagne. En 681 a lieu le XII^e concile de Tolède qui légitime son pouvoir. Il complète en 681 la Lex Visigothorum (ou Liber Iudiciorum) du roi Recceswinth.

Erwig commence son règne au milieu des doutes concernant la façon dont il est monté sur le trône. Probablement, comme il se sent peu sûr de lui, nobles et évêques en profitent. Le nouveau roi favorise ceux qui avaient été écartés au temps de Wamba. Après le XII^e concile, un XIII^e (683) et un XIV^e (684) se succèdent rapidement. Ils confirment une deuxième fois la légitimité d'Erwig et promulguent un grand nombre de lois pour protéger la vie et le règne du roi et de sa famille, sans oublier son épouse, la reine Liubagotona. Erwig publie également vingt-huit lois contre les Juifs avec l'appui du XII^e concile. En personne il fait savoir au concile son désir de revenir à la législation du règne de Sisebuth, bien que lui-même soit un peu plus indulgent et opposé à la peine capitale. Ces lois font partie d'une version révisée et développée du Liber Iudiciorum qui porte le nom d'Erwig. Toutes les lois concernant les Juifs sont attribuées à l'influence de leur ennemi fanatique Julien II de Tolède, archevêque de Tolède. Quand le code d'Erwig est promulgué en novembre 681, il ajoute encore six de ses propres nouvelles lois et trois lois de Wamba, plus quatre-vingts lois de Recceswinthe révisées. Il n'y a aucune preuve, pourtant, que le code d'Erwig ait « remplacé » celui de Recceswinthe et des manuscrits de l'un et de l'autre continuent à être copiés et vendus.

Après être tombé sérieusement malade, Erwig proclame le 14 novembre 687 son gendre Egica, le mari de sa fille Cixillo, comme son héritier et le jour suivant prend sa retraite dans un monastère comme pénitent, après avoir donné congé à sa cour pour qu'elle retourne à Tolède avec Egica qui devait être sacré et couronné.

Il fut peut-être le père du duc Pierre de Cantabrie^[5], lui-même père du roi Alphonse Ier des Asturies mais les historiens modernes remettent en cause cette théorie.

Notes et références

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