Hermenegild

Herménégild (San Hermenegildo en Espagne) (né vers 560 - mort martyr le 13 avril 585) était un prince wisigoth du VI^e siècle, fils aîné du roi Léovigild, associé - avec son frère Récarède - au pouvoir par son père, qui essaie d'établir sa dynastie. Fête le 13 avril.

Biographie

Francisco de Herrera le Jeune
Le Triomphe d' Hermenegild (1654)
Musée du Prado, Madrid

Bien qu'arien, Herménégild épousa en 579 une catholique, la princesse franque mérovingienne Ingonthe, fille du roi Sigebert et de la reine Brunehilde. Obtint de son père la charge de gouverneur d'Andalousie. Sous l'influence de sa femme et de son oncle Léandre de Séville, le prince abjure l'arianisme et se convertit publiquement et solennellement, dans la principale église de Séville, à la foi catholique officialisant ainsi son opposition a son père Léovigild, roi des Wisigoth d'Espagne.

Ce dernier le convoque a Tolède mais Herménégild ne se présentant pas, il fut destitué de ses fonctions. En réponse, Herménégild, soutenu par sa femme, par l'Église catholique, par les Hispano-romains et par des Suèves catholiques en lutte contre les Wisigoths, s'auto-proclama roi d'Espagne en l'an 583. Et le roi, décidé a en finir avec son fils, encercle avec ses troupes la ville de Séville. Informé, que sa nièce Ingonthe avait négocié l'aide des Byzantins et que ces derniers préparent une grande flotte pour remonter le Guadalquivir et secourir la ville assiégée, il entreprend une gigantesque oeuvre d' ingénierie militaire: il fait démanteler la cité d'Italica pour construire une digue de contention afin de dévier le cours du fleuve. D'autre parts, Herménégild avait aussi fait appel aux Francs (son épouse étant la fille de Sigebert). Seulement Léovigild ralenti l'armée française en Catalogne, obtint son désistement dans ce conflit puis revint rapidement a Séville en coupant l'aqueduc de Carmona qui alimentait la ville en eau. Une année de faim, de soif et d'épidémies décime les Sevillanais. Pour leur éviter les atrocités d'un assaut, Herménégild sortie de nuit avec 600 fidèles pour occuper la forteresse voisine d'Osset (actuel San Juan de Aznalfarache) d'où il résista sans vivres ni eaux pendants plusieurs jours. Finalement ses hommes se rendirent et Herménégild se retira seul dans la chapelle de San Juan de Aznalfarache.

Captif, Herménégild fut envoyé à Tarragone. Pour les fêtes de Pâques 585, alors qu'Herménégild se trouvait en prison, Léogivild lui envoya un évêque arien, afin qu'il reçoive la communion de ses mains. Le roi offrit même de libérer Herménégild et de le rétablir dans son ancienne position s'il acceptait cette communion arienne. Mais le saint prince rejeta l'évêque arien et lui reprocha son hérésie.

L'évêque arien rapporta les paroles d'Herménégild au roi qui se mit aussitôt en colère et ordonna d'exécuter son fils. Dans un sous-sol d'un ancien palais romain d'Auguste, Herménégild, le prince rebelle, subit le martyre et fut décapité le 13 avril 585 par Sisberte, le chef des prisons Tarragonaise.

La figure et la conduite de Saint Herménégild ont été très discutées et nombres d'auteurs, dont son propre oncle Isidore de Séville , archeveque de Séville, ont sévèrement condamné ses actes et notamment le fait de s'être fait illégalement couronné et d'avoir fait appel a des troupes étrangères pour lutter contre son père et le roi légitime.

Néanmoins, Herménégild fut considéré comme un saint martyr par l'Église catholique d'Espagne ainsi qu'en France et en Italie. Il fut canonisé par le pape Sixte Quint au XVI^e siècle. À la suite de cette canonisation, le poète Luis de Gongora y Argote lui consacra une ode.

Notes et références

• Portail du christianisme
• Portail du Moyen Âge ancien
• Portail de l’Espagne