- Bucellarius
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Bucellarius (au pluriel en latin Bucellarii, littéralement « mangeurs de biscuit », en grec : Βουκελλάριοι) est un terme qui désigne une unité de soldats de la fin de l'Empire romain et de l'Empire byzantin, qui ne sont pas pris en charge par l'État mais plutôt par un particulier aisé (un général ou gouverneur) ; en cela, ils faisaient partie de « sa maison. »
Les Bucellarii forment des troupes de cavalerie d'élite composées de Goths et de Romains, souvent engagées par des privés ; au début du VIIe siècle, ils constituent une division d'élite des forces terrestres de l'Opsikion placée sous l'autorité d'un domestikos[1][2].
Leur nom vient du pain sec ou biscuit donné en ration à ces hardis guerriers.
Bien que souvent d'origine pauvre (paysan sans terre ou guerrier hors clan), ils étaient cependant de statut élevé. Ils portaient comme signe distinctif une sorte de torque autour de leur cou, symbolisant leur statut et la relation étroite les liant à leur maître.
Souvent d'origine germanique, ils portaient les cheveux longs et étaient armés d'un large bouclier ovale et d'un long javelot.
Ces unités étaient généralement assez petites, mais pouvaient, pendant les nombreuses guerres civiles, atteindre plusieurs milliers d'hommes. En effet, les bucellarii étaient des petites armées privées équipées et payées par de riches personnes influentes. Comme tels, ils étaient assez souvent mieux formés et équipés, pour ne pas dire motivés, que les soldats réguliers de l'époque. Au VIe siècle, Bélisaire , pendant ses guerres au nom de Justinien, a employé jusqu'à 7 000 bucellarii.
À cette époque, les bucellarii étaient si bien intégrés dans les principales armées romaines que le terme en est venu à être appliqué sans discernement à des troupes de cavalerie d'élite. Ainsi, au VIIe siècle, lorsque les zones de recrutement militaire ont constitué la base pour le système de thème, l'un des premiers themata a été celle de Boukellariōn, dans le domaine de Paphlagonie et de Galatie, avec sa capitale à Ankara.
Cette vision traditionnelle des bucellarii a été contestée par Gascou. À son avis, les bucellarii n'étaient pas des soldats privés, mais des troupes effectuant une obligation publique (munus) et organisées en une sorte de corporation officiellement reconnue dont la subsistance a été fournie par les « maisons » (oikoi) de grands propriétaires dans l'exercice d'une obligation publique. Dans un certain nombre de cas, les bucellarii ont été intégrés dans les troupes impériales et combattu en conjonction avec des unités régulières.
Bibliographie
- Alexander Kazhdan, Oxford Dictionary of Byzantium, Oxford University Press, 1991 (ISBN 978-0-19-504652-6).
- T. C. Lounghis, « The Decline of the Opsikian Domesticates and the Rise of the Domesticate of the Scholae », dans Byzantine Symmeikta, 10 (1996), p. 27-36 [lire en ligne (page consultée le 20 mars 2011)].
- Paul Vinogradoff, Fondements de la société - Origines de la féodalité, 1913
- Newark T. Warlords, Brockhampton Press London 1998
- Du Cange et al., Glossarium, éd. Favre
- J. Gascou, L'institution des bucellaires, Bulletin de l'Institut français d'Archéologie orientale du Caire, N° 76 (1976):143-56.
Notes et références
- ISBN 978-0-19-504652-6) Alexander Kazhdan, Oxford Dictionary of Byzantium, Oxford University Press, 1991, p. 316 (
- T. C. Lounghis, « The Decline of the Opsikian Domesticates and the Rise of the Domesticate of the Scholae », dans Byzantine Symmeikta, 10 (1996), p. 27-36, p. 31–33.
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