- Déposition des empereurs byzantins
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La cour byzantine fut souvent le théâtre d’intrigues et de complots pour le pouvoir suprême sur l’empire.
Aucune loi de succession n’était définie. Il n’y avait pas d’absolue certitude que le descendant d’un empereur monterait sur le trône, bien qu’à partir du XIe siècle, un descendant avait des chances certaines de briguer le pouvoir.
En fait, on considérait que l’empereur était choisi par Dieu et que la volonté divine pouvait s’exprimer par des voies réprouvables. Tous les moyens étaient donc bons, en particulier l’exil dans le meilleur cas, le meurtre précédé par la torture au pire.
Des 88 empereurs ayant régné de 324 (Constantin Ier) à 1453 (Constantin XI Paléologue), 29 moururent de mort violente suite à un complot et 13 durent s’exiler dans un monastère, peu moururent au combat.
Symbole du caractère potentiellement éphémère de leur pouvoir, les empereurs byzantins se voient remettre l'« akakia » lors de leur sacre: une bourse de soie pourpre pleine de poussière qui leur rappelait qu'ils n'étaient que des hommes, destinés à redevenir poussière.
Sommaire
Les morts violentes des empereurs
- Valens, mort à la bataille d'Andrinople (378)
- Théodose II, mort des suites d'un accident de cheval (450)
- Basiliscus, mort de faim en prison (477)
- Maurice Ier, décapité (602)
- Phocas, écartelé (610)
- Constantin III, probablement empoisonné (641)
- Constant II, assommé dans son bain (668)
- Léonce II, décapité en prison (706)
- Tibère III, décapité (706)
- Justinien II, décapité (711)
- Philippicos, aveuglé (713)
- Anastase II, assassiné (719)
- Artabasde, aveuglé (743)
- Constantin VI, aveuglé (797)
- Nicéphore Ier, tué par le khan bulgare Krum qui fit une coupe à boire de son crâne plaqué d’argent (811)
- Staurakios, paralysé suite à une blessure au cou obtenue au combat (811)
- Léon V, poignardé la nuit de Noël dans Hagia Sophia et décapité (820)
- Michel III, poignardé (867)
- Basile Ier est mort des suites d'un accident de chasse où il a été empalé sur les bois d'un cerf et traîné sur une longue distance (886)
- Romain II, empoisonné ? (963)
- Nicéphore II, poignardé, décapité ; sa tête exposée en public, son corps jeté dans la neige (969)
- Romain III, empoisonné ?, noyé (1034)
- Michel V, aveuglé (1042)
- Romain IV, aveuglé et exilé dans un monastère où il meurt peu de temps après (1072)
- Jean II Comnène, mort accidentellement du poison d'une flèche lors d'une chasse (1143)
- Alexis II, étranglé, décapité (1183)
- Andronic Ier, mutilé et torturé (1185)
- Alexis IV, étranglé (1204)
- Nicolas Kanabos, étranglé (1204)
- Alexis V, aveuglé par son beau-père Alexis III, mutilé, précipité de la colonne de Théodose par les Croisés (1204)
- Alexis III Ange, mort en prison (v. 1211)
- Constantin XI, tué par les janissaires lors de la chute de Constantinople (1453)
La mort d'Andronic Ier
C'est sûrement lui qui a connu la mort la plus horrible. Il resta enchaîné au pilori pendant des jours, il fut roué de coups, on lui brisa les dents au marteau, on lui coupa une main, on l'attacha sur le dos d'un chameau malade et on l'exhiba dans Constantinople. Enfin, on lui jeta de l'eau bouillante au visage, on lui arracha un œil et on le pendit par les pieds entre deux piliers sur l'Hippodrome. Il n'arrêtait pas de répéter : « Aie pitié, mon Dieu ! Pourquoi s'acharner sur un roseau brisé ? ». Un soldat italien mit fin à ses souffrances en lui plongeant une lame dans le ventre.
Mutilations, exils et abdications
- Heraclonas, nez tranché, exilé (641)
- Justinien II, nez tranché, exilé chez les Khazars (695)
- Anastase II, exilé dans un monastère de Thessalonique (715)
- Théodose III, exilé dans un monastère (717)
- Irène l'Athénienne, exilée dans un monastère (802)
- Michel Ier Rhangabé, exilé dans un monastère (813)
- Romain Ier Lécapène, exilé dans un monastère (944)
- Étienne Lécapène, exilé (945)
- Constantin Lécapène, exilé (945)
- Michel VI, exilé dans un monastère (1057)
- Isaac Ier, abdique exilé dans un monastère (1059)
- Michel VII Doukas, abdique exilé dans un monastère (1078)
- Nicéphore III Botaniatès, abdique exilé dans un monastère (1081)
- Isaac II, aveuglé (1193)
- Jean IV, aveuglé et emprisonné (1261)
- Andronic II Paléologue, exilé dans un monastère (1328)
- Jean VI Cantacuzène, exilé dans un monastère (1354)
- Andronic IV, aveuglé (1374)
- Jean VII, aveuglé (1374)
La rhinokopia
La rhinokopia est la mutilation du nez. On croyait qu'un homme ayant eu le nez coupé ne pouvait plus devenir empereur. Après que Justinien II fut réinvesti empereur en 705 en ayant le nez coupé (il aurait utilisé une prothèse en or), cette mutilation ne fut plus jamais utilisée.
L'aveuglement
La rhinokopia ayant prouvé son inefficacité, on usa alors de l’aveuglement dont Philippicos fut la première victime. L’aveuglement fut une pratique utilisée jusqu’à la fin de l’empire.
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